Chapitre 1

9 1 0
                                    

Mon itinéraire était déjà tracé. Après avoir quitté la maison à pied, je me suis dirigée vers la gare où j'avais réservé un billet pour Milan. L'itinéraire vers l'Italie était le fruit d'heures passées à étudier les horaires des trains et à calculer les meilleures options pour passer inaperçue.

Les rues de la ville étaient étrangement silencieuses à cette heure de la nuit, seules quelques ombres furtives me croisaient sur mon chemin. Mon cœur battait la chamade à chaque coin de rue, redoutant d'être suivie ou interceptée avant d'atteindre la gare.

Arrivée à la gare, j'ai ressenti un soulagement mêlé d'appréhension en voyant les lumières tamisées et les voyageurs somnolents. Je me suis dirigée vers le guichet avec détermination, achetant un café pour me réchauffer et m'apaiser les nerfs. J'ai gardé un œil sur l'heure, vérifiant constamment que personne ne remarquait ma présence ou ne semblait s'intéresser à moi d'une manière suspecte.

Lorsque l'heure du départ est enfin arrivée, j'ai monté à bord du train avec un mélange de soulagement et d'excitation contenue. Je me suis installée près de la fenêtre, observant avec une intensité renouvelée le paysage urbain qui défilait lentement à travers la vitre. Les lumières de la ville s'éloignaient progressivement derrière moi, remplacées par des champs et des petites villes endormies qui se fondaient dans l'obscurité de la nuit.

Le voyage vers l'Italie était un voyage vers l'inconnu, mais aussi vers une liberté que je n'avais jamais connue auparavant. Chaque kilomètre parcouru me rapprochait de la réalisation de mon choix, mais aussi de l'incertitude de ce qui m'attendait à l'arrivée. Je savais que ce voyage marquait un tournant décisif dans ma vie, un point de non-retour où chaque décision comptait.

Je regardais par la fenêtre, essayant d'imaginer ma nouvelle vie à Milan. Je n'avais jamais été en Italie auparavant, mais j'avais lu sur la ville et appris la langue. Pour moi, c'était à la fois un refuge et un défi. Je devais trouver un moyen de survivre dans cette nouvelle culture, loin de tout ce que je connaissais.

Le train roulait à travers la campagne italienne, traversant des paysages pittoresques ponctués de vignobles et de collines ondulantes. Chaque arrêt marquait un pas de plus vers mon destin incertain. Je n'avais aucune idée de l'endroit où j'allais rester à mon arrivée, mais je savais que je devais rester vigilante, éviter de faire confiance trop rapidement.

Le temps semblait s'étirer à la fois lentement et trop vite alors que le train avançait vers le nord. J'ai fermé les yeux un instant, essayant de chasser les pensées anxieuses qui tournoyaient dans ma tête. Ce que j'avais laissé derrière moi était douloureux, mais l'avenir m'offrait une chance de recommencer, de me reconstruire à partir de zéro.

Finalement, après des heures qui semblaient une éternité, nous avons atteint la gare centrale de Milan. Je suis descendue du train avec précaution, mon sac à dos serré contre moi comme si ma vie en dépendait. Le brouhaha de la gare, les voix étrangères qui résonnaient autour de moi, m'ont rappelé que j'étais loin de chez moi, dans un monde complètement différent.

Je me suis dirigée vers la sortie, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. L'air frais de la nuit milanaise m'a accueilli comme une caresse, me rappelant que j'étais enfin libre. Mais la liberté venait avec son lot de défis et de responsabilités. Mon voyage vers l'inconnu ne faisait que commencer, et je devais être prête à tout ce que l'avenir pourrait me réserver. Les lumières de la ville brillaient autour de moi, mais je savais que je ne pouvais pas me permettre de me perdre dans la contemplation. Je devais trouver un endroit où passer la nuit, et vite.

Mes pas m'ont guidée vers un quartier plus sombre et moins accueillant de la ville. J'avais entendu dire que les hôtels bon marché se trouvaient souvent dans des zones moins fréquentables, mais je n'avais pas beaucoup d'options. Je me suis enfoncée dans les ruelles étroites, évitant les regards curieux des passants et des silhouettes tapies dans l'ombre.

Fugue à l'étrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant