Chapitre 3 : Face à face

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~Ella~

Mon souffle se coupe lorsque j'arrive en haut des marches du petit château où se déroule la soirée de lancement d'un nouvel artiste du label où Jade travaille

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Mon souffle se coupe lorsque j'arrive en haut des marches du petit château où se déroule la soirée de lancement d'un nouvel artiste du label où Jade travaille. Dans mes rêves les plus fous, je ne pouvais être transportée dans un monde à mille lieus de ce que je suis.

Mes amies se dispersent toutes devant moi. Je ne peux bouger. J'ai l'impression que mes escarpins sont accrochés au sol, qui au passage est en marbre blanc. Qui pourrait bien vivre ici ?

Mes yeux noisette se dirigent vers chaque recoin du grand hall d'entrée. La décoration est un mélange entre le chic et le moderne, il y a des grands tapis de velours bordeaux et un grand escalier tout en marbre également. C'est magnifique, je me sens comme Meghan Markle. Elle a dû ressentir la même chose lorsqu'elle a vu les palais royaux pour la première fois.

Ella ! Tu viens ? S'exclame Lily qui se trouve à la moitié du grand escalier.

Mon amie me réveillant de ma rêverie, je constate que des gens en masse passent autour de moi. Je dois sans aucun doute gêner, comme à mon habitude. Tout le monde est tiré à quatre épingles et je me sens encore plus loin de la fille que je suis.

Je finis par suivre Lily au premier étage où se trouve la salle de bal qui est au couleur du hall d'entrée. La lumière est tamisée afin de laisser une ambiance intime, la musique retentit tellement fort que je n'entends plus rien. Il y a des tables hautes qui laissent les invités se rassasier en amuse-bouche et au milieu une piste de danse remplie.

Viens, on va chercher de quoi nous désaltérer. Insiste Lily en me tirant par le bras.

Je ne peux que la suivre, je suis comme une tache au milieu de toute cette beauté. Est-ce que les gens peuvent voir en moi toute la tristesse que je transporte ?

Après avoir pris deux coupes de champagnes et avoir été présenté à plusieurs des collègues de Jade, je décide de prendre l'air. Je sens mon souffle se faire rare et j'ai peur de faire une crise d'angoisse qui se présente trop souvent ces derniers temps.

Je vois au loin une fenêtre entre ouverte qui mène vers un balcon digne des Bridgerton. Je décide de vite me faufiler afin de ne pas être rattrapé par une de mes amies et devoir expliquer que je suis à deux doigts de m'évanouir. Je ne veux pas gâcher leur soirée et dans quelques minutes ça ira mieux de toute façon.

L'air frais du mois d'octobre me frappe de plein fouet, je ne m'étais pas rendu compte de la chaleur de la pièce où je me trouvais jusqu'à maintenant. Dans deux semaines, c'est mon vingt-huitième anniversaire et je ne pensais pas le vivre de cette façon.

Je suis ravagée par une haine monstrueuse, qui me dévore à chaque instant. Je peux encore ressentir chaque parcelle de mon être qui se brise, comme si c'était hier. L'idée d'avoir partagé des années avec une personne aussi monstrueuse, l'avoir laissé me toucher, me faire croire à ses mensonges, de nous traiter de cette façon ma fille et moi, je le hais, mais je me hais encore plus pour ça.

Mon corps commence à trembler, je dois absolument me calmer sinon, c'est à l'hôpital que je vais finir. Je sors de mon petit sac, une cigarette que j'allume et laisse la fumer s'installer dans ma gorge et dans mes poumons. Cela me calme, je me sens tout de suite un peu mieux. Je continue de m'intoxiquer tout en observant l'immense jardin qui se trouve en bas du balcon.

Bordel, mais qui vit ici sérieux ? Pesté-je en pensant au beau Colin Bridgerton qui pourrait me délivrer de tous mes fardeaux.

Un sale petit enfoiré ! Réponds une voix grave et sexy.

Ma seule réaction est de sursauter et de pousser un petit cri de surprise. Je me retourne pour découvrir celui qui vient de faire tomber ma dernière clope par-dessus le balcon.

Merde ! Je jure sans retenue. Vous m'avez fait peur ! Vous êtes complètement malade.

Je regrette alors chacun de mes mots. L'homme se tient là, debout à côté de moi, les bras croisés sur son torse qui paraît musclé, mais pas trop. Juste assez pour faire chavirer la libido d'une pauvre mère célibataire comme moi. Il porte un costume qui épouse parfaitement chacun de ses membres.

Je ne suis pas malade puisque c'est vous qui venez rôder sur mon balcon. Dit-il sans vergogne avec un léger rire moqueur.

Ma bouche doit être grande ouverte, il n'est magnifique pas seulement beau, non, son visage est angélique. Ses cheveux sont blonds comme le blé et tiré vers l'arrière de ses oreilles, ils ne sont ni trop long, ni trop court. Sa bouche est fine et laisse apparaître un rictus qui ne présage rien de bon.

Je sursaute lorsqu'il s'approche de moi, je ne peux bouger, je suis complètement à sa merci même si je voudrais hurler. Je ne le pourrais pas. Il me captive tellement que je suis devenue une nouvelle statue qu'il vient d'acquérir. Sa main douce et masculine se dépose sur mon menton, il referme ma bouche délicatement.

Vous devriez faire attention aux mouches, elles ne doivent pas être aussi délicieuses que la nourriture dans la salle. Se moque-t-il.

Je sors enfin de ma rêverie et frappe sa main avec ferveur. Même si son geste ressemblait à une caresse, il s'est vite transformé en une insulte que je ne peux supporter.

Pour qui vous vous prenez ? Dis-je en me reculant d'un pas.

Il éclate de rire en jetant sa tête en arrière tout en se recoiffant. Super, je suis tombée sur un salaud à la gueule d'ange.

C'est vous qui me fixez comme si j'étais une chose désirable que vous voudriez goûter, mais c'est à moi que vous posez la question ? Dit-il en plongeant son regard turquoise dans le mien.

J'ai été surprise, c'est tout ! Ne, vous faites pas d'idée. Dis-je en essayant d'articuler sans me ridiculiser plus.

Il se remet à rire, et même s'il faut l'avouer, il est terriblement sexy, je ne veux qu'une chose lui mettre ma main sur ce visage parfait.

Si vous le dites ! Continue-t-il en haussant des épaules.

Même si la vue que j'ai, est très agréable, je dois impérativement me sortir de cette situation plus que gênante. Sans réitérer quoi que ce soit, je décide de fuir. Cela est toujours plus facile et là, je dois vraiment partir. Je vais commander un Uber et en prévenant mes amies, je décide de vite partir de cette première fête depuis ma rupture.

Si je pensais ne pas y avoir ma place, je pourrais dire qu'après ce soir, c'est certain. Je préfère mille fois me retrouver dans un Pub que de revenir dans ce genre de soirée mondaine.

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Lost YouthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant