Les chroniques du mage élémentaires

Chapitre 1 : L'avènement du héro

Pendant plus d'un millénaire, les hommes ont mené une guerre acharnée contre les peuples démoniaques, soutenus par le puissant roi démon. Cependant, ces heures sombres appartiennent désormais au passé.

Le roi démon et ses subalternes ont succombé sous le tranchant des épées humaines. Un groupe de cinq héros a accompli cet exploit : le grand paladin Friedrich Schneider, maître incontesté de la magie divine de lumière, surnommé "la montagne divine" ; le grand épéiste François Battailleux, virtuose de l'eau, connu sous le nom de "le tranche vide" ; le grand mage Alexander Thompson, maître d'une magie d'explosion à la fois polyvalente et puissante, surnommé "le brise forteresse" ; la mage de vent Eléonore Anderson, choisie par une sylphide en tant qu'incarnation de la tempête, portant le titre de "la tempête mirage" ; enfin, le mage polyvalent Wenni Sukibaku, maître des talismans, humblement surnommé "le mage élémentaire". Ces héros ont conjointement éteint les flammes de la guerre et inscrit leurs noms dans les annales de ce monde. La paix enfin retrouvée, seul Wenni resta dans le royaume, les autres partirent dans le monde entier pour maintenir la paix.

Cinq ans après cet événement majeur, notre récit commence dans une maison en bois, nichée près de la capitale et entourée de champs verdoyants. À l'intérieur, l'un des héros de cette épopée légendaire se trouve paisiblement installé. Le jeune homme, d'une stature moyenne, arbore un visage délicat, des yeux rouge sang, une chevelure noire en bataille et une silhouette athlétique. Il est simplement vêtu d'un débardeur noir assorti à un pantalon souple de la même teinte et muni de grosse botte en cuir épaisse. Affalé sur une chaise, les pieds posés nonchalamment sur son bureau, il se plonge avec ennuie dans la lecture d'un livre traitant des arcanes antiques de la magie.

Cette longue torpeur ne pouvait durer éternellement. Soudain, il perçut des coups frappés à la vieille porte de sa maison. Le jeune homme se leva lentement, ses pas lourds résonnant, le dos courbé. Finalement, il atteignit la porte et l'ouvrit doucement. Elle grinça, laissant filtrer un magnifique faisceau de lumière entre les ténèbres. Cependant, l'étranger ne put que reculer, terrifié par le regard rouge glaçant que Wenni lui lançait. Voyant l'intrus tomber en arrière, le jeune homme sortit et lui demanda d'une voix nettement plus menaçante la raison de sa visite.

Se relevant péniblement, l'émissaire répondit en bégayant : « Je suis un émissaire du roi, sa majesté vous convoque immédiatement au château pour une audience. En cas de refus, vous vous verrez privé de votre solde. » En entendant ces paroles, le regard terrifiant de Wenni s'assombrit davantage. Il pensa simplement que, quitte à venir l'importuner, ce roi aurait au moins pu envoyer une jolie fille. Il finit par émettre un grognement d'agacement avant de répondre à son interlocuteur d'un ton irrité : « Je te suis. »

Le trajet jusqu'au château n'était pas très long, la maison du héros étant plutôt proche de la capitale. Les paysages étaient magnifiques et la calèche confortable. Cependant, l'émissaire semblait étrangement terrifié tout au long du trajet. Une fois arrivé au château, Wenni prit la direction du palais et fut frappé par la somptuosité du grand bâtiment devant lui. Haut et majestueux, il était entièrement fait de marbre, soutenu par de gros piliers ornés de multiples gravures. La structure était également munie d'une grande tour avec une imposante horloge. En clair, ce chef-d'œuvre architectural rivalisait aisément avec la beauté du palais royal.

À son arrivée au palais, le héros fut accueilli par un majordome qui le conduisit jusqu'au roi. Ce dernier tenta de lui expliquer la situation, mais Wenni ne prit pas la peine de l'écouter. D'un geste impulsif, il donna un coup de pied dans la dernière porte qui le séparait du roi et hurla d'un ton menaçant : « On me demande ? »

Alors que la foule de nobles présents exprimait son mécontentement en jetant des regards hostiles à Wenni, soulignant son manque de civilité, ils se mirent à proférer des insultes à son encontre, notamment sur son apparence radicalement différente de la leurs. Le roi, habitué à de telles mascarades, demanda simplement le silence pour rétablir l'ordre dans la salle.