EPILOGUE

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Maxine

Vendredi 12 mai 2023

- Triple disque de platine mon frère ! Hurlais Yvick en sautant dans les bras de Mathieu.

La carrière de Mathieu avait connu une expansion fulgurante, il avait sorti un nouveau projet en fin d'année dernière, Enna, et c'était de la folie. Une tournée des Zéniths allait bientôt commencer et une grande majorité des dates était déjà complète.

Le décoloré était reconnu rapidement dès qu'il sortait dans la rue et il passait beaucoup de temps en studio ou à l'appartement, quand j'étais seule, je descendais voir les garçons en bas et je passais du temps avec mon frère, Yvick et Lisko.

On avait trouvé notre équilibre comme ça, j'avais eu beaucoup de mal avec la notoriété de Mathieu avec les filles, déjà qu'avant la célébrité il était souvent sollicité, c'était maintenant devenu très compliqué. Mais lorsque la porte de notre appartement se refermait sur le décoloré, le sourire aux lèvres, fatigué de sa journée, je ne pouvais être que fière de lui et mon cœur se gonflait de bonheur dès que je le voyais.

Malgré quelques disputes notre couple était solide et j'adorais passer mon temps libre avec lui. On finissait souvent nos soirées au lit, avec un McDo et une série à rigoler de tout et de rien, et après une bonne douche, je savais qu'il fallait mieux fermer les stores.

J'étais sur le point de valider ma deuxième année de droit et j'envisageais de me spécialiser dans la propriété intellectuelle et artistique pour travailler ensuite avec Mathieu alors que Léna voulait finalement se réorienter en journalisme. Elle adorait son petit studio à quelques mètres de notre appartement, elle était d'ailleurs plus souvent à la coloc ou chez nous que chez elle, au grand désarroi de Mathieu qui avait l'impression de payer un loyer pour rien, mais il ne pouvait rien reprocher à sa sœur, c'était toujours la prunelle de ses yeux.

- Tu me prends en photo bébé ? Demanda le polonais en tenant sa certification entre ses mains, un immense sourire collé sur le visage qui ne le quittait pas depuis qu'on lui avait remis la récompense.

Je sortais mon téléphone de ma poche pour le photographier, lui tout seul, lui avec toute l'équipe et Marcel me vola ma place de photographe pour qu'il puisse immortaliser le moment où on s'embrassait sous les acclamations de nos proches.

Marcel sabrait le champagne pendant que tous faisaient la fête, j'étais tellement fière de tous, on avait tous tellement grandi et muri depuis un an et demi. Je regardais mes amis, l'homme que j'aimais, célébré cette victoire comme s'ils avaient remportés la coupe du monde de football.

Il était temps pour moi de faire ce que j'aurais dû faire depuis des années. Je pris mon sac à main et quittai les locaux de Panenka, j'hélais un taxi et lui indiquais l'adresse où m'emmener. J'étais un peu anxieuse à l'idée de faire ce que j'allais faire. J'entendais mon téléphone vibrer dans mon sac mais je l'ignorais, je préférais me concentrer sur la ville qui défilait sous les yeux. Je regardais les passants, pressés de rentrer chez eux, les vélos qui slalomaient comme les motos entre les voitures, les klaxons, les visages fatigués des conducteurs.

Je jetais un coup d'œil à mon téléphone qui s'agitait depuis plus de vingt minutes.

De Math à Max : « t'es où ? », « Max c pa drôle », « Max répond », « stp tu fais quoi ? ».

De Marcel à Max : « répond le Polak est ouf », « Maxine appelle-moi ! », « ??? ».

De Yvick à Max : « Ma belle t'es où ? », « Reviens stp on t'attend », « promis je dis plus que j'entends votre lit grincer au-dessus de ma tête ».

De Lisko à Max : « Max répond stp ».

Je soupirais en rangeant mon téléphone, ils s'inquiétaient pour rien, mais surtout je ne pensais pas qu'ils se rendraient compte aussi rapidement de mon départ.

Le taxi s'arrêta devant le bâtiment, me réclamant une somme exorbitante pour le trajet. Je grinçais des dents en le payant, je récupérais mon sac et mon dossier sous le bras et claqua la porte attendant le départ du véhicule pour pénétrer dans la cour du bâtiment.

Le bâtiment était si haut qu'il me donnait le vertige, deux drapeaux tricolores au-dessus de la porte d'entrée me faisaient bien comprendre que j'étais au bon endroit, le commissariat.

Je sentais mon cœur s'emballer, je pris une grande respiration avant de me diriger vers la porte d'entrée. Il était temps de faire ce que j'aurais dû faire depuis des mois, voire même des années maintenant, je devais aller porter plainte contre Lou.

Et puis de toute façon, je savais très bien que c'était son mec.

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Merci encore pour tout.

Chloé ❤

CIGARETTE - PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant