Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)

Chapitre 22 - Poppy 🎭

Allongée sur le matelas, je range mon portable sous mon oreiller après avoir envoyé un message pour prévenir ma mère que je ne rentrerai pas dormir cette nuit. Vu l'heure, elle devait déjà s'en douter, mais je ne veux pas qu'elle s'inquiète inutilement. Cependant, je ne lui ai pas dit l'entière vérité. Disons qu'elle pense que je crèche chez Brooke.

M'en voulant un peu de lui avoir menti, je pousse un long soupir et fixe le plafond, faiblement éclairé par le clair de l'une qui s'infiltre à travers la fenêtre au-dessus de ma tête. Cela fait plus de trente minutes que j'y suis, Knight est parti sous la douche tout juste après m'avoir filé l'un de ses maillots.

J'ai encore du mal à croire que nous ayons parlé pendant plus d'une heure, et surtout, qu'il ait joué le jeu en répondant sans détours à mes nombreuses questions. Il ne s'est pas montré agacé ou irrité. Non, je ne voyais que de la vulnérabilité à l'état pur, et ça m'a... chamboulée. Je n'arrête pas de repenser à tous les sentiments qui m'ont assailli. J'avais terriblement envie de le serrer dans mes bras, de lui dire que tout irait bien, qu'il n'était pas seul. Cependant, il aurait pris un tel acte pour de la pitié, et la dernière chose que je voulais, c'était me coucher en le maudissant.

Le cœur lourd, je me retourne et tombe sur le rideau opaque qui sépare la chambre en deux. De l'autre côté, j'entends les respirations profondes des jumeaux qui dorment à poings fermés. Knight semblait gêné au moment de me montrer sa chambre, on aurait dit un petit garçon. Il est d'une résilience qui inspire le respect, l'admiration. Je n'arrive pas à me sentir autrement depuis que j'ai posé un pied dans cet appartement.

Pire que ça, mon cœur n'a cessé de battre la chamade depuis qu'il m'a prise dans ses bras. J'ai encore beaucoup de mal à me remettre de son contact, de la chaleur de son corps contre le mien et de la réaction de chaque atome qui compose mon être face à sa proximité, mais aussi son désarroi.

Puis, je ne vais pas mentir : c'était agréable. Bon, d'accord, c'était beaucoup plus que ça. Mes cuisses se resserrent au simple souvenir de ce rapprochement. Sans oublier que son odeur m'enveloppe, que ce soient ses draps ou encore son maillot dont le tissu doux caresse ma peau nue. Son parfum est enivrant, il attaque tous mes sens au point où il m'est difficile de retenir mes fantasmes le plus inavouables. Je hume le vêtement jusqu'à m'imprégner de la moindre particule de sa fragrance. Il sent divinement bon. Mais lui sent encore meilleur. Un mélange de produit hydroalcoolique et de pins, avec une petite pointe musquée qui me rend extrêmement fébrile lorsqu'il est dans le coin.

Bon sang, dans quelques instants, il débarquera et se glissera à mes côtés. Paniquée, j'avale ma salive puis me pince la lèvre. Comment vais-je résister toute une nuit ? Si jamais je le touche je pense être incapable de me retenir. Partager le même lit s'agit d'une très mauvaise idée. Alors pourquoi est-ce qu'un sourire des plus idiots s'esquisse sur mes lèvres en nous imaginant déraper ?

Non, non ! Enlève-toi cette idée de l'esprit tout de suite, jeune fille. Interdit de déconner ! Tu t'es promis de laisser les coups d'un soir derrière toi, tu t'en souviens ?

Cette petite voix stridente a bien raison, pourtant... la perspective de coucher avec Cassidy Knightley, même une seule et unique fois, me rend folle de désir.

Oui, mais tu n'es pas son genre, tu t'en rappelles ?

En effet, j'imagine que s'il éprouvait une quelconque attirance physique pour moi, il ne m'aurait pas invité à partager son lit alors que ses petits frères se retrouvent tout près. Oui, il est certain qu'il ne me voit pas de la façon dont je le vois.

La porte grince, Knight ferme le battant et avance dans ma direction, tout en séchant ses cheveux à l'aide d'une serviette. La bouche sèche, j'avale ma salive en découvrant le clair de lune se refléter sur son torse nu aux abdominaux parfaits. Il ne porte qu'un pantalon de pyjama qui retombe sur ses hanches, dévoilant sa ceinture d'Apollon marquée comme il faut. Ses muscles roulent sous sa peau lisse à chacun de ses mouvements.