Mes amis et moi partons le lendemain en direction de Saah.
Tam et Sonia ont décidé de m'accompagner afin de me protéger, d'après eux. Mais il n'a pas été facile de convaincre Tam que je partirai quoi qu'il arrive, qu'il vienne ou non.Flashback : pdv Tam
Sakura me regarde, les yeux ronds.
Nous sommes seuls dans la salle, Sonia étant retournée avec Laya et Keleana chez Minho.
- Tu ne peux pas y aller.
- Tu ne peux pas m'en empêcher, réplique-t-elle.
J'ouvre la bouche, pour dire quelque chose, mais il n'y a rien à dire. Je tente quand même.
- Mais c'est dangereux !
- Je sais. Vous ne cessez pas de me le répéter. Mais j'irais, quoi qu'il advienne.
- Mais...
- Non. Arrêtes ! Ça ne sert à rien à par perdre du temps. J'ai pris ma décision. Maintenant si tu penses que je ne suis pas capable de le protéger, dit-elle d'un ton vexé, viens et protèges moi. Mais si tu ne veux pas venir, ce qui serai un choix auquel je ne m'opposerai pas, laisse-moi y aller sans rien dire.
Je reste bouche bée après ce discours.
Quand elle est en colère, un petit creux apparaît entre les deux sourcils de Sakura, ce qui la rend peu crédible. Malgré cette ride, je sais qu'elle est très sérieuse car je la connais bien, mais une personne ne la connaissant pas depuis longtemps lui rirait au nez. Et elle se mettrait en colère... encore plus qu'elle ne l'est déjà.
- Oh ! Tu m'écoutes quand je parle ?
- Hein ? Oui, pardon. Tu disais ?
- Je te demandais si tu viens ou pas. Parce que si tu ne viens pas, enchaîne-t-elle, je vais rejoindre maintenant ma sœur et la tienne.
- Je viens, dis-je avant de pouvoir changer d'avis.
- Alors on y va !
Sakura est en colère contre moi et, même si je n'aime pas ça, je dois avouer qu'en plus de sa beauté sans limites, son irritation lui donne un charisme exceptionnel.Fin du flashback.
Pdv Sakura
Nous sommes maintenant à mi chemin entre Gardibah et la capitale.
Demain, mes amis et moi arriverons à Saah. Là-bas, nous chercherons Hugo Han Kan, un, si ce n'est Le, des plus grands savants de Tah.
On a de la chance, il vient de Gardibah donc habituellement, il y est. Mais aujourd'hui il fait des recherches, donc s'il ne peut venir à nous, c'est nous qui viendrons à lui.
- Ça va ? Tu sais, si tu veux parler, tu peux, me dit Laya, à côté de moi.
- Ça va, je répond un peu trop sèchement. Désolée, je suis un peu à cran.
- Je comprend, ne t'inquiète pas.
- Merci.
Mon amie reste silencieuse et tourne la tête vers les champs qui longent la route.
La conversation est terminée.Le reste du chemin se fait rapidement car nous ne nous sommes pas arrêté pour dormir. Nous n'avons fait qu'une pause afin que les chevaux se reposent un peu.
La nuit est passée vite mais ce n'était pas rassurant de trotter dans le noir complet, quand les bruits les plus infimes sont exacerbés par l'angoisse.
Il est maintenant 9 heures et Saah se dessine comme un tableau flou à l'horizon.
Une heure plus tard, nous arrivons à la porte par laquelle je suis entrée la première fois dans la capitale, avec Kele.
Nous mettons le cap vers la Grande Bibliothèque Nationale. Arrivée devant le bâtiment, je reste bouche bée. Comme l'indique son nom, la Bibliothèque est grande.
Non, elle est plus que ça. Elle est colossale.
Mes amis, ma sœur et moi laissons nos chevaux aux écuries et retournons devant la magnifique Bibliothèque.
Les marchés qui mènent aux portes sont si nombreuses que je n'ose pas les compter ;
Les 4 colonnes d'émeraudes, qui tiennent en place la grande Coupole de Verre, sont merveilleusement ouvragées et la Porte, derrière les colonnes, doit bien faire 15 mètres de hauteur, alors qu'elle n'arrive qu'à la moitié de ces dernières.
En fait, en regardant bien, on remarque que deux portes plus petites sont placées au bas de la Porte. Elles sont presque invisibles car elles sont du même bois d'ébène que la Porte et qu'elles sont beaucoup moins imposantes que celle-ci.
Pour finir, le Coupole de Verre.
Cette magnifique coupole est construite entièrement en verre, comme l'indique son nom, et de nombreux vitraux merveilleusement ouvragés sont représentés sur le dôme.
Au dessus de la Coupole de Verre, il y a une pointe. Et, accroché à cette pointe, le drapeau de Tah claque au rythme du vent.
À droite du drapeau, un fleur ; à gauche, une tornade ; en haut une goutte et en bas une flamme. Tous ces symboles représentent les 4 Éléments.
Au centre du drapeau, l'Oeil. Cet œil, dont la pupille est une spirale, est l'emblème de la famille royale. Le fait qu'il soit au centre des Éléments nous rappelle à tous que sans les Gouverneurs, l'union et la paix ne règnerait pas sur Tah.Nous entrons dans le hall par la porte de gauche, essoufflés par l'ascension de ces centaines de marches.
Le hall de la Bibliothèque est aussi impressionnant que l'extérieur : les fenêtres-vitraux qui courent sur les murs sont fabuleusement ouvragées, des tables sont dispersées un peu partout dans l'immense salle et des gens y sont installés en lisant silencieusement.
Nous avançons et, dans le silence souverain de la Bibliothèque, nos pas résonnent comme si nous tapions le plus fort possible avec nos pieds.
Derrière le guichet de l'accueil, une vieille femme écrit dans un registre qui semble très lourd et remplit d'archives.
- Excusez-moi madame, demande poliment Kele.
- Oui. Que puis-je pour vous ?
La voix de la vieille est légèrement rauque mais agréable à écouter. Elle a levé la tête, je peux donc voir son visage qui est creusé de rides profondes. Ses yeux démontrent un professionnalisme irréprochable et ses fines lèvres sont habituées à ne pas s'ouvrir beaucoup, afin de parler le plus bas possible.
- Nous cherchons Hugo Han Kan, continue ma grande soeur, serait-il possible de le voir ?
Si la femme est surprise de notre demande, elle ne laisse rien paraître et nous fais seulement signe de la suivre.
- Le professeur Han Kan est très occupé dans ses recherches, explique-t-elle. Je ne sais pas s'il vous accordera une audience.
Puis, en arrivant un porte fermée, elle nous demande :
- Quels sont vos noms ?
- Je m'appelle Keleana et voici ma soeur Sakura. Nous sommes les petites filles d'Alice Handal.
- Très bien.
La vieille femme nous tourne alors le dos et entre dans la salle derrière la porte fermée, après nous avoir enjoint de patienter quelques minutes.Elle revient un quart d'heure plus tard et nous fais signe d'entrer. Elle s'efface pour nous laisser passer la porte puis la referme derrière elle en sortant.
La pièce est grande mais pas immense. Contrairement au hall d'entrée, elle est plongée dans une douce obscurité largement suffisante à la lecture. D'ailleurs, les murs, très hauts, sont remplis de livres sur d'innombrables étagères. Il y a plusieurs échelles qui permettent d'aller les chercher.
Soudain, une voix douce, lente et grave m'interrompt dans mes pensées :
- Je croyais que vous n'étiez que deux. Mais cela ne change pas grand-chose, cette pièce est assez grande pour tous nous accueillir.
C'est alors que je le vois.
Assis, un livre posé sur les genoux, Hugo Han Kan nous regarde, ma sœur et moi.
- Eh bien ! Comme vous ressemblez à votre grand-mère ! Vous avez toutes les deux bien changé : la dernière fois que je vous ai vu, tu avais 6 ans, Sakura. Cela fait bien longtemps... En revanche, vos yeux n'ont pas changé le moins du monde, eux. Ils reflètent toujours la même lueur de sincérité que j'avais déjà observée chez votre grand-mère et votre mère. Je suis si heureux de revoir des Handal...
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Sakura : la Porteuse des Éléments
AventuraDans un monde où les Éléments règnent, chacun et chacune doit trouver sa place. Chaque individu doit être à sa place. Dans la capitale, les riches et les bourgeois y parviennent facilement. Mais dans les autres villes, plus pauvres, moins brillant...