Le chant du violon

Là, parmi les ruines du château délaissé du village, une paisible musique s'élevait.

C'était un doux frémissement de cordes et de passion qui formaient ce son.

Au bord de la rive, face à la plaine verte du village où les hautes herbes se balancent sous le vent, on y entends chaques soirs le long et nostalgique chant d'un violon.

Quand le soleil se couche, saluant les habitants de la région de ses derniers rayons, une personne ou un fantôme fait vibrer le cœur de chacun d'un époustouflant partage, offert par les murs de pierre de la bâtisse abandonnée.

L'écho de cette musique si douce à l'oreille résonnait jusqu'au village.

Pour certains, c'était le signe qu'il fallait rentrer manger chez soi. Pour d'autre, c'était le moment tant attendu de la journée.

Un instant de décompression et de douceur.

Les adultes écoutaient, les enfants essayaient de comprendre. Les curieux s'approchaient mais aussitôt trop près, le chant de l'instrument s'arrêtait et les ruines devenaient alors vide de présence. Comme si les aventuriers faisaient fuir le timide artiste. Comme si le fantôme s'évaporait d'effroi.

Durant les vacances d'été, le violon chantait toute la journée, et sur le champ vert face au château, tous les habitants du village et des villages voisins venaient écouter l'instrument autour d'un pique-nique.

Et à la fin de chaques morceaux, les applaudissements chaleureux retentissaient jusque dans le cœur du mystérieux musicien ou de la musicienne.

Le frémissement des feuilles d'arbre, le chant des oiseaux, le vent sifflant à travers le labyrinthe de pierre, c'était tout un orchestre qui œuvrait pour accompagner l'artiste inconnu.

Le ciel semblait alors s'arrêter le temps des morceaux de musique, comme si les nuages vagabonds se stoppaient un instant pour écouter à leur tour.

C'était la légende de ce village, fantôme ou inconnu, personne ne souhaitait voir ces instants si important s'arrêter.

Quel plaisir, quel bonheur, un musicien, une musicienne, œuvrant pour réchauffer les cœurs.