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Zane : Ne t'avais-je pas déjà dit que tu avais une dette ?
Je soupire et me penche contre la vitre, regardant distraitement les passants sur le trottoir.
Caterina : Mais je ne peux pas me marier avec quelqu'un qui...
Soudain, Zane freine brusquement, me faisant sursauter dans mon siège.
Zane : De quoi ?
Je fronce les sourcils, essayant de rassembler mes pensées troublées.
Caterina : Eh bien... un mafieux.
Mes mains se serrent sur mes genoux, sentant une montée d'anxiété m'envahir.
Zane enfile des gants en cuir, son visage impassible cachant ses pensées.
Zane : Tu sais qu'un mafieux n'est pas aussi terrible que ça ?
Je détourne le regard, essayant de cacher ma nervosité.
Caterina : Comment ?
La voiture se gare près du trottoir, et Zane coupe le moteur.
Zane : Tu ne t'es jamais demandé qui t'avait sauvée de ta tante ?
Mes yeux s'écarquillent de surprise alors que je me tourne vers lui.
Caterina : N-non ? Je pensais qu'elle m'avait mise à l'orphelinat et...
Zane : Elle voulait te tuer.
Mes mains se posent involontairement sur mes genoux, mes doigts se crispant sur le tissu de mon pantalon.
Caterina : E-et ?
Zane : Je l'ai tuée. Enfin, j'étais jeune et j'ai cru que je l'avais tuée.
Mon souffle se bloque dans ma gorge, incapable de croire ce que j'entends.
Caterina : Mais pourquoi ? Et comment ?
Zane : Il y a dix ans, elle avait essayé de s'allier avec mon père contre tes parents. Mais puisque nos parents avaient une profonde et vraie amitié, il n'a pas accepté. Donc elle a décidé de se débarrasser de lui, et c'est ce jour-là que ma mère s'est enfuie. Elle est partie, sans me dire adieu.
Je reste sans voix, écoutant attentivement chaque mot, essayant de comprendre la tragédie qui a frappé sa famille.
Zane : Et puis... j'ai décidé de me venger d'elle. J'avais 16 ans à l'époque et j'étais déjà habitué à ce genre de choses...
Mon cœur se serre douloureusement, une vague de compassion m'envahissant.
Caterina : Tu veux dire... le fait de tuer quelqu'un ?
Zane me regarde, ses yeux révélant une ténèbre profonde.
Zane : Et j'ai brûlé son manoir tout entier.
Je retiens mon souffle et mets ma main droite sur ma bouche, incapable de trouver les mots pour répondre.
Zane : Et tu étais introuvable.
Caterina : M-moi ?!
Zane : Oui.
Mes pensées s'embrouillent alors que je lutte pour comprendre la gravité de ses révélations.
Caterina : Tu me connaissais ?!
Zane : Tes parents venaient dîner chez nous avec toi plusieurs fois. Tu avais 10 ans.
Caterina : Pourquoi ne m'as-tu rien dit plus tôt ?!
Zane : Tu avais perdu la mémoire.
Mes yeux me piquent et je sens des larmes couler sur mes joues.
Zane : Et maintenant que tu as essayé de fuir, croyant que j'étais celui à craindre... Tu as le droit de tout savoir.
Zane : Quand nous étions petits...
Mon cœur bat la chamade, mon esprit tournant à toute vitesse.
Zane : Je t'avais promis de nous marier lorsque nous serions grands.
Je laisse échapper un petit rire, le contraste entre l'enfance insouciante et la réalité actuelle me frappant.
Caterina : Où avais-je la tête ?
Zane : Suis-je vraiment une personne si mauvaise ?
Je rencontre son regard, voyant une vulnérabilité que je n'avais jamais remarquée auparavant.
Caterina : Je n'ai pas dit ça.
Zane : Pourtant je peux voir dans ton regard... il y a de la peur.
Je reste silencieuse, incapable de nier la vérité dans ses mots.
Il démarre la voiture et conduit à toute vitesse.
Caterina : M-moins vite !
Mais il ne m'écoute pas, sa concentration fixée sur la route.
Quand tout à coup, il prend un virage brusque.
Caterina : Hé! Mais c'est chez moi ici...
Zane : Va voir ton amie.
J'essaye d'ouvrir la porte mais elle est verrouillée.
Caterina : L-la porte.
Il se penche vers moi et je bloque ma respiration à cette proximité.
Caterina : Q-quoi ?
Zane : Ce n'est que le début, Caterina.
La façon dont il prononce mon nom me donne la chair de poule et dès que j'entends le cliquetis de la porte, je réalise qu'il l'a déverrouillée.
Je l'ouvre et fuis presque son regard perçant.