Ville Natale -Masky X Reader-

Je suis désolée, mais je ne peux plus me permettre d'avoir peur.

Toby se contenta d'ouvrir la voie, me laissant à côté de Brian, qui n'avait que 80 % de chances de me tirer une balle dans la tête à tout moment. La lune était suspendue au-dessus de ma tête, me rappelant qu'un jour, je reverrais ces étoiles, même si ce n'était qu'une seule fois. Un gros soupir s'échappa de mes lèvres, même si je n'avais pas l'intention de leur dire pourquoi. Tous étaient forts dans leur domaine, Brian excellait dans tout ce qui était émotionnel, tandis que les assauts de Toby couvraient les aspects physiques des choses. Quant à Tim, il savait jouer la comédie dans une certaine mesure et n'était pas vraiment quelqu'un que l'on voulait combattre. Mais il offrait quelque chose que les autres n'avaient pas.

Expérience.

La décision avait été plus difficile à prendre que je ne l'avais pensé au départ, il y avait beaucoup trop de choses à prendre en compte. Même si les conseils de BEN m'avaient aidée à y voir plus clair, Toby idolâtrait Slenderman, je n'avais aucune chance de le convaincre de s'opposer à lui. Et un homme sans émotion serait beaucoup plus enclin à ne pas se soucier de ma sécurité ou même de la sienne. Je devais donc me rabattre sur Tim, il serait celui qui m'aiderait, volontairement ou non, peu importe, il fallait juste que je m'échappe. Je savais que si je devais m'échapper d'ici, d'une manière ou d'une autre, je devrais suivre le chemin d'un Nomade, je ne pourrais m'arrêter nulle part plus d'un jour. Mais c'était peu probable, ce monde en avait après moi, sinon pourquoi un démon sans visage me traquerait-il? Pendant la majeure partie de ma vie, j'avais été charitable et grégaire, mais il avait tout gâché, il m'avait tout pris, j'aurais pu avoir une vie normale! Les bourgeons des feuilles pendaient au bout des branches, me rappelant la saison qui s'annonçait, certaines avaient déjà commencé à fleurir. De plus, la brise était mordante et glaciale, malgré la proximité du printemps, c'en était presque risible. Fermant les yeux, je laissai mes pensées vagabonder en suivant le bruit des pas irréguliers de Toby. Tout était silencieux, à part le craquement occasionnel de son épaule, ce qui rendait la scène presque tranquille. "A-Alors, on va tous faire comme si elle n'avait pas essayé de m'enfoncer le crâne avec une chaise?" Comme je m'y attendais, la scène fut gâchée par Tobias, pourquoi ne comprenait-il pas que tout le monde préférait entendre un couteau gratter un tableau noir plutôt que sa voix?

"Tu as raison, je devrais lui acheter une de ces étoiles dorées qu'ont toutes les institutrices de maternelle." Masky ricana, tapotant distraitement sur l'exosquelette construit pour ses cigarettes.

"C-Connard." Je contenais bien mon amusement, même si tout le monde ici était un meurtrier, cela ne signifiait pas que leurs chamailleries étaient moins drôles. Jusqu'à ce que quelqu'un sorte une arme, auquel cas il fallait se cacher derrière un arbre ou Brian. Le chant des oiseaux résonnait dans le ciel, émettant des cris assourdissants tandis qu'ils plongeaient vers le sol, se soulevant juste avant de se fracasser le crâne sur le sol dur et ferme. En expirant, je regardai Hoodie, il était silencieux, comme d'habitude.

"Je pourrai avoir de nouveaux vêtements une fois qu'on sera arrivé?" Demandai-je à voix basse, m'attendant à moitié à ce que l'homme à côté de moi me frappe avec un pistolet.

"Tu auras de nouveaux vêtements quand on le décidera." Ma mâchoire se sera et je regardai Tim, qui semblait être le plus bavard ce soir.

"Je suppose que ce sera jamais, alors, puisque tu me caches tout." Il me lança un regard noir, mais ne dit plus rien, ne fumant même pas, ce qui était inhabituel pour lui. D'après une estimation approximative, nous marchions depuis quatre heures sans la moindre pause. Mes pieds seraient probablement en feu si je pouvais les sentir, ce qui, heureusement, n'était pas le cas. Passant une main dans mes mèches emmêlées, j'essayai de les rendre plus présentables, mais en vain, mes tentatives étaient un peu plus que futiles.