Carmen

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Une jolie petite fille, sous le soleil couchant,
Courait pieds nus et chantait dans le sable blanc :
« Il y aura de l'amour, je l'ai vu dans la pluie ;
Un gavalo, une gavali,
Mais elle était rom et pas lui »

La longue robe rouge, sur le sol mouillé,
Trainait comme la chanson de la belle poupée :
« Il y aura de la haine, je l'ai vu dans le miel;
Un beau jaloux, une fille rebelle,
Elle ne pouvait vivre au pluriel »

Ses pas cessèrent, son regard se fit sans vie,
Soudain son ton résonnait de mélancolie
« Il y aura de la mort, je l'ai vu dans la mie ;
Un minchorro, une belle romi
Il l'aurait voulu rien qu'à lui »

En lisant ce futur, une larme ruissela,
Et sur la robe de la bohémienne elle tomba
« Et dans un dernier soupir elle lui aura dit
Toi et moi, mon rom, c'est écrit
T'aimer encore m'est impossible »

Une jolie petite fille, sous le soleil couchant
Tambourinait et pleurait dans le sable blanc
Chanta sa fin avec ces mots lents
« Puis elle jura à José, son rom : 'Je suis la jolie Carmen ;
Je te suis à la mort, oui, mais je ne vivrais plus avec toi' »

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