Chapitre n°12

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Chanson du chapitre n°12 : Ed Sheeran - Perfect.

Chapitre n°12 :

« Étincelles ».

1er décembre 2023 – 11h25.

« J'aurais aimé te dire de t'envoler à temps. Maintenant, tes ailes sont tellement repliées sur ton corps que tu es prisonnière dans une cage qui t'annihile ».

                                                                                                         Axel, Sous le souffle d'un nouveau Printemps.

    -Alors, qu'en pensez-vous ? me demanda Lek dans un sourire tremblant, sa voix trahissant son inquiétude.

    Je ne répondis pas. Estomaquée, j'observais avec émerveillement la décoration de la vitrine réalisée par ses soins. Les bougies étaient habilement placées de part et d'autre des étagères emplies de livres sur le thème de l'hiver et il en émanait un doux parfum, subtil mélange entre de la cannelle, des biscuits en pain d'épices, de la vanille et des branches de gui. Elles donnaient à l'endroit une chaleur incomparable, que nous pourrions comparer avec celle que nous ressentions lorsque nous rentrions chez nous. Leurs flammes frétillaient faiblement et leurs ombres dessinaient sur les murs les corps enflammés de deux partenaires dansant une valse lors d'un bal. Avec les guirlandes dorées et argentées que Maëlia avait installées au préalable, l'atmosphère était chatoyante, réconfortante, magique, aussi, dans un sens, presque comme dans un rêve.

    -On se croirait dans un conte de fées, murmurai-je et Lek m'apparut dans ce décor comme le prince charmant de l'histoire, insaisissable, noble et majestueux.

    Il rit. D'un rire aussi pétillant que celui d'un dragon amusé.

    -Est-ce positif ? m'interrogea-t-il en se plaçant à mon côté, avec une grâce absolue.

    -Comment cela pourrait-il ne pas être le cas ? l'interrogeai-je en retour, incapable de détourner le regard de la féérie qu'il venait de créer.

    -Les contes interdits existent bien, Merry, et ils sont loin d'être féériques, retorqua-t-il en se passant une main nerveuse dans les cheveux. Même si j'apprécie votre comparaison et que je vous en remercie, personnellement, je ne vois nullement de créatures imaginaires, de sorciers ou de magiciens, ni de vieux grimoires enchantés, dans cette vitrine.

     J'haussai un sourcil, mes doigts frôlant par la même occasion la cire brûlante d'une bougie aux odeurs boisées, attirés tel un aimant.

    -Alors cela signifie que vous ne regardez pas suffisamment en profondeur, Lek, répliquai-je en souriant. Parce que moi, je les vois.

    Sur le mur à ma droite, les deux partenaires de danse se séparèrent, disparurent avant de prendre la forme d'une princesse incantant la nuit, entourée de renards et de louveteaux maintenant dans leurs crocs acérés des paniers recelant de fleurs envoûtantes et de fruits empoisonnés. La flamme d'une bougie vacilla, et ce fut maintenant au tour d'un dieu amoureux d'une jeune mortelle, à qui il jouait la sérénade, d'apparaître. Je sentis le regard de Lek rivé sur moi, aussi ardent que les chandelles autour de nous.

   -Vous êtes fascinante, Merry Alouette, me chuchota-t-il, avec une sincérité qui fit accélérer les battements de mon cœur.

    Amusée, j'ancrai mes yeux aux siens. L'ambre rousse de ses prunelles était parsemée d'étoiles dorées.

    -Est-ce une bonne chose ? lui lançai-je et les étoiles redoublèrent lorsqu'il comprit ce que je cherchais avec cette question.

    -Comment cela pourrait-il ne pas être le cas ? me répondit-il sur un ton charmeur et mon sourire redoubla.

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