Etvoilà. Des questions, encore des questions, toujours des questions !J'en avais beaucoup trop pour un ado normal !
Lesmonstres du bar.
Monétrange picotement à la main et le flash lumineux.
Lasorte de pouvoir bizarroïde de Flint.
Letruc avec les poings américains du musée.
Lachute du troisième étage et ma douleur dans le dos.
Etmaintenant ce truc du « chasseur »...
Nonmais franchement, le monde avait décidé de me faire tourner enbourrique ou quoi ?! Flint m'avait dit qu'on allait à « la guilde». D'accord. Mais en quoi ça m'avance bordel ?!
Soudain,la voiture s'arrêta. Ce qui était plutôt étrange, vu qu'on étaitau beau milieu d'un cimetière. Flint descendit de la voiture et medemanda d'aller cueillir des fleurs.
«Quoi, vous êtes sentimental ? Vous ?!
-Non, c'est juste la procédure.
-Euh... la tradition vous voulez dire.
-Appelle-ça comme tu veux. Mais va me chercher des chrysanthèmes. Etqu'ça saute !
Pendantque je faisais ce qu'il m'avait demandé, je le vit parcourir lecimetière de long en large. Il devait sûrement chercher une tombe.En revanche, je me demandais à qui elle appartenait... Quelqu'un desa famille ?
Quandje revins, il était assis sur la pierre tombale d'un certain SilverJohn.
«Et maintenant ?
-On va rendre visite à une connaissance.
C'estalors que le phénomène du bar se reproduit. Une ombre se formaentre les mains de Flint. Qu'est-ce que ? Soudain, elle se solidifiaet prit la forme d'une pioche. Flint l'empoigna et la leva au-dessusde sa tête. J'avais un très, très mauvais pressentiment cettefois...
«Euh... Flint, je ne...
Bam!
Jen'en revenais pas. Il... il avait... Il venait juste de démolir latombe ! Mais qu'est-ce qui lui prenait ?! En essayant de gardervainement mon calme, je m'adressais à lui :
«Dites, vous savez à quel point c'est irrespectueux ?
Maiscomme à son habitude, il s'en fichait complètement. Il soulevaalors les blocs de pierre à mains nues. Pourtant, même le pluspetit des débris devait bien peser autour des 70kg ! Je vis alors unescalier sous les décombres.
«Je doute que votre ami soit ravi de vous revoir dans cesconditions...
-De un, c'est plus une connaissance à proprement parler. Et de deux,les morts n'ont pas à donner leur avis.
Jedéglutit. Décidément, je ne m'y ferais jamais ! Il se mit àdescendre les marches, et je le suivi en maugréant. Tout le long dela descente, je lui ai fait la morale, comme quoi le pillage de tombeétait interdit, qu'il fallait respecter les morts, que j'en avaismarre de ses cachotteries, que...
«La ferme et met les fleurs là-dedans.
Flintme pointait du doigt un brasero éteint.
Nousétions arrivés dans une grande salle. Ou plutôt une immensecaverne éclairée de torches vacillantes. C'était une secte ou quoi?! Dans quels ennuis m'étais-je encore fourré...
Maisj'obéis et déposais les chrysanthèmes. Flint claqua alors desdoigts.
Danssa paume, une flammèche noire apparue. D'un geste, il la lança dansle brasero qui s'enflamma soudainement. Le feu était égalementnoir, avec quelques reflets violets.
«Comment...
-Ce n'est pas la peine de lui poser la question, il ne te répondrapas. Il est toujours comme ça.
Lasalle sembla s'assombrir et mon sang se glaça dans mes veines. Entournant légèrement la tête, je vis un homme penché par dessusmon épaule. Je ne l'avais pas entendu s'approcher.
«Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Flint, au secours !
-Tiens, Charon. Ça faisait longtemps.
Que...quoi?! Comment ça, « ça faisait longtemps » ?! Un type hyperflippant débarque de nulle part et vous, votre seule réaction,c'est un « ça faisait longtemps » ?! Mais vous êtes pas bien dansvotre tête ou quoi ?!
Lenouveau venu était vêtu d'un long manteau noir, avec une capuchequi lui recouvrait le visage. Il se croyait dans un film ou quoi ? Ils'adressa à Flint le plus calmement au monde :
«C'est sûr, ça faisait longtemps. Je ne m'attendais plus à terevoir. De plus avec quelqu'un. Attend... tu serais enfin devenusociable ? Champagne !
-Très drôle... Non, je viens juste reprendre du service.
-Vraiment ? Avec ce qui s'est passé la dernière fois ? Je te signalequ'à cause ton comportement, Samus a toujours...
-Oh, ça va. Lâche-moi un peu, tu veux ? Et puis, je suis devenuraisonnable maintenant.
Attendez,lui ? Raisonnable ? C'était le monde à l'envers. Il emportaittoujours une bouteille d'alcool avec lui, il avait la même mentalitéqu'un gamin de 10 ans et il disait être raisonnable ? Mais Charoncontinua :
«Je ne peux pas dire que ça me fait particulièrement plaisir. Jevais avoir des tonnes de paperasses, un Chasseur en plus à gérer,mon agenda qui risque de...
-Prend-le comme une bonne leçon. Au fait, ce serait possibled'inscrire le gamin pour le prochain test d'aptitudes ?
Ledénommé Charon me scruta. En plongeant mon regard dans ses yeuxnoirs corbeau, j'eus l'impression de contempler deux puits sansfond...
«Nom, prénom, âge ?
-Hein ? Euh, je m'appelle James. James Crews, 17 ans.
-Dis Charon, tu pourrais pas accélérer le mouvement ? Allez, dépêche!
-Oui, bon, d'accord. Mais tu pourrais au moins dire dire « s'il teplaît ».
-A quoi ça me servirait ?
-Pff... tu ne changeras jamais...
Flintavait beau me dire que ce n'était qu'une connaissance, j'avaisplutôt l'impression qu'ils s'entendaient bien tous les deux. Charoncommença à s'en aller et nous salua de la main.
«A la prochaine, Méph...
-Non.
Jesursautais. D'un coup, le ton de Flint était devenu glacial.Pourquoi avait-il interrompu Charon ? Je ne l'avais encore jamais vucomme ça. On aurait dit une toute autre personne, froide etdistante.
«Désolé. Je reprends, à la prochaine, Flint.
Ilavait prononcé son nom d'un ton acerbe. Sérieusement, qu'avait-ilvoulu dire ? Mais il disparut soudainement.
«Euh... Flint ? C'était qui ?
-Oh, lui ? C'est Charon.
-Sans blague, j'avais pas compris. Quelque chose que je ne sache pasdéjà ?
-C'est juste une vieille connaissance qui bosse pour la Guilde.
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Les chroniques d'Alastor : Ange déchu
ParanormalQuelque part en France, XXIème siècle. James Crews, 17 ans, découvre qu'anges et démons existent, et qu'ils veulent sa peau. Avec l'aide de Flint, un ancien chasseur de primes au passé mystérieux, il devra survivre et découvrir la vérité du monde. ...