Fugue à l'étranger

Chapitre 2

Je me réveille dans l'obscurité froide de la chambre d'hôtel. La lumière pâle de l'aube filtre à travers les rideaux miteux, dessinant des motifs indistincts sur le sol poussiéreux. Mon corps est encore engourdi par la fatigue de la veille, mais je sais que je ne peux pas me permettre de rester allongée plus longtemps. Il faut que je me lève, que je me prépare pour une nouvelle journée dans ce monde qui m'est encore étranger.

Je m'assieds lentement sur le bord du lit, passant une main sur mon visage. La nuit dernière, j'ai rencontré Maria, une autre strip-teaseuse qui travaille ici depuis quelques mois. Elle m'a été d'une grande aide en me donnant des conseils pour éviter les pièges courants. Nous avons rapidement noué une sorte de complicité, un lien fragile mais nécessaire dans cet environnement hostile.

Après avoir pris une douche rapide, je choisis des vêtements simples mais propres, puis descends au bar où Maria m'attend déjà. Elle m'accueille avec un sourire fatigué mais chaleureux.

-Salut, Anae. Bien dormi ?" demande-t-elle en allumant une cigarette.

-Pas vraiment, mais ça ira," je réponds en m'asseyant à ses côtés. "Et toi ?

-On fait avec," dit-elle en haussant les épaules. "Tu verras, on s'y habitue.

Nous passons un moment à discuter, partageant des anecdotes et des conseils. Maria est une source précieuse de réconfort et de soutien, et je me sens légèrement moins seule grâce à elle.

Après notre conversation, je retourne dans ma chambre pour me reposer un peu avant ma prochaine performance. En entrant, j'allume la télévision pour me changer les idées. Les images défilent sans que je leur accorde vraiment d'attention, jusqu'à ce que je tombe sur un flash info. Mon cœur s'arrête net en voyant le visage de ma mère apparaître à l'écran. Elle lance un appel désespéré, demandant des nouvelles de sa fille disparue.

-Si quelqu'un a des informations sur Anae, s'il vous plaît, contactez-nous," supplie-t-elle, les yeux remplis de larmes.

Je me fige, le souffle coupé. La peur et L'anxiété se mêlent en moi, créant un tourbillon d'émotions. Je savais que ma fuite aurait des conséquences, mais voir ma mère dans cet état est une douleur insupportable, même si notre relation a toujours été compliquée. Je ne peux pas rester ici, à me morfondre.

Déterminée à rester connectée malgré tout, je décide de sortir pour m'acheter un nouveau téléphone. Traversant les rues bondées, mes pensées sont brouillées par l'inquiétude. Arrivée dans une petite boutique, je choisis un téléphone bon marché mais fonctionnel, et le configure rapidement.

En retournant à l'hôtel, je ressens un mélange de détermination et de désespoir. La réalité de ma situation me frappe de plein fouet. J'ai choisi cette voie pour échapper à une vie oppressante, mais je sens que les choix que j'ai faits m'ont plongée dans un autre genre de cauchemar.

Après avoir pris une douche pour me rafraîchir et, je descends au club au sous-sol pour une nouvelle soirée. En entrant, je me dirige directement vers Maria accompagnée de deux autres filles que j'ai déjà aperçues hier.

-Salut Anae, je te présente Annabelle et Mariame, elles travaillent aussi ici.

Nous nous saluons mutuellement et Maria m'annonce qu'un homme m'a remarquée hier et souhaite me voir aujourd'hui. Elle me donne le numéros de la chambre concernées et je m'y dirige, la boule au ventre, sentant ma main trembler alors que je m'approche pour toquer à la porte.

-Entrez, fait une voix grave.

J'ouvre la porte avec prudence, consciente de l'aura de danger qui semble l'entourer. Valentin, un homme au mélange de mystère et d'assurance, attire l'attention où qu'il aille. Sa voix est douce mais autoritaire lorsqu'il m'adresse la parole.