CHAPITRE 1

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Au petit matin du 12 février 2024, dans une décharge abandonnée, les hommes de main de William Salvatore font une découverte. Le corps de sa femme, méconnaissable, gisait carbonisé, les marques de son agression témoignant de son calvaire avant sa mort.

Non loin, son fils, âgé de seulement quatre ans, était là, lui aussi carbonisé.

Face à cette perte, William versa une unique larme avant de se retrancher dans sa chambre, avec les dépouilles de sa famille.

Pendant treize jours, il resta cloîtré, refusant presque toute nourriture.

Le 25 février, il émergea de son confinement volontaire. Il ordonna à ses hommes de prendre en charge les restes désormais méconnaissables de sa famille.

Après une douche incapable de purifier son âme tourmentée, il revêtit son costume le plus sombre et ses gants les plus fins, puis procéda à l'inhumation de sa femme et de son fils dans le jardin du manoir.

Désormais, une seule et unique obsession hante l'esprit de William : la vengeance.

Début

Le 3 juin 2024, dans le manoir Salvatore.

William est assis dans son bureau avec son père, Donatello, et son frère, Ramirez.

Donatello : "Ressaisis-toi. Utilise ton cerveau et non ton cœur. Je te l'ai toujours dit. C'est ainsi qu'on survit dans ce monde."

Ramirez ajoute : "Mon frère, tu commets une erreur. Écoute papa, il sait ce qu'il dit."

William reste assis, son regard fixant le bureau en bois massif.

Donatello se lève brusquement, faisant grincer sa chaise sur le sol : "Tu vas me répondre quand je te parle ! Nous savons que perdre ta femme et ton fils était..."

Avant qu'il puisse terminer, William se redresse d'un coup : "Assieds-toi et ferme-la !"

Donatello, surpris, reste figé un instant, puis reprend sa place, la mâchoire serrée. Ramirez jette un regard inquiet à son frère aîné.

William, les yeux rivés sur son père : "Tu ne sais rien de ce que je ressens, et tu n'as aucun droit de me dire comment gérer ma douleur. Ni toi, ni personne."

Ramirez : "William, attends..."

William : "Toi aussi. Tais-toi."

Donatello, la voix plus grave : "Ce que tu as fait peut encore être résolu. Laisse tomber cette vendetta personnelle. Tu risques de ruiner une des alliances les plus importantes pour notre famille."

William : "Vraiment, Donatello ?"

Donatello : "Tu n'as aucune preuve que c'est lui qui a fait ça. Je te rappelle qu'il possède la moitié de la ville. Réfléchis un instant. Nous ne pouvons pas nous permettre une guerre ouverte."

William, se levant et fixant son père droit dans les yeux : "La possibilité d'une alliance est morte au moment où il a tué ma femme et mon fils. Désormais, je viserai son talon d'Achille. Peu importe les conséquences."

Ramirez : "Mon frère, il faut que tu écoutes la voix de la raison..."

William, en se dirigeant vers la porte : "Plus un mot. J'ai une invitée qui m'attend."

Sans un regard en arrière, William quitte le bureau, abandonnant son père et son frère.

Donatello, se servant un verre de whisky : "Ton frère est un idiot."

Ramirez, soupirant : "Il est en deuil. Tu devrais le comprendre."

Donatello, après une gorgée, réplique : "Et voilà un autre idiot."

Sans un mot de plus, Donatello pose son verre et quitte le bureau, laissant Ramirez seul.

William marche d'un pas déterminé dans le couloir du manoir, le visage fermé. Il sort et traverse le jardin.

Il atteint une petite pièce dissimulée parmi les arbres et y entre. À l'intérieur, une trappe s'ouvre sur un escalier étroit et humide qu'il descend sans hésiter.

Les sous-sols forment un labyrinthe de salles, chacune gardée par des hommes en costume sombre qui le saluent d'un geste respectueux.

William ne leur accorde pas un regard et se dirige directement vers une des portes.

Il ouvre la porte d'une salle plongée dans l'obscurité totale. En appuyant sur l'interrupteur, une lumière éclaire la scène : une femme brune est assise sur une chaise, bâillonnée, les cheveux en désordre, vêtue d'une mini-robe, les yeux couverts d'un bandeau. Elle sursaute au bruit de la porte, ses poignets attachés tremblant légèrement.

William s'approche lentement, son regard fixé sur elle. "Ton cauchemar ne fait que commencer," murmure-t-il d'une voix glaciale.

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