Capitulum 40

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 Je poussais un soupir las et laissais mes doigts jouer avec les mouvements de l'eau. Le remède que Jiël'ir avait passé sur ma peau quelques heures auparavant ne faisait plus grand effet. J'avais dus me résigner à me faire porter par un démon ardent jusqu'au petit lac.

— Et bien ? Ne te sens-tu pas plus heureux dans cette eau et surtout, en ma compagnie ? souffla Arún contre mon oreille.

Un long frisson menaça de faire trembler mon corps à ses propos. Même avec son aura beaucoup moins virulente, je me sentais toujours ardemment atteint. L'étoile guide s'était levée, alors je ne pouvais pas vraiment résister de toute façon. Elle renforçait davantage les auras des démons flamboyants comme lui.

— Ce n'est pas ça. Ta beauté fait toujours chavirer mon cœur, si ça peut te rassurer. Et si je l'avais pu, j'en aurais profité un peu...

— Mais ?

— Mais même avec l'eau, et ton aura pour m'aider à ce que le petit ne prenne pas trop de place, j'ai excessivement chaud.

Je n'avais même pas réussi à me rendormir pour faire une vraie sieste digestive. Pourtant, j'avais tellement mangé que cela m'avait bien fait somnoler et la morsure de Nâga m'avait aidé. Enfin, le venin avait surtout fini par calmer le petit.

Mon corps était plus que de raison bouillant. J'étais persuadé que j'allais bientôt fondre. Je me demandais comment j'aurais pu survivre sans le venin de mes compagnons ainsi que leurs puissances pour calmer quelque peu les choses.

Arún se mit à rire légèrement et lorsqu'il pencha la tête sur le côté comme pour se mettre à réfléchir à une de ses brillantes idées mesquines, ses cheveux glissèrent le long de ses cornes. Je me contentais de les remettre doucement, appréciant les toucher sans trop finir troublé.

— Ton corps deviendra forcément plus chaud, je le crains. Il contient majoritairement nos deux puissances à Nâga et moi comme tu le sais. Donc ta chaleur ne cessera de croître avant un long moment, mais tu t'y feras, j'en suis certain. Sinon... je pourrais toujours t'aider en te réchauffant un peu plus maintenant afin de t'habituer.

Il venait de poser sa main sur ma hanche en me proposant cela. Je dus prendre une vive inspiration afin d'espérer calmer le début de tempête en moi.

Il était évident que de nous deux, c'était bien lui le plus frustré et si je n'étais pas aussi épuisé, j'en aurai profité avec la même bassesse que lui.

— Je vais devoir décliner, je le crains, répondis-je finalement.

— Hum. Dans tous les cas, ce n'est qu'une question de temps avant que tu ne viennes me réclamer.

— Vraiment ? pouffais-je sans retenue face à son assurance.

— N'oublie pas. Beaucoup de chaleur et de notre venin. Tu finiras forcément par vouloir davantage de contact. De plus en plus, affirma-t-il tout en se rapprochant.

Je n'avais pas oublié que notre petit devait s'habituer à nos énergies et à notre environnement. Cela passerait forcément par l'essence de mes compagnons.

J'effleurai longuement mon ventre brûlant, essayant surtout de me concentrer sur cette belle âme. Actuellement, je n'éprouvais pas autant le désir de toucher mes compagnons comme avant. À la fois intimement comme dans une étreinte légère.

Il m'arrivait de vouloir les effleurer de temps à autre, mais c'était plutôt fugace pour le moment. Je devais d'abord me concentrer sur la sécurité de mon petit. Notre sécurité. Alors ce genre de chose n'avait pas encore lieu d'être.

Il fallait aussi que je m'emploie à nous trouver tous les deux une place dans ce corps. Et ce n'était pas encore chose faite, mais je me sentais proche d'y arriver. Nous n'allons bientôt plus nous sentir écraser l'un par l'autre.

Serpens NaturaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant