Quelle satisfaction de voir ses potes se faire torturer juste sous ses yeux, je n'ai jamais été aussi heureux de ne pas faire de football américain. J'ignore pourquoi ils pratiquent ce sport d'ailleurs, c'est de la merde.— Memphis Myers ! Je te jure que si tu ne fais pas ces tours de terrain correctement je vais trouver un moyen moins commode pour que tu les fasses ! Et bordel, arrête de faire ta fillette Matthias ! s'écrit le coach en tapant dans ses mains pour encourager les membres de son équipe.
Je ricane en observant leur corps luisant de transpiration à travers leur t-shirt trempés se déplacer autour du terrain de foot, ça doit surement faire une bonne vingtaine de minutes qu'ils courent comme des chevaux de compétition et je prends mon pied à me foutre de leur gueule. Malgré le ciel gris et les températures ne dépassant pas les deux degrés qui me font frissonner à travers mon ensemble de survêtement, j'ai quand même tenu à assister à leur entrainement comme j'ai l'habitude de le faire depuis plus d'un an aujourd'hui.
Le mois d'octobre touchera bientôt à sa fin dans une semaine et qui dit fin de ce mois automnale dit bonjour à la pire saison qui puisse exister. Autrement dit, le retour de l'hiver et de ses foutus températures plus médiocres que l'intelligence de Noah. Heureusement, Los Angeles ne fait pas partie de ces villes qui se font recouvrir de neige pendant les fêtes de Noel ou des conneries dans ce genre comme Thanksgiving. Le froid est déjà une dure épreuve à surmonter, je ne supporterai certainement pas la présence du moindre flocon de neige. Les films nous mentent et sont des clichés ambulants, ils nous montrent une image de l'hiver qui fait rêver chaque enfant et toute âme innocente. Mais la vérité, c'est que je préfère même regarder les feuilletons de Noel que Noah adore plutôt que de passer une seconde sous la neige.
Dire bonjour aux doigts tant gelés que ça en devient impossible de les bouger, aux vêtements trempés, aux rhumes, aux peaux glacées. C'est la définition même de l'enfer. Alors non merci, je peux m'en passer. Je soupçonne ceux qui adore ça d'avoir un sérieux problème, s'infliger tout seul ce genre de truc devrait etre interdit par la loi.
— Putain mais on est chez les gonzesses ou quoi là ? Bougez vos derrières, ce n'est pas comme ça qu'on va gagner la saison les mecs ! hurle-t-il à nouveau en plaçant ses mains autour de sa bouche pour faire résonner à travers le terrain, leur transpiration fusionne avec le froid glacial de la matinée.
La météo est si capricieuse ce matin que je peux apercevoir d'ici la fumée s'échapper de leur bouche asséchée à chacune de leur expiration. Je frotte mes mains l'une contre l'autre à la recherche d'une once de chaleur en écoutant le coach leur hurler des âneries qui me feront toujours rire, son bonnet en laine est bien enfoncé sur son crâne chauve et sa longue doudoune recouvre tout son corps fin touche presque le sol. Il siffle dans son sifflet, signe qu'ils peuvent enfin reprendre leur souffle tranquillement, Noah se met à marcher en levant les bras pour mieux faire circuler son sang tandis que Memphis se jette par terre, sa poitrine se soulève rapidement.
Ils poussent chacun une série de jurons quand leurs yeux se posent sur moi, je suis confortablement installé sur le rang le plus élevé des gradins et leur souris pour les narguer, à en juger par leurs regards assassins, ça a eu l'effet escompté. Ils se rassemblent autour du coach en formant un cercle parfait tout en écoutant ses instructions que je ne peux pas entendre d'ici. J'allume mon téléphone et ouvre le message que ma mère m'a envoyé hier soir auquel j'ai refusé de répondre.
Maman : Coucou Elijah, c'est maman ! J'espère que tu vas bien et que ta rentrée s'est bien passée, en tout cas moi oui, ils m'ont autorisé à utiliser mon téléphone aujourd'hui ! Pour changer des autres fois. Je pense beaucoup à toi mon fils, la vie est fade ici, sans couleur et sans gout. Les murs sont tous blancs, je suis constamment allongée dans mon lit à dessiner ou bien à tricoter comme une grand-mère, ils ont dû oublier que j'avais seulement 40 ans ! Tu me manques, et Keyden aussi. Réponds-moi dès que tu peux, j'aimerais beaucoup te voir mon chéri.
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𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }
RomansaIl n'avait plus aucun espoir, elle était sa dernière chance... Au sein de la criminalité, où le repenti est un péché, il y a lui. Elijah Keurton. Le Californien redouté de tous. Celui qui fait de l'ombre aux trafics, celui qui élimine les anomalies...