Côte à côte, Poppy et moi longeons ce couloir lumineux aux odeurs aseptisées parsemé de médecins, infirmières et autres travailleurs sanitaires.
Cette visite n'était pas prévue, mais quand je l'ai vue rire à gorge déployée puis s'effondrer, je me suis dit qu'elle en avait besoin.
Pourvue d'un masque sanitaire, Poppy ne pipe mot. Les hôpitaux sont des nids à bactéries, et étant donné son faible système immunitaire à cause de son traitement, il ne vaut mieux pas tenter le Diable. Son bien-être est primordial pour moi, et ce... depuis toujours.
— Reste ici un instant, d'accord ? déclaré-je lorsque nous nous trouvons devant la porte de la chambre de ma sœur. Je vais voir si elle se sent d'attaque pour recevoir de la visite.
— On aurait peut-être dû avertir ta mère avant...
— Elle doit être à la maison à l'heure qu'il est. Elle viendra plus tard.
La connaissant, elle doit sans doute être encore au travail, mais j'espère qu'elle passera à l'appartement pour voir comment se portent Jessie, Dan et Isaac avant de débarquer ici. Aux dernières nouvelles, elle ne bosse pas à l'usine ce soir, alors elle passera sans doute la nuit en tenant compagnie à Pearl.
Un sourire en coin, je presse gentiment sa main et m'éloigne d'elle avant de m'engouffrer dans la pièce impersonnelle de ma petite sœur. Couchée sur son lit, ce tube qui lui permet de respirer dans le nez, Pearl somnole, un roman ouvert reposant sur sa poitrine. Cette dernière s'élève et s'abaisse de manière régulière, pourtant, j'entends de là où je me trouve l'obstruction dans ses poumons. Il s'agit d'un son sourd, étouffé, un léger râle qui accompagne chaque inspiration et expiration, ponctué de légers crépitements. L'air peine à se frayer un chemin à travers cet obstacle visqueux et épais qu'est le mucus qui obstrue ses voies respiratoires.
Son teint est toujours aussi pâle par rapport à la dernière fois où je suis venu lui rendre visite.
Le cœur lourd, je m'approche et m'assois délicatement au bord du lit. Je l'observe pendant quelques instants, paisible malgré sa respiration entravée, puis caresse le dos de sa main. Presque instantanément, elle ouvre les yeux et en me reconnaissant, un sourire immense étire ses lèvres.
— Tiens, tiens, baille-t-elle. Je pensais que t'avais oublié où se trouvait l'hôpital.
Cette petite pique est sa façon bien à elle de me faire savoir que je lui ai manqué, et qu'elle m'en veut – un peu – de l'avoir délaissée ces dernières semaines.
— Maman m'a dit pour la saison. Je suis désolée.
— Ça n'a pas d'importance, petit oiseau. Comment tu te sens ?
— Fatiguée, soupire-t-elle en se redressant un peu sur le matelas. Le nouveau traitement me vide de toute mon énergie.
Elle attrape le bouquin qu'elle tient contre elle, insère un marque-page et le referme. Je remarque qu'il s'agit du premier tome de Game of Thrones que je lui avais prêté. Elle a à peine lu cent pages, elle qui dévore les romans dès qu'elle les a entre les mains. Ça m'inquiète. Est-ce que les médocs fonctionnent ? Ou ne font-ils qu'empirer le calvaire de sa maladie ? Ma petite sœur semble fanée, éteinte, et ça me prend aux tripes.
— Tu te sens d'attaque pour rencontrer quelqu'un ?
D'office, son regard s'illumine et tous mes doutes sont balayés d'un revers de la main. J'imaginais que ça lui ferait du bien. Sans tarder, je la quitte un instant pour faire entrer Poppy. Une fois à l'intérieur, elle regarde autour d'elle avant de retirer son masque, qu'elle range dans l'une des poches de sa jupe rose pâle à volants. L'ai-je déjà dit ? Je la trouve à croquer.
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Oak Ridge Campus #2 Knight © (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)
Romantizm#campus #romance #baseball #enemiestolovers #maladie #spicy "Dans le diamant, nous brillons, éblouis par la gloire." La poisse semble coller à la peau de Knight, le lanceur vedette de l'équipe de baseball de l'université d'Oak Ridge. Que ce soit da...