Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)

Chapitre 17 - Knight ⚾

— Je n'y crois pas, lâche cette peste près de moi, choquée. Alors que je l'invite, elle me crache au visage ? Ça m'apprendra à être sympa avec une fille comme elle.

Les mâchoires contractées, je lui jette un regard foudroyant. Je n'ai rien raté de leur échange, et il m'en a fallu de très peu pour intervenir pendant que cette blondasse insultait Pops sans aucun scrupule. Pourquoi n'ai-je pas bougé ? Je n'ai fait que suivre les instructions de Poppy : me mêler de mes fesses.

— Une fille comme elle ? la reprends-je, intrigué par ce qu'elle insinue.

— Tu sais bien.

— Non, je ne sais pas. Et si tu éclairais ma lanterne ?

Pourtant, elle ne me répond pas. Elle fixe la porte par laquelle Poppy vient de partir, tandis que je l'observe. Elle semble contrariée de la réaction de la rouquine. Mais à quoi s'attendait-elle ?

— Elle devrait se sentir honorée que je l'ai conviée à ma soirée. Elle doit venir.

Un petit sourire machiavélique esquisse le coin de sa lèvre. Je déteste ça, les mauvaises intentions exsudent de sa peau. Sa méchanceté s'avère plus intense que je ne l'imaginais.

Se pourrait-il que cette conne s'en prenne à Poppy dès qu'elle en a l'occasion ? Je ne connais pas bien Harper, on échange des politesses de temps en temps, elle m'a dragué à plusieurs reprises, mais elle ne m'a jamais attiré plus que ça. Je n'aime pas sa personnalité superficielle, imbue d'elle-même. Cependant, je n'ai jamais eu de souci avec elle. On dirait que ça vient de changer.

Je ne peux m'empêcher de m'interroger. Après tout, elle s'en est prise à Poppy avec tellement d'aisance, comme si c'était aussi simple que respirer. Pourtant, Pops n'est pas le genre de personne à se laisser marcher dessus. Ça non ! Son caractère enflammé, elle sait balancer ses réparties et frapper là où ça fait mal. Pourtant, je l'ai vue se ratatiner face à cette fille, avant de prendre son courage à deux mains pour lui clouer le bec.

— Laisse-la tranquille, l'avertis-je.

Malgré moi, je ne peux pas m'empêcher de la protéger. La dernière chose dont Poppy a besoin, c'est de se coltiner une harceleuse. Elle a suffisamment de soucis à gérer au quotidien, en commençant par sa santé. Si le stress et l'angoisse ne sont bons pour personne, chez Pops, ces sentiments peuvent s'avérer nocifs.

— Je ne savais pas que vous étiez amis, s'étonne Harper, sur un ton rempli de malice.

— Et nous ne le sommes pas, précisé-je. Mais je déteste les personnes qui s'amusent à rabaisser les autres.

S'en prendre à son physique... je n'arrive pas à comprendre. Surtout que Pops est parfaite telle qu'elle est. Ses différences font partie de son charme, et je ne l'imagine pas autrement. Chaque courbe de son corps, chaque rondeur, est somptueuse. Le simple fait que cette crétine puisse immiscer le doute en elle quant à sa beauté me rend dingue.

— Ça me file la gerbe même, ajouté-je.

Harper écarquille légèrement les yeux avant de battre des cils à plusieurs reprises. Doucement, je me lève et la surplombe de ma grande taille. Sans cesser de la fixer, dégoûté, elle semble prendre conscience de ses propos... ou du moins, c'est ce que je crois avant qu'elle n'ouvre la bouche :

— Je suis désolée.

— Ce n'est pas à moi que tu dois t'adresser, réponds-je, blasé en rangeant mon cahier dans mon sac.

— Si je m'excuse auprès d'elle, tu viendras à ma soirée ?

J'arque un sourcil. Bon, au moins elle est suffisamment intelligente pour savoir qu'il ait hors de question que je mette un pied chez elle. Néanmoins, à quoi cela servirait qu'elle demande pardon alors qu'elle ne ressent pas le moindre remord ? Cette fille est aussi profonde qu'une flaque d'eau.