Les Gens Heureux

Chapitre n°11

Chanson du chapitre n°11 : OneRepublic - Feel Again.

Chapitre n°11 :

« Un peu de pâtes de fruits ? ».

1er décembre 2023 – 11h20.

« Je pleurais la personne que je n'ai jamais su être comme si je l'avais perdue ».

                                                                                                    Indigo, Sous le souffle d'un nouveau Printemps.

    Je soupirai. Monsieur Lino fut une rencontre particulière, étrange, inattendue. Le genre de rencontre qui ne laissait pas insensible, de bien des manières différentes.

    Sans pouvoir l'expliquer, ce genre de rencontre était comme un miracle sorti tout droit des comédies de Noël les plus romantiques.

    -Tu es vraiment incroyable, Merry, me déclara soudainement Maëlia, en sortant du rayon voisin. Je n'aurais jamais cru voir ce Monsieur Lino sourire un jour. Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses.

    Je levai les yeux au ciel.

    -Ne me dis pas que tu nous as espionné, Maë ? lui lançai-je, déjà exaspérée.

    Elle m'adressa un sourire contrit.

    -Je dirais plutôt que comme que je passais involontairement par-là, je vous ai malencontreusement entendu discuter..., se justifia-t-elle en me faisant les yeux doux et je poussai un juron tout bas. Mais revenons à nos moutons. Merry, tu as beau dire des talents de lecteur de Lucien, toi aussi tu possèdes un don magnifique.

    J'haussai un sourcil.

    -Vraiment ? Je ne vois pas en quoi, retorquai-je, perplexe. À part si tu parles du fait que j'arrive parfaitement à discerner les espèces de poissons entres elles, là je veux bien te croire. Et encore, il n'y a rien de magnifique là-dedans.

    Maëlia se frappa le front, puis souffla bruyamment.

    -Sérieusement, Mémé ? La première chose à laquelle tu penses quand je te dis que tu as un don, c'est aux poissons ? s'écria-t-elle, sous le choc. Merry Alouette, ton génie c'est de parvenir à mettre les autres en confiance, à les faire s'ouvrir naturellement à toi sur ce qui les fait souffrir.

    J'écarquillai les yeux, stupéfaite. Émue, je voulus murmurer quelque chose mais mes mots moururent dans ma gorge avant même que je ne puisse les prononcer et une voix masculine en profita alors pour se manifester.

    -Ah, les filles, c'est donc ici que vous vous cachiez ! lança Lek en se rapprochant de nous, manifestement à bout de souffle.

    Il prit un instant pour réguler sa respiration sifflante, tandis qu'avec Maë, nous nous jetâmes un regard intrigué.

    -Tu as besoin de quelque chose ? lui demanda ma meilleure amie dans un sourire éclatant.

    Lek acquiesça. Ses yeux balayaient avec émerveillement l'énorme quantité de livres entreposés autour de nous, aux dos colorés et aux couvertures étincelantes sous les rayons de l'astre diurne.

    -Oui, il me faudrait un avis concernant la déco de la vitrine que je viens de terminer, nous expliqua-t-il. Vous pensez que c'est possible ?

    Je regardai Maë. D'un hochement de tête, elle me donna son aval.

    -Je veux bien m'en charger, proposai-je aussitôt à Lek et son visage s'éclaira à la manière d'une lampe de chevet.

    -Ça ne devrait pas prendre trop de temps, normalement, s'empressa-t-il d'ajouter en constatant la pile d'ouvrages que Maëlia maintenait à bout de bras et qui constituait une certaine charge de travail non négligeable pour une seule personne.

    Je lui souris.

    -Ne vous en faites pas pour ça, c'est l'heure de ma pause, de toute façon, le rassurai-je avec chaleur, appréciant sa considération. On y va ?

    Il dut saisir mon impatience car un rictus amusé étira ses lèvres.

    -Je vous suis.