𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖 | 𝐑𝐨𝐬𝐞

485 18 3
                                    




Mes bras encerclent sa taille, ma tête repose sur son omoplate pendant qu'il reste concentré sur la route en tenant fermement le guidon de sa moto. Je ne peux même pas observer le paysage à travers la visière teintée de mon casque, le bandeau noir sur mes yeux m'en empêche et je commence à en avoir ma claque de ce foutu bout de tissu, de ces rendez-vous aussi d'ailleurs.

Une semaine que c'est la même musique, je rejoins Elijah sur le parking de l'université, il me bande les yeux et m'enfile un casque pour nous conduire je ne sais où et m'entraine au combat pendant des heures comme si je n'étais qu'une vulgaire machine de guerre.

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris d'accepter, il m'a seulement dit que ça devait etre primordial avant notre départ pour le Mexique, ce que je trouve franchement étrange. Mais je n'ai pas posé plus de question que ça, c'est surement l'arme qu'il porte constamment à l'arrière de son jean qui m'en dissuade. Je tiens à ma vie et loin de moi l'envie de rejoindre le ciel, je n'ai encore rien accompli dans ma vie.

La fraicheur du mois de novembre me fait frémir. Il faut dire que je n'ai pas opté pour la tenue la plus chaude de mon placard. Un legging et une veste polaire ne suffisent pas pour combattre le froid. Et la vitesse à laquelle nous roulons n'arrange en rien la situation, ça l'empire même. Le vent gifle puissamment mes membres en faisant redoubler mes tremblements. N'ayant d'autres choix, je me colle un peu plus à Elijah à la recherche d'une once de chaleur, je le sens se crisper violemment.

Quelques minutes plus tard, il met le véhicule à l'arrêt, signe que nous venons d'arriver. Sa chaleur me quitte lorsqu'il descend de la moto puis me retire mon casque avant de me saisir par la taille et de me faire descendre à mon tour.

— Je peux le faire toute seule, râle-je en posant enfin les pieds sur la terre ferme.

— Ça t'intéresse de te casser la jambe, Scott ? répond-il d'un ton las et désintéressé.

Heureusement, le bandeau sur mes yeux m'empêche de les lever au ciel. Comme je m'y attendais, il place sur mes oreilles un casque de musique au volume si élevé que je n'entends plus rien aux alentours.

Je commence à croire que ce plan est assez foireux.

Nous marchons quelques minutes jusqu'à ce qu'il me tire par le bras et m'attire je ne sais où, m'aidant à descendre des marches d'escaliers en me tenant fermement par la taille pour éviter que je me casse la gueule.

Ce contact me fait frémir.

Quand nous arrivons enfin en bas, il me retire le casque puis le bandeau. Je soupire d'aisément, les lumières blanches me brulent la rétine quand j'ouvre les yeux en me forçant à fermer instinctivement les paupières quelques secondes. Je n'ai même pas le temps de m'y habituer qu'Elijah me tire vers lui en avançant vers l'ascenseur au bout du couloir, la chaleur ambiante autour de nous décrispe légèrement mes membres gelés.

Le seul point positif.

— Je peux marcher toute seule.

— On ne dirait pas.

Je le fusille du regard, heureusement pour moi, il me tourne le dos et ne peut donc pas me voir. Un ange passe pendant que nous attendons l'arrivée l'ascenseur, je lève le regard vers les néons au-dessus de ce dernier.

« The T.A. »

— Qu'est-ce que ça veut dire ? demande-je en brisant le silence.

Il me jette un regard confus ne sachant surement pas de quoi je parle.

« The T.A. », vous êtes quoi, les héritiers d'une mafia ? glousse-je.

Sa mâchoire se contracte violemment, ses muscles se crispent et sa pomme d'Adam tressaillit sous la peau fine de sa gorge.

𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant