𝐓𝐇𝐄 𝐌𝐔𝐑𝐏𝐇𝐘𝐒

14 . raison et sentiment

CHARLIE CAMPBELL

ADRIAN ET moi sortons des vestiaires, prêt à jouer notre match de foot. Aujourd'hui, nous affrontons une équipe avec un niveau égal au nôtre. Cette rencontre sera le moyen de montrer que, cette saison, grâce au nouveau coach, l'équipe a pu évoluer.

  En effet, depuis l'arrivée du nouveau coach, nos résultats sont meilleurs. De plus, les sportifs semblent plus motivés — je fais parti des joueurs plus motivés. L'ancien coach était bien, mais pas assez exigeant. Il attendait que nous l'impressionnions, sans nous donner les clés pour le faire. Il nous faisait toujours de longues leçons de morales à la fin des matchs, sans jamais nous féliciter.

  Nous entrons sur le terrain, saluant quelques joueurs de l'équipe adverse. J'ai déjà eu l'occasion de jouer avec certains d'entre eux. De ce fait, je m'entends bien avec quelques uns des titulaires adverses du jour et un match amical ne pourra ruiner nos amitiés.

  J'essaie de trouver Leighton et Tessa dans les gradins. Je les repère au bout de quelques secondes. Elles nous regardent déjà. Leighton est magnifique quand elle porte mon maillot. Il lui va à merveille.

  — Elle est magnifique Tessa, murmure Adrian à mon égard. Elle est toujours bienveillante avec moi.

  Je le regarde, dubitatif.

  — Quand lui as-tu parlé ? je demande.

  Quand nous sommes tous les quatre, Tessa et Adrian sont très discrets et ne parlent quasiment pas. Leighton a justifié le comportement de sa meilleure amie en disant qu'elle ne souhaitait pas parlé à d'autres garçons pour préserver sa relation avec George, son petit-ami de longue date. Ils semblent être vraiment heureux ensemble.

  — Je ne lui ai pas vraiment parlé. Mais elle m'adresse toujours des petits regards gentils.

  — Elle a un petit-ami. Tu ne peux pas développer des sentiments pour elle. C'est voué à l'échec avant même d'avoir commencé.

  — Je ne veux pas vivre un amour non-partagé. Je suis le genre de gars avec qui toutes les filles veulent sortir. Je ne peux pas devenir celui qui n'a d'yeux que pour une fille qui ne veut pas de lui.

  — Alors passe à autre chose.

  — Mon cœur bat plus vite quand elle est là.

  — Alors arrête de respirer, comme ça il ira moins vite.

  — Mes jours se rosissent quand elle me regarde.

  — Alors prend un ventilateur portatif pour avoir moins chaud.

  — Et ses prunelles... elles sont si brillantes.

  — Mets des lunettes de soleil. Comme ça, la seule chose brillante sera le soleil.

  Adrian baisse la tête.

  — Rentre-toi dans la tête qu'elle a un petit-ami et après, tu passeras à autre chose facilement. Tu ne peux pas être déjà tombé amoureux en si peu de temps. Alors, ce ne sera pas trop compliqué. Pour l'instant, essayons de gagner ce match et on en reparle après. Où on en reparle jamais.