1 : Moi aussi...

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⚠️ Âme sensible s'abstenir ⚠️

...


"Je sentais sur moi des petits regards furtifs, gênés. Je savais très bien de qui il venait et commença à observer la concernée en coin pour la surprendre. C'est à cet énième coup d'œil qu'elle me jeta, qu'Océane compris qu'elle s'était fait prendre.

- Ha prit en flag ! Annonçais-je fièrement 

Elle devint si rouge qu'une tomate en serait jalouse puis se concentra sur son exercice de Français pour tenter de dissimuler ses couleurs. J'attendis un petit moment puis demandai d'un sourire moqueur que je ne pris même pas la peine de cacher :

- Dit ? Pourquoi tu me mates H24 ?

Ma voisine de table s'empourpra de plus belle, elle avait arrêté d'écrire sur son cahier, mais continuait de fixer la page. Elle répondit : 

- Je ne te mate pas. (NDA : Bien suuuuuurrrrrrrr)

- Histoire, Physique - Chimie, Anglais, Maths, SVT, Français... Commençais-je à énumérer. Je continue ? 

- OK OK, c'est bon !

- Donc je t'écoute...

- Eh bien... Euh... Ta coupe de cheveux est lamentable ! Elle avait mis tout l'aplomb qu'elle détenait dans sa phrase et j'étais d'être surpris, je ne m'attendais pas ça. 

- Eh au fond ! On arrête de bavarder ! Tonna le professeur de français. 

- OK m'sieur ! Répondis-je comme à mon habitude. 

Puis je chuchotai dans l'oreille d'Océane :

- On reparlera de ça plus tard, je m'écartai et lui fit un clin d'œil elle rougis encore une fois : elle est mignonne. Quoi ? Non, elle n'est pas mignonne ! (NDA : T'es dans le déni mon gars.)."

À côté de moi un silence de plomb : la place est vide.

...


"- Et toi t'en pense quoi Nathan ? Enzo m'arracha de mes pensées.

- De quoi ? Répondis-je d'un ton absent.

- T'es pas avec nous mec ! Me reprocha Matt

- Ça va, c'est bon...

- Ce serait pas à cause d'une fille ? Derrière mon dos, Enzo devait arborer un sourire des plus démoniaque. 

Mais je ne l'écoutait plus quelque chose ou plutôt quelqu'un avait accaparé mon attention : Océane riait avec ses amies, elle était si belle quand elle souriait... Putain ! À quoi tu penses Nat !"

Je ne ressens plus rien les rires ont disparu.

...


"- Tu manges seule ?

- Non, la table me tient compagnie. Dit-elle ironiquement entre deux bouchées

- Donc je peux m'asseoir ? 

Elle ne répondit pas et continua à manger son cordon-bleu, elle le regardait avec envie. Je me demandais si je n'étais pas un peu jaloux de cette tranche de jambon enfermé dans sa prison de fromage et de chapelure. Non n'importe quoi je perds la boule en ce moment.

- Je prends ça pour un oui ! Et j'installai mon plateau gris face à elle.

Il se passa un moment dans silence pesant et assez malaisant. Puis elle coupa le silence : 

- Et sinon pourquoi tu manges tout seul ?

- Enzo et Matt sont partis manger un tacos.

- Et pourquoi tu n'es pas allé avec eux ?

- Mes parents ne veulent pas m'faire sortir.

- Ah OK... Elle regardait son assiette désormais vide.

- Et toi pourquoi tu ne manges pas avec tes amies

Elle se redressa lentement et se plaqua un sourire forcé sur le visage. 

- J'en ai plus ! Grinça-t-elle

- Comment ça ?

- T'es pas mon psy, je vais te raconter ma vie non plus !

Elle se leva attrapa son plateau et tourna les talons me laissant à nouveau seul."


Cette fois, je mange seul, mais par choix, j'essaie de ravaler mes larmes le plus possible, je voudrais chialer, gueuler, mais je suis homme, je ne peux pas. Bordel ! Qui a inventé une connerie pareille ! J'ai envie de frapper quelque chose de frapper quelqu'un oui ces abrutis qui lui on dit du mal ces abrutis qui l'ont abandonné, ces abrutis qui voulaient sa mort, ces putains de connards de merde qui sont parvenus à leur fin. Je m'en veux, j'aurais voulu être là, j'aurais DÛ être là pour la protéger pour l'empêcher de s'ouvrir ses veines avec son putain de couteau je-je...


La lettre posée sur mon bureau ne contenait que trois phrases, trois phrases insignifiantes qui pourtant faisaient perler sur mes joues l'eau salée des larmes qui sont trop longtemps restait au fond. 


Je saignais à présent à force de m'arracher la peau, une peau vivante pleine de vaisseaux sanguins, de cellule, pleine de vie... Ça me dégoûte, je voudrais l'arracher entièrement pour qu'il m'y est plus de vie, mais je ne peux pas, je dois vivre pour elle, vivre pour que son souvenir reste, vivre... Ce mot est bien futile. 

Mes larmes s'écrasaient sur le papier à carreaux. 


"Je m'en vais, mais ce n'est qu'un au revoir, on se reverra, c'est sur :)

Prends soin de toi ...

Je t'aime ♡.

~Océane "


- Moi aussi...



One shotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant