TRAIN¹

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Essayer, échouer, se relever, et recommencer.

Devoir toujours prouver au monde que l'on peut devenir quelqu'un, quand on a connu le chaos.
Lorsque notre cœur hurle pour la paix.
Une paix intérieure apaisante après tant d'efforts.

Le regard des autres exige la perfection à toute mesure. Que tu sois désavantagé, cela n'a pas d'importance. Que tu te sois relevé, on retiendra de toi une personne faible et traumatisée qui n'a pas lieu d'être dans une société où les plus forts demeurent les grands gagnants de l'humanité. Malgré le courage, la détermination, si tu ne corresponds pas aux normes sociétales, tu seras automatiquement mis de côté.

La vie est ainsi faite.
C'est la vie.

Pourtant d'autres s'adaptent et font semblant afin de survivre dans ce monde injuste. Ils portent une carapace pour se protéger.
Et, dans un sens, ils protègent les autres de leur propre immondice.

Alors, quand ton âme s'indigne par l'injustice qu'on te méprend, tu préfères te mettre dans la peau d'un quelconque individu, absent de ta misère.

Quand mon âme crie l'injustice, je révulse ces néfastes sentiments, et je me vêtis de mon costume et de mon masque.
Afin qu'aucune autre âme ne décèle mon horreur.
Afin qu'aucune autre âme ne découvre qui je suis au fin fond de mon être, et de mon cœur.

Surtout de mon cœur.
Mon pauvre cœur.

Alors je m'approprie ce rôle, je l'étends à sa plus grande diversité, puis je me dirige vers mon spectacle personnel. Je marche, arborant les pas d'un autre superficiel. J'observe, je prends compte des réactions de mon entourage. Puis j'exerce, tel un pantin, reproduisant ce que j'ai appris à la lettre.

L'habitude rend les choses simples. Auparavant, c'était bien plus facile à dire qu'à faire.

Je ne dirais pas que je me défile devant l'obstacle. J'ai pris conscience que prétendre était aussi bénéfique qu'accepter d'être différente aux yeux de tous.
Rire de tout, répéter que j'y arriverai. Je chute, je me la ferme et je recommence à rire. Rire de mon ridicule à l'instar de leurs blagues.

Me faire la plus discrète possible, avoir des bonnes notes, côtoyer les personnes normales. Partager les mêmes centres d'intérêt, m'adapter à leurs besoins et leurs convictions. Viser les grandes écoles, ne pas m'exposer et laisser les autres briller sous les feux des projecteurs.

Tout un apprentissage qui m'a valu des années et des années d'entraînements.

Et toutes ces actions du quotidien,
de mon quotidien, fonctionnent à merveille.

Alors qui reste vraiment dans le déni ?
Eux, ou moi ?

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