Picture ➡e.d.

Vier.

Navy's head.

La nuit était tombée et la soirée déjà bien entamée.

À 23h, ne supportant plus les chamailleries des deux gollums, je décidais de m'enfermer dans ma chambre.

C'était mon havre de paix.

Elle n'était pas grande, décorée simplement, murs blancs. Mon matelas était déposé sur des palettes (genre comme dans les magasins mais là c'est des palettes faites exprès).

C'était le seul endroit où je me savais en sécurité.

Je regardais mon portable et mes notifications.

Pas beaucoup.

En même temps, on va dire que je suis pas spécialement appréciée..

Enfin, les gens ne me voient pas.

Ils ne m'écoutent pas.

Je suis invisible.

Et j'aime bien.

Personne ne me critique.

Personne ne me martyrise.

Rien.

On était à un mois des grandes vacances, et j'avais commencé les cours à la maison, par correspondance.

Mon agoraphobie s'était amplifiée, ça me provoquait des crises de panique pendant les pauses.

En repensant à cela, je paniquais un peu et décidais de me poser sur ma fenêtre.

L'air frai venait me rafraîchit et me clamait.

Je suis plutôt quelqu'un qui vit la nuit, quand tour le monde dort.

Je me sens bien, dans l'obscurité.

Les pieds dans le vide, les cuisses chauffées par le rebord de me fenêtre en béton qui continuait à diffuser la chaleur du soleil, je pensais.

Les mauvaises herbes vinrent chatouiller mes pieds et me sortirent de ma rêverie.

Si vous vous demandez, ma chambre est au rez de chaussée.

Une heure après, tout le monde dormait dans la maison.

Mon père était venu me dire bonne nuit et ma mère était venue me faire un bisou.

Je prenais mes superstar, les chaussais et passais par ma fenêtre, marchant dans la nuit et le silence, pendant que le vent me caressait le visage dans un souffle chaud.