𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑 | 𝐄𝐥𝐢𝐣𝐚𝐡

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L'attention concentrée sur les nuages noctulescents que je contemple à travers le hublot, je me remémore les événements récents en triturant le pendentif de mon collier entre mes doigts. Avant, il appartenait à mon père, il le portait constamment sur lui. J'en venais presque à être étonné qu'il ne fusionne pas avec lui pour ne faire qu'un.

La pulpe de mon pouce l'effleure, j'insiste récurremment sur les poignards croisés au centre du bouclier et les initiales « S » et « K », l'une se trouve tout en bas tandis que l'autre figure en haut.

Je fixe le ciel en silence, nous sommes haut en altitude, à tel point que j'ai l'impression que nous ne tarderons pas à trouer la couche d'ozone et à nous égarer dans la galaxie, condamnés à errer sans trajectoire précise. Le jour déclinera bientôt pour laisser à la nuit son moment de gloire, et je donnerais surement tout pour dormir ne serait-ce que quelques minutes, chose qui est visiblement impossible.

Cette après-midi, nous avons tué Pablo Arsène et son visage pâle qui se vidait peu à peu de son sang refuse de quitter mes pensées depuis que nous avons foutu le camp de son repère. Au moins, nous n'avons pas mis un terme à sa descendance de clown pour rien. Son cartel méritait de couler, et sa fiancée était également comptée dans l'équation. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était le gamin de son frère qu'il devait garder pour la nuit. Le pauvre était visiblement au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne voulais pas qu'il subisse pour ces enfoirés, ce n'était qu'un gosse, mais une balle perdue lors de l'affrontement l'a touché au thorax. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne décède.

Je reconnais que voir Pablo se jeter devant cette blonde pour la sauver m'a bien fait rire. S'il pensait que mourir pour elle allait la maintenir en vie, il était beaucoup plus con que ce que j'imaginais. Mais ce geste n'a pas été inutile, car ils se sont retrouvés quelques instants plus tard.

En enfer.

Il était prêt à y laisser la vie juste pour elle, et je trouve ça putain de ridicule. Le pire, c'est que c'était par amour.

Ça me fout la gerbe.

Il avait complètement perdu la tête. Jamais je ne sacrifierais mon monde pour quelqu'un, et encore moins une fille, merde.

Tout n'était que chaos et destruction, violence et vengeance qui alimentaient notre soif de sang. Ils n'avaient aucune chance de s'en sortir. Ils avaient beau résister, leurs destins étaient déjà scellés. Et une fois que chacun d'entre eux à goûté à mon châtiment, je suis tranquillement allé visiter le bureau de Pablo pour le fouiller.

Et j'ai bien fait, car à part une tonne de papiers inutiles, je suis reparti avec une montre hors de prix, une liasse de billets comportant trois mille pesos que je convertirai en dollars et son portable.

Ce dernier semble peser le double de mon poids dans ma poche. Je souffle en m'appuyant contre l'accoudoir puis cale mon menton sur mon poing fermé, le brouhaha s'élève autour de moi. Mes hommes ne cessent de parler et les discussions paraissent sans fin, ils commencent à me les briser, putain. Les rires fusent, nous sommes cinq dans ce jet et je regrette d'avoir dit oui à tous ces imbéciles pour qu'ils montent avec moi. C'était une grave erreur que je ne reproduirais plus. Ils m'insupportent et je me retiens difficilement d'ouvrir la porte de secours pour les balancer un par un de l'avion.

Une jeune femme aux yeux gris et aux cheveux auburn attachés en chignon surgit du rideau sombre à quelques pas et s'approche de moi en roulant démesurément des hanches. Elle pousse un chariot sur lequel figurent des snacks et des boissons. Dans sa tenue d'hôtesse de l'air, son corps aux formes généreuses attire mon intérêt lorsqu'elle se poste à mes côtés et me demande de sa voix séductrice ce que je souhaite.

𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant