7. Confrontations

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"S'il existe une hiérarchie dans la douleur chez les vampires noctambules, la faim est celle qui les mènera irrémédiablement à la folie."

𝕵𝖔𝖚𝖗𝖓𝖆𝖑 𝖉𝖊 𝕵𝖆𝖈𝖊 𝕳𝖆𝖙𝖔𝖗𝖞𝖘

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Il ne fallut qu'un coup d'œil à Charly pour reconnaître Dan, vêtu d'un short de boxe et d'un débardeur. Sourcils froncés, il le dévisageait de la tête aux pieds, l'air visiblement mécontent.

— J-Je...Il couina.

Le regard noir du dhampire était terrifiant, du genre prêt à lui enfoncer la tête dans le battant de la porte s'il faisait le moindre faux pas.

— Il n'est que dix-huit heures. Le soleil n'est pas couché. Si tu mets un pied dehors, il ne restera plus qu'un tas de cendres.

La voix était aussi froide que le reste. Si Lust, Azur et tous les autres "vampires" que Charly avait rencontrés possédaient une apparence chaleureuse et attirante, Dan était au contraire une véritable statue de glace.

Une statue de glace à la main agréablement tiède. Mais une statue de glace quand même.

— Je voulais juste... Il tenta d'argumenter - et avait déjà ébauché une tirade sur les dérives sectaires et sur le fait que what the fuck, les trois quarts des œuvres exposées entre les murs dans la maison méritaient largement leur place au British, voire même de retourner dans leur pays d'origine - mais Dan le coupa, la voix tranchante.

— Je t'ai dit que c'était moi qui te tuerais. Évite de m'ôter le seul plaisir que tu peux m'accorder dans ta misérable existence, vampire.

Sans ajouter un mot face à un Charly trop stupéfait pour répondre quoi que ce soit, il tourna les talons, lui jetant un dernier regard venimeux.

Bras ballants, le jeune archéologue resta un instant immobile, son cœur battant étrangement lentement pour une personne qui venait de se faire menacer de mort. Face à lui, la statue d'Hathor le fixait avec une moue presque ironique, se moquant du pleutre qu'il avait été en bafouillant face à Dan comme un enfant polisson face à un professeur trop sévère.

Depuis quand avait-il sa langue dans sa poche ?

— Charly ? Fit une voix douce depuis l'autre bout du hall.

Safya venait de débarquer dans le hall, ayant troqué son pull noir pour un t-shirt Star wars : le retour du jedi qui denonnait étrangement avec les amulettes qui pendaient à son cou.

Malgré l'obscurité ambiante, son corps était une flamme ardente dans le champ de vision de Charly qui déglutit en sentant son ventre gronder étrangement en percevant cette chaleur.

Comme cela avait été le cas pour son frère, il percevait avec une précision douloureuse les battements du coeur de la jeune femme, tambour qui devenait assourdissant au fur et à mesure qu'elle progressait vers lui, sourire aux lèvres.

Selim avait parlé de "mignardise"... C'était le cas.

— On a besoin de toi pour regarder un truc. Sourit Safya, étrangère à son trouble. Tu es bien calé en langues anciennes ?

Charly avala longuement sa salive, tentant de ne pas fixer la petite veine qu'il voyait battre à la tempe de la jeune femme :

— Grec, Hébreu, Égyptien antique et j'ai quelques bases en Sumérien si tu as des listes lexicales.

— Parfait. Elle sourit en lui faisant signe de la suivre à l'étage.

Aspirant de grosses goulées d'air, Charly la suivit, masquant le grondement de son estomac par d'astucieux toussotements.

Le Croc de Sobek (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant