Chapitre 9

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Pendant que Flint terminait de compter MON argent, j'ouvris le parchemin. Après tout, oeil pour oeil, dent pour dent ! Tout en espérant qu'il ne me tue pas pour ça... Mais bon, ça devrait aller.


Ordre de mission adressé au Chasseur de l'Ombre, unité 999

Un Chasseur de la Guilde s'est attaqué à l'unité 456 et l'a tué. Tu dois le retrouver et le mettre hors d'état de nuire. Pour les moyens employés, je te laisse carte blanche. Le délai de réussite de cette mission est de 72H.

La cible est l'unité 857.

Pour plus d'informations,veuillez consultez le dossier n° 857 disponible dans n'importe quel Bureau de Renseignement.

Charon, unité 23


« Sérieux ? Il aurait pu donner plus compliqué.

- Aaaaaah ! Mais ça va pas de faire des frayeurs pareilles aux gens ?!

Flint avait lu en vitesse l'ordre de mission par dessus mon épaule. Je reculais, le coeur battant la chamade. Un jour, je mourrais d'une crise cardiaque à cause de lui ! 

Mais je remarquais soudain quelque chose d'écrit sous la signature de Charon ornée de chrysanthèmes. Je le montrais à Flint :

« Attendez, il y a un PS. 

- Ah ouais ? Et ça dit quoi ? 

- Euh... je parie que le petit nouveau ne tiendra pas dix jours

- Pari tenu.

Hein ?! Et moi alors ? On y pensait au moins à moi ? Je refuse de servir de vulgaire pari ! Je  demandais :

« Je n'ai pas mon mot à dire dans tout ça ?!

- Dans tes rêves. Je te préviens, si tu meurs je te bute.

- Bah, ça risque d'être difficile si je suis déjà mort...

- T'inquiète pas pour ça. Mais t'as intérêt à survivre plus de dix jours.

C'en était trop. J'en avais marre ! Marre de son attitude arrogante ! Marre de son je-m'en-foutisme ! Marre de... de lui ! 

Mais il me fit signe de venir. C'est vrai, il avait réservé des chambres...


Et bah non. 

Il n'y avait qu'une seule chambre. Avec un seul lit. Forcément, ça faisait des économies... Mais je refusais de dormir sur le tapis ! Furieux, je me tournais vers Flint :

« Et je suis censé dormir où ?

- Sur le lit.

- Et voilà, j'en étais sûr ! C'est toujours pareil avec v... attendez, quoi ?!

Je venais littéralement de bugger sur place. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Mais il ne plaisantait pas. Il s'assit sur le fauteuil et sortit les poings américains du musée. Pendant qu'il les astiquait, je restais figé dur place. Lui ? Il était... gentil ? J'étais presque tenté de lui demander s'il était vraiment Flint. 

Mais si je prenais l'unique lit de la pièce, alors il allait dormir par terre ? Quand je lui posais la question, il rit :

« Mais non, je ne dormirais pas sur le sol ! Comme je suis un d... un Chasseur, je peux rester plusieurs jours sans dormir. Allez, extinction des feux !

Mais avant ça, j'avais une question. Une question qui me trottait dans la tête depuis qu'on avait mis le feu au musée. Depuis qu'on avait dévalisé l'expo sur l'Afrique subsaharienne. Après m'être assis sur le lit, je demandais :

« Pourquoi est-ce que teniez tant à voler ces vieux débris ? Ils viennent d'un musée poussiéreux, et ce ne sont que des antiquités...

- Des antiquités ? Retire tout de suite ce que tu viens de dire, ce sont mes bébés ! Je les ai forgé moi-même je te signale !

Eh bah dites donc ! Il s'emportait facilement quand on parlait de ces trucs. Mais quelque chose me chiffonnait :

« Flint, ces sortes de... poings américains sont datés de plus de 300 ans. Vous n'êtes pas aussi vieux, si ?

- Bof, tu sais moi... Et puis ce sont des reliques ! Pas de vulgaires point américains !

- Des reliques ?!  C'est pas dans les jeux-vidéos ça ?

En voyant Flint lever un sourcil, je compris que j'avais gaffé. Il soupira :

« Pff... Les reliques sont des armes du passé dotées de grandes légendes. Et comme pour tout dans ce monde, il y a celles démoniaques et angéliques.

- Et vos armes, elles sont quoi ?

- A ton avis ? Elles sont démoniaques bien sûr.

C'est vrai que c'était une question stupide. J'avais du mal à associer "Flint" avec "angélique"dans une même phrase. En même temps, quand on le connaissait un peu...


« Eh gamin ! Lève-toi !

Quand Flint me réveilla le lendemain matin, je cru qu'il y avait un problème. C'était à peine l'aube ! Je me redressais, à moitié endormi :

« Qu'est-ce qui se passe ? On est attaqué ?

- Non pas du tout.

Hein ?! Alors pourquoi il était debout aussi tôt ? Oh, c'est vrai. Il n'avait sûrement pas dormi de la nuit. Il semblait vraiment infatigable...

Flint me lança un sac de papier. Dedans, il y avait un croissant et une brique de jus de fruit.

« Pourquoi est-ce que...

- On s'en va. Allez, dépêche-toi de te lever !

- Attendez, on part genre... maintenant ?

- Ouais.

- A cinq heures du mat' ?

- Ouais.

- Mais...

- T'as intérêt à te grouiller. Moi, je vais chercher une voiture.

Les chroniques d'Alastor : Ange déchuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant