L'ENVOL

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Aujourd'hui j'ai 18 ans, ça fait plus de 2 ans que je suis devenue sourd. Ça fait plus de deux ans que je suis devenue la honte de mes parents. Plus de deux ans ,que le seul regard que je comprends est celui de la pitié. Tu sais quoi, j'aurai du succomber a cette putain de méningite. Maintenant, je ne suis qu'un handicapé aux yeux de la société. Un incapable, un moins que rien , un loser. Désolé, je te raconte tous mes problèmes alors que tu n'as rien demander. Je suis vraiment narcissique, c'est de famille. Ils n'ont pas appris la langue des signes, ça montre le peu de considération qu'ils ont pour moi. Je suis toujours seul au manoir. Moi devant la fenêtre de ma chambre, la seule source de lumière. Moi , mon papier et mon crayon.Le dehors est attirant, mais j'ai peur. Alors, je lance ces mots à travers ma fenêtre. Si seulement ils pouvaient rejoindre des yeux pour les lire je me sentirais moins seul.

Daonuea, l'handicaper des oreilles.

Je pris cette feuille de papier, la relis une dernière fois avant de faire un avions de celle-ci. Est-ce que je la lance vraiment ? De toute façon, il n'y a aucune chance qu'elle atteigne quelqu'un. Je ferme ma fenêtre et jette l'avion en papier dans la corbeille déjà bien remplie de feuilles chiffonnées. Je m'assis sur mon lit et regarde le motif du papier peint sur le mur en avant de moi, cherchant des détails que j'aurai manqué lors de mes précédentes observations. L'illustration des tournesols dorés scintille à la lumière du jour. J'ai l'impression qu'ils bougent lentement au gré du vent. Je deviens peut-être fou à force de m'enfermer. Je ricane tout seul, à ma pensée et me couche sur mon lit. C'est alors, que la petite lumière m'indiquant que mon repas du midi était à ma porte, s'alluma. Je ne me lève point de mon lit. Je n'ai pas faim. Comme toujours. Je ferme les yeux. C'est drôle, on dirait que je suis mort. Je n'entend rien et je ne vois rien. Le noir complet. Je n'existe plus. C'est mon jeu préféré. Ne rien faire et attendre de ne plus pouvoir ouvrir mes yeux. Essayez, vous allez voir, c'est passionnant. Je laisse aller le cours de mes pensées. L'avion en papier, j'espérais quoi en écrivant ces mots? Surement me rendre intéressant et encore faire pitié. Ouais, ça doit être ça. Je rouvre mes yeux et tourne ma tête vers ma corbeille. L'avion y est toujours. Je me lève, le prends et le pose sur mon bureau en face de ma fenêtre. J'ouvre mon tiroir et prend mes crayon de couleur. Je prend ma gomme et efface les mots à la suite de mon nom pour y dessiner un tournesol. J'ai jamais été bon en dessin, alors je peux vous dire que mon tournesol ne ressemble à rien. Je referme l'avion et ouvre ma fenêtre. Je me lève et tends mon bras à l'extérieur. Le vent caresse ma peau à travers mes rideaux. Je lance l'avion de toutes mes forces. Pour un peu d'espoir, je me dis. Je le regarde voler au gré du vent jusqu'à le perdre de vue dans la forêt. Voilà où mène mon espoir. Flemme d'aller le chercher. Un animal vas sûrement se régaler à manger mes émotions. Je me retourne vers ma porte de chambre. Mon obstacle de toujours. Passer le pas, être exposé au regard sans pouvoir rien comprendre. Je n'ai pas le droit de sortir, d'aller en ville , de me faire des amis , de vivre. Tout ça parce que je porte leurs noms. Je reviens beaucoup sur le même sujet, n'est-ce pas? Désolé, je dois vous emmerder comme pas possible. En résumer, la vie pour moi, c'est de la merde.

Avant mon accident, ce n'était pas mieux. Vous savez le cliché des enfants riches comme quoi ils vivent dans le bonheur et la joie. Ce n'était pas mon cas. Le seul point positif c'était que je pouvais sortir, car j'était un bel enfant sage et intelligent. Je le suis toujours, sauf que maintenant, je n'entend plus. Je ne suis plus apte à continuer notre ligner d'entrepreneur. Je sors? Est-ce que j'ose passer cette porte? J'oserai désobéir? À mes propres limites?Je regarde la porte me posant toutes sortes de questions. J'en serais capable ? En suis-je capable? c'est quand la dernière fois que je suis sorti? Je ne m'en rappelle plus. Je sors? Non.Non.Non. J'ai peur.

J'ai peur.

J'ai peur.

J'ai peur.

La peur est ma plus grande peur. Je déteste avoir peur. Avoir la tremblote, ne plus voir clair, le cœur battant de son plus fort dans la poitrine. Et c'est pour ça que je vais abandonner mon essaie d'aventure à l'extérieur. Vous vous dites peut-être que je fait exprès de m'enfermer. La réponse est oui. Pourquoi? je ne sais pas. Je ne sais rien. Je me gâche la vie, ça je le sais. C'est volontaire? Oui. Totalement. Ma vie n'a plus de raison d'être vécue. Personne ne peut me comprendre maintenant. Même si je sors, je suis isolé de la société. Et si j'essayais? si, j'essayais d'arrêter de me pourrir la vie? Je m'avance vers la porte. Prends la poignée dans ma main. Mon cœur bat à la chamade. Je sens ma respiration accéléré. Je ferme les yeux et tourne la poignée avant de pousser la porte. Les yeux toujours fermés, je fais un pas vers l'avant, et puis un autre. J'ouvre les yeux pour découvrir le couloir de l'étage ou je m'amusais à faire des courses étant plus jeune. Rien n'a changé. Ma peur est-elle vraiment justifiée? Je m'avance dans le couloir jusqu'au escalier menant au rez-de-chaussée. Je prends une grande respiration et dépose mon pied sur la première marche.

Retourne dans ta chambre.

Non je n'y retournerais pas. Mais pourquoi? Car, j'en ai marre d'attendre que ma vie soit meilleure alors que je ne fais rien pour. Il est temps que je me bouge le cul. Cet avion, je vais aller le chercher. Je mets mon deuxième pied sur la marche suivante en prenant une grande respiration. Je descends les escaliers prudemment. Rendue en bas, je me dirige vers la porte arrière passant par le salon principal. Une des deux servantes fait le ménage. J'ai eu si peur que j'ai failli remonter à la course. Elle m'a salué en silence et a continué son travail. Elle va sûrement en dire un mot à ma mère mais je m'en fiche. Je passe à côté d'elle avant de croiser un miroir. Je me regarde. J'ai très mauvaise mine. Je suis pâle comme neige, mes yeux verts ne sont plus aussi verdoyants qu'ils étaient. Mes cheveux châtain sont en pagaye et je crois bien que j'ai perdu des points de rousseur. Je suis maigre, très maigre. Je détourne le regard de cette abominable image et fonce vers la porte arrière. Je m'arrête devant la porte. Je pose ma main sur la poignée et cette fois-ci, je l'ouvre les yeux ouverts. Je fus ébloui par le soleil d'après-midi. Mes pauvres yeux. Je mets ma main gauche devant mes yeux. J'avais oublié la chaleur du soleil. Je regarde le jardin. Il n'a pas changé. Il y a toujours la table pour le thé et les rosiers. Je m'avance dans le jardin fleuri jusqu'à trouver des tournesols. Ils sont morts. Je retourne à la porte pour y trouver un arrosoir. Je le prends et le remplit d'eau avec le tuyau d'arrosage. C'est lourd. Je le porte à bout de bras vers les tournesols. Je fais une pause avant de les arroser. Je m'assure de bien humidifier le sols et leurs feuilles. J'adore ces fleurs. Elle me rappelle mon enfance. Quand j'allais bien et que j'étais un minimum heureux. 




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~ANYX~

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 13 ⏰

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