Sakura : la Porteuse des Éléments

Rémon

Le soleil commence à descendre à l'ouest, alors que nous continuons notre chemin.
Nous sommes partis de Saah depuis 2 jours et Irika nous a dit qu'on arriverai bientôt près de l'emplacement de Rémon.
- Bon... On fait une pause, propose Irika.
- Non, le soleil est encore là, je réponds. On s'arrêtera quand il fera nuit.
Elle pousse un soupir résigné et talonne son cheval afin d'aller plus vite.
Sonia me rejoint, excédée par Irika, qu'elle considère comme sa pire ennemie.
- Elle est vraiment obligée de venir avec nous ?
- Oui, malheureusement...

Ce matin, il fait frais mais sec. Le soleil brille haut dans le ciel quand nous reprenons la route.
- On atteindra Rémon en début d'après-midi, annonce Irika.
- Alors avançons plus vite, dis-je.
- Mais... Mais, commence-t-elle avant de se raviser au regard que Sonia lui lance.
Nous enjoignons à nos chevaux de commencer à trotter. Ella se met à courir légèrement plus vite que les autres, gagnées par mon impatience.
Le chemin est droit, plat, facile à suivre. Nous avançons donc assez rapidement.
À midi, nous ne faisons pas de pause ni pour manger ni pour se reposer. Nous continuons notre route et nous la continuerons jusqu'à atteindre notre but. C'est à dire Rémon.
Puis, à environ une heure de l'après-midi, Irika nous mène sur une route, ou plutôt un petit passage, qui parcourt la forêt. Nous l'avons longé jusque là mais à présent, Irika nous dit qu'il faut y entrer pour trouver Rémon.
Alors que nous passons l'orée du grand bois, tout s'assombrit d'un coup, comme si le soleil s'était couché subitement.
Le chemin est plus sinueux et vallonné dans la forêt. L'obscurité n'aide pas les chevaux à se repérer et ils se prennent régulièrement les sabots dans des racines — qui sont nombreuses, au sol.
La forêt est sombre mais le chemin est parsemé d'éclats dorés venus de la cime des grands peupliers.
Je remarque cependant que quelque chose ne tourne pas rond. Au lieu des bruits habituels de la forêt, on entend que des petits bruits étouffés. Aucun signe d'animaux ni de quelconques élément naturel. La nature semble avoir fait disparaître tous les êtres vivants sur cette terre et n'avoir laissé là que les arbres dont les brindilles tombées ne craquent pas.
Pendant plus de deux heures, nous suivons la petite route.
Quand Irika nous avais dit que nous rejoindrions Rémon en début d'après-midi, elle avait été un petit peu excessive !
Début d'après-midi mon œil ! Il est trois heures !
Oui bon bah ce n'est pas si grave... Elle s'est trompé ça arrive à tout le monde.
Quand nous atteignons enfin une clairière, un campement se dessine à l'autre extrémité. Nous avançons plus rapidement, gagnés par l'impatience. Il a l'air vide, inhabité.
Cependant, nous remarquons, en nous approchant un peu plus, que le feu s'est éteint il y a peu. Quelqu'un est donc venu ici il n'y a pas longtemps. Une charrette peinte en blanc est placée à une demi dizaine de mètres du feu.
- Voilà le campement de Rémon, annonce Irika.
- Et où est-il ?, demande violemment Sonia.
- Je... je ne sais pas. J'imagine qu'il est parti et qu'il revaudra dans peu de temps. Enfin, je pense.
- Et tu penses bien, dit une voix d'homme derrière nous.
On se retourne, sachant avant même de le voir qui nous trouverons en face de nous.
Rémon.