Le Parfum du Scandale {ELITE} (En cours)

CHAPITRE 20.

C'était le remue-ménage dans la résidence universitaire dans laquelle logeaient les élèves du lycée Carducci, le lendemain soir. Rafael monopolisait la salle de bain des garçons, tandis que Francesco ajustait son costume impeccable devant le miroir, observant chaque détail de son visage d'un air minutieux. Ansaldo fronçait les sourcils en lui jetant un regard:

- Mec, tu fais un peu flipper, on dirait Patrick Bateman.

- T'abuses, lui répliqua alors Francesco en réfléchissant s'il devait retrousser ses manches ou pas. Finalement, il opta pour les manches retroussées. Il allait faire chaud, ce soir.

Puis, il glissa sa petite chaine fétiche autour du cou, et sa parfuma à outrance, tandis qu'Ansaldo l'observait depuis le canapé, dépassé par le narcissisme de son ami:

- C'est abusé comme t'es narcissique.

- Tu comprends pas que ce soir, on sera comme en vitrine; on va rencontrer une tonne de personnes qui pourront nous ouvrir des portes sur des opportunités de boulots ici en Espagne, on va se faire un max de contacts.

- Tu devrais te détendre, ce soir, ça va être la folie, on va boire des verres, décompresser, on devrait pas penser aux cours et à notre avenir, lui rapella Ansaldo. "Je sais pas tu devrais... te concentrer sur les filles, par exemple." Cette phrase fit s'arrêter son ami, qui lui adressa un regard dans la glace, et son visage se fendit d'un sourire amusé. Ouais, les filles... Les Espagnoles. Elles lui faisaient tourner la tête depuis qu'il était arrivé ici. Mais il espérait surtout qu'à cette soirée, il y aie la blonde de Las Encinas. Gabriella.

Ils ne s'étaient jamais parlés, encore, mais il comptait bien le faire ce soir; c'était sûrement pas ce serveur dont il avait oublié le nom qui allait l'empêcher d'approcher de cette fille. Gabriella, elle, méritait les meilleures choses, il l'avait vu direct, à sa façon d'être; son air mystérieux, froid; c'était ce qu'il préférait, en fait, chez les filles. Les filles inaccessibles qui, au final, ne s'avéraient pas autant inaccessibles que ça.

Giulia, devant le miroir de sa chambre, ajustait son collier de perles de nacres avant de tirer un peu sur la fermeture éclair qui dévoilait son décolleté. Elle s'était maquillée avec soins, avait enfilé la plus belle paire de talons qu'elle avait emporté, et ajusta ensuite son maquillage, se parfuma encore un peu, puis sourit avec assurance à son reflet.

Ce soir, elle devait tenter le tout pour le tout pour se rapprocher de sa cible. Francesco. Elle irait lui parler, même si elle devait se montrer désagréable; ils discuteraient.

En se préparant, elle n'avait penser qu'à lui; en enfilant ses sous vêtements, d'abord, imaginant la tête qu'il ferait lorsqu'il la verrait à l'intérieur, ajustant chaque détail pour que ce soit parfait; parce qu'il n'y avait pas un seul soir où elle n'imaginait pas qu'elle aurait l'opportunité de le séduire; même après le fiasco et la honte qu'elle avait eue en tentant de le rejoindre sous la douche. Elle n'abandonnerait pas. Il finirait par la remarquer.

- Eh, Giulia, tu peux pas me prêter son rouge à lèvres corail là?" La voix de Cinzia, derrière elle sur le lit, la tira de ses pensées, et elle se tourna pour le lui tendre sans réfléchir. Cinzia se disait peut-être qu'en changeant de couleur de rouge à lèvres, de style de robe ou de chaussures, Luca finirait la remarquer, ce soir.

Mais non, ce débile avait eu les yeux rivés sur Gabriella toute la semaine. Cinzia retint un soupir d'agacement et se redressa pour sélectionner un des sacs de marque qu'elle avait emporter; en tant que bonne Italienne originaire de Milan, elle ne se promenait jamais sans sa collection de sacs de marques, tout comme ses copines.

Elle finit par en sélectionner un puis enfila un petit blazer en soie court par dessus sa robe, puis se dirigea dans le séjour de la résidence, où les garçons finissaient de se préparer. Elle chercha Luca et guetta sa réaction quand il allait la voir; il finit par monter les escaliers à l'étage, la croisa, lui adressa un simple coup d'oeil sans un sourire et disparu dans la chambre des garçons.