Chapitre XXII

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PDV Aïna :

Je ne sais pas ce qui m'a pris de dire à Noah Matteo Jones que j'avais aimé l'embrasser, une audace soudaine qui a pris possession de mon cerveau quelques instants, juste assez pour prononcer cette phrase. Je lui tiens la porte pendant qu'il avance doucement encore sous le choc de la révélation que je lui ai faite. Je me demande ce qu'il en pense lui, ce qu'il pense du moment où nos bouches se sont collées si parfaitement pour créer un tout, un lui et moi, un nous.

- "Aïna ?

- Oui maman ?

- Tu attends quelqu'un d'autre ?

- Non non, j'étais dans mes pensées pardon."

J'avais tenu la porte ouverte sans remarquer le passage de Noah tellement j'étais absorbée par mes pensées qui divaguent vers le côté de l'amour en guise de grand A.

PDV Noah :

Cette phrase va rester encrée dans ma mémoire pendant un certain temps, elle a aimé m'embrasser et elle me l'a dit, je n'ai pas eu le temps de lui répondre que moi aussi qu'elle était déjà partie, me laissant sous le choc de sa révélation. Je la suis à l'intérieur du commissariat dont elle tient la porte ouverte, les yeux dans le vague, sûrement perdue dans ses pensées, tellement perdue qu'elle continue de tenir la porte après mon passage. Sa phrase a foutu mes plans en l'air, je ne vais pas la repousser si elle m'aime comme je l'aime, mais en même temps elle peut avoir aimé m'embrasser sans m'aimer plus qu'amicalement.

Une policière nous explique comment les dépositions et le dépôt de plainte vont se dérouler, je vais avec elle dans une petite salle pendant qu'Aïna va dans la pièce en face avec un policier.

- "Noah Matteo Jones, né le 3 janvier 2006, c'est toi ?

- Oui c'est moi.

- Raconte moi ta version des faits de mardi soir au studio de danse, ce qu'il s'est passé dans les moindres détails s'il te plait."

Je raconte et me remémore tous les évènements de mardi le plus fidèlement possible puis explique mes raisons de m'être battu avec Finn. L'entretien dure un bon quart d'heure pendant lesquels j'ai l'impression de revisionner et décrire à un aveugle mes souvenirs. Mes parents rentrent dans la salle et dépose la plainte contre Finn pour violence physique et verbale. Quand on ressort de la pièce les Green n'ont pas encore fini avec le policier, on les attend sur des petits bancs peu confortables. Aïna sort en pleurs suivie de ses parents et du policier, je la prends dans mes bras et l'emmène vers la sortie en le portant contre moi pendant qu'elle sanglote puissamment contre mon torse en imbibant mon t-shirt de ses larmes pour la deuxième fois de la journée. Ma mère vient nous voir et nous dit qu'ils finissent de régler les derniers détails entre adultes avant de me tendre les clés de sa voiture pour que je ramène Aïna chez elle.

Je la porte jusqu'à la voiture, la pose devant la portière, elle s'assoit sur le siège tout en ayant les joues noyées de larmes, je démarre et conduis jusqu'à sa maison. Une fois arrivés, elle retourne dans mes bras et je monte dans sa chambre avec elle dans mes bras, secouées par ses sanglots. Je la pose sur son lit mais elle ne me lâche pas, elle me tire sur le lit avec elle, on se couche sur les draps et elle se blottit contre moi en attendant que ses pleurs se calment.

PDV Aïna :

Je reste une bonne trentaine de minutes dans les bras de Noah avant de relever la tête et de le regarder dans les yeux, ses yeux verts profonds et hypnotisants. Ses lèvres sur les miennes me manquent mais je ne veux pas le forcer s'il ne veut pas m'embrasser alors je continue ma contemplation de chaque détail de son visage.

- "Aïna ?

- Oui ?

- Ca va mieux ?

- Oui, merci d'être resté avec moi.

- C'est normal. Je peux te dire quelque chose ?

- Oui vas y.

- J'ai aussi aimé t'embrasser mais je ne sais pas si c'est la bonne manière de mener notre relation...

- Chut, tu voudrais recommencer ?"

Ses lèvres se posent sur les miennes, ma langue s'infiltre dans sa bouche, mes mains se perdent dans ses cheveux, les siennes sont prudentes mais s'aventurent sur ma taille et ma nuque. Je profite de ce moment comme si c'était le dernier de nos baisers et en même temps le premier en pleine conscience de nos actes. On se perd dans l'étreinte de nos lèvres, on les séparent lorsque l'oxygène se fait trop rare pour mieux les recoller l'une contre l'autre. Je colle ma taille à la sienne et passe une jambe par dessus lui pour me retrouver à califourchon sur lui toujours avec nos bouches collées laissant passer des respirations perdues. Noah se redresse et soudain notre différence de taille se fait ressentir, j'étire le cou et il se penche pour atteindre mes lèvres gonflées. Assise sur lui, j'attire sa tête contre la mienne et colle contre son torse ma taille qu'il tient fermement contre lui, nos corps se collent et s'emmêlent sans jamais se séparer.

PDV Noah : 

J'ai embrassé Aïna et je ne le regrette pas, j'en avais envie et elle aussi, même si je ne sais pas comment mener notre relation, j'aimerais que ce moment ne s'arrête pas, je l'aime ça j'en suis sûr. Ses lèvres sont si douces, sa taille si fine entre mes mains et contre mon torse, ses mains derrière ma nuque se perdent dans mes cheveux me tirant vers elle, nos langues se lient et se délient pour laisser passer le peu d'air qu'il nous reste pour respirer avant de devoir séparer nos bouches pour reprendre notre respiration quelques instants avant de retrouver la bouche de l'autre. Elle est si petite, si belle, si parfaite, elle aime m'embrasser, j'aime l'embrasser, je l'aime. Je me détache d'elle pour reprendre de l'oxygène avant de me coller à ses lèvres une fois de plus et de la serrer à moi, je la sens sourire sous mes lèvres et lever la tête pour mieux sceller nos bouches.

J'entends des coups à la porte de la chambre, Aïna les entends aussi, on se détache sans le vouloir pour tomber sur Elijah choqué qui nous fixe au pas de la porte.

Parfaitement ImparfaitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant