"-Encore une journée compliquée ,hein Mark ?
"-...Ouais. On a retrouvé Pascal sans vie ce matin dans son lit."
"-C'était une personne avec qui t'aimais beaucoup discuter non ?"
"-Autant que n'importe quel autre personne âgée ici. Mais il restera quand même dans ma mémoire pour ce qu'il était, un petit vieux souriant."
"On te laisse s'occuper de prévenir sa famille, tu sais bien y faire avec les mots toi."
"-Ouais...." s'exclame-t-il avant de reprendre sa marche macabre au travers des couloirs de la maison de retraite où il travaille déjà depuis trop longtemps.
Déjà deux années ici, il me reste encore six mois avant de pouvoir me barrer de ce cimetière à ciel ouvert. Et dire que je rêvais d'être un grand penseur quand j'étais plus jeune. J'ai vraiment raté ma vie.
C'est ce qu'il pensait, sans forcément se l'assumer , entouré de personnes âgées auxquelles il tenait ,mais dont il savait que la fin de leur vie ne sonnait pas le glas de la sienne. Alors qu'il prenait soin des autres , qui prenait soin de sa personne, depuis ces quelques dernières années ? Et plus globalement, qu'adviendrait-t-il de sa vie après ce travail ? après avoir vu tant de gens partir ? après avoir passé tant de temps à attendre , à regretter son passé, sans pour autant vivre son présent ?
Ces pensées allaient être brisées par un seul évènement, un appel.
Le quatorzième jour du deuxième mois de l'année 2026, alors qu'il s'occupait des documents d'amission d'un nouveau patient , Mark , alors à l'accueil , reçut un appel sur le téléphone fixe de la maison.
"-Bonjour , maison de retraite de Silikson à l'appareil
-Bonjour. J'aimerai un renseignement sur l'une des personnes travaillant à votre maison de retraite.
-Désolé monsieur , nous ne pouvons divulguer ce genre d'informat...
-Mark Lamaris est il encore en activité chez vous ?" interrompit Mark , s'exprimant avec une voix roque et sans hésitations.
-Nous ne sommes pas disposés à répondre à ces questions Monsieur. Bonne journée." répondit en rapidité Mark , avant de raccrocher , effrayé de ce qu'il venait de se passer.
"Pourquoi cet homme me recherchait... ai-je commis quelque chose de grave ?..." s'interrogea Mark avant de reprendre ses esprits et son travail, bien qu'inquiété qu'un inconnu ait son nom de famille ainsi que son lieu de travail.
Cependant ,cet évènement ne se sépara pas du cerveau de Mark durant toute la journée qui suivra, au point qu'il en discute avec certains de ses collègues
"-Dis Antoine, tu sais qui peut avoir des informations sur les gens travaillant ici à part toi et nos supérieurs régionaux et nationaux ?
-Bha personne voyons Mark! Et puis, tu sais ,c'est souvent très difficile dans ce genre de métiers si tu n'es pas anonyme. Imagine si tu fais une erreur et que t'es la cause de la mort d'un de ces vieux ? Mieux vaut que ce soit l'entreprise qui s'occupe de nous protéger plutôt que de se faire casser la gueule par la famille" continua Antoine, avec un sourire à la limite du vicieux sur le visage.
"Même auprès des gens des maisons de retraite on a de faux noms histoire qu'il n'y ait pas un trop gros attachement entre eux et nous. Donc à part si tu fais mal ton travail , personne sait ça."
"-C'est bien ce que je me disais..." répondit Mark , d'un air pensif
"-Pourquoi tu m'demandes ça ? t'as fait une gaffe que je dois cacher aux patrons ?"
"-Non t'inquiètes, c'était juste pour savoir" répliqua Mark avant de se murer dans un profond silence jusqu'à la fin de sa pause
La journée repris son cours et se finit sans altercations importantes.
Quinzième jour , bientôt la fin du mois pensait Mark , après s'être réveillé à l'aurore et s'être préparé pour se rendre à son travail.
Une fois arrivé , quelque chose était inhabituel. Un silence pensant régnait à l'extérieur de la maison, pourtant en pleine ville, à une heure où beaucoup commencent à aller au travail en voiture.
"-Il y a quelqu'un ?" Mark s'annonçant dans la pièce, se figea et observa autour de lui avant de remarquer que personne ne se situait à l'accueil ,ce qui est normalement non autorisé.
Mark choisit de se balader à travers les couloirs de la maison , afin de trouver , à minima des membres du personnel, ou même des personnes âgées déjà réveillées. Mais après avoir tenté d'ouvrir quelque portes , celles de Madame Bondual , celle de Madame et Monsieur Gardier et la porte de la salle de pause , il se mit à marcher de plus en plus rapidement , inquiété de voir tous ces gens enfermés , sans qu'aucun collègue n'ait donné de signe de vie
Alors proche du salon commun, la cadence de pas de Mark se ralentit. Il apercevait des gens , quatre à cinq hommes , proches d'une personne.... qui semblait être Antoine...
"-Antoine... je peux t'aider ?" dit Mark d'un ton hésitant"
Antoine , qui n'avait pas remarqué Mark jusqu'alors , se retourna précipitemment avec un grand sourire. Il était couvert de transpiration et blanc pâle, comme si il avait vu la résurrection du christ en face à face.
"-MARK HAHA !! Je te cherchais" dit Antoine d'une voix tremblante tout en s'avançant vers Mark
"-Non. Toi , tu restes là" s'interposa l'inconnu en prenant Antoine par l'épaule
"-Ah bon euh d'accord....
"-Mais qu'est ce qu'il se passe à la fin ?" s'écria Mark aux hommes assis en face de lui dans ce salon.
"-Tu es bien Mark Lamaris ?" s'exclama l'un des hommes, se levant d'une banquette usée
"-Oui c'est moi."
"-Nous aimerions discuter avec toi en privé."
"-Bien , à condition que vous laissiez sortir les personnes âgées de leur chambre et qu'on discute loin d'ici."
"-Si tu le souhaites." rétorqua l'Homme , faisant signe à ce qu'il semble être ses sbires, de se lever et d'aller dans une autre pièce
"-Mark... Je sais pas ce que t'as fait... Mais ces gens... Même le directeur de la compagnie ne pourrait rien faire contre eux..."
"-Je le vois bien Antoine." répondit l'homme avant de rejoindre ces inconnus dans une pièce destinée à la rencontre avec les familles
YOU ARE READING
Requiem pour un vivant
General FictionUn jeune homme avec une vie plus qu'ordinaire se retrouve dans des histoires complexes avec des membres de la pègre.