Chapitre 46

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Maxine

Samedi 25 décembre 2021

On s'était levé à la bourre, en même temps on avait dû s'endormir sur les coups de 6 heures du matin et Mathieu devait impérativement aller chez sa mère. Léna avait refait un message à son grand-frère indiquant qu'on était attendu tous les deux pour midi et demi. Et elle avait bien insisté sur le fait que je devais être présente également.

J'étais face à miroir, à constater que je n'avais clairement pas assez dormi et que je ne pouvais pas m'attacher les cheveux à cause d'une belle marque bleutée dans mon cou, si vous cherchez l'emprunte dentaire de Mathieu Pruski aka PLK aka le Carnivore, vous pouvez venir me voir. Je soupirais en abdiquant et en sortant mon lisseur du placard.

Mathieu apparu dans mon champ de vision, l'air sombre.

- T'as vu le résultat ? Fit-il en se tournant, me laissant observer les nombreuses griffures qui ornaient son dos, et plusieurs dizaines de petites croutes rouge foncé en forme de demi-cercle sur ses épaules et sous ses omoplates.

Je n'avais pas pu m'empêcher de rire mais aussi d'avoir un peu mal pour lui, c'est vrai qu'hier je n'y était pas allée de main morte, j'étais tellement énervée, je voulais me défouler, extérioriser ma rage et Mathieu était un parfait exutoire. Je portais aussi les marques de notre échange brutal de la veille, en plus de la morsure dans mon cou, j'avais la marque de ses doigts sur mes hanches, dix petits bleus bien nets.

Il posa ses mains sur mes épaules, sa tête contre ma tempe et nous observa dans le miroir.

- Ne t'inquiète pas pour l'autre pute d'en face, Lisko et Yvick rentrent demain, on ira la choper et ça sera terminé.

- Je vais essayer de ne pas y penser. Murmurais-je en essayant moi-même de me convaincre.

- Tu cacheras quand même ton cou, on a l'impression que je t'ai bouffé cette nuit.

- Mathieu ! M'indignais-je alors qu'il quittait déjà la pièce hilare.

***

Le décoloré était bien plus tendu devant la porte de l'appartement de sa mère que de celle de sa grand-mère hier, il avait fumé clope sur clope dans la voiture dans un silence religieux. Il avait la même chemise que la veille qu'il camouflait sous une grosse doudoune. Léna nous ouvrit la porte, toute joyeuse avec un serre-tête représentant deux petits sapins vissé sur le haut de son crâne.

- Salut les amoureux ! S'exclamait-elle joyeusement. Entrez.

Mon amie récupéra nos manteaux et la mère de Mathieu vint le prendre dans ses bras. J'observais les très rares moments de tendresse entre le décoloré et sa mère. Son beau-père apparu dans la pièce et elle se sépara de son fils. Il regardait toujours le fils de sa femme comme un pestiféré, comme s'il aurait préféré qu'il ne soit jamais venu au monde.

- Tu n'es pas la gamine qui va en cours avec Léna ? Me demanda-t-il sans préambule.

- Si c'est Max ma pote de promo. Intervint la brune.

- Et tu sors avec lui ? Continua-t-il suspicieux en jetant un coup d'œil vers le blondinet.

- Oui, c'est ça.

Il haussa les épaules en marmonnant, il était quand même vraiment particulier.

- Maman je te présente Maxine, ma copine.

- Enchanté, quand Léna m'a dit que son grand-frère avait une petite-amie je n'y croyais pas. On passe à table ?

Nous nous installions autour de la petite table avec une cocotte fumante trônant au milieu. Mathieu était silencieux et ne cessant de poser sa main sur le bas de mon dos comme si, à tout instant, il avait prévu de m'attraper par le bras et de s'enfuir de cet appartement.

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant