Chapitre 8 - Les Wendigos, ou l'art de saouler le Ministère

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— C'est quoi ça pour un nom, déjà ? interrogea Severus en haussant un sourcil sceptique. Ses parents ne devaient pas l'aimer pour l'appeler comme ça...

— En fait, il porte vraiment très bien son nom, répondit Silver avec un sérieux affligeant.

— Euuh, vous n'allez pas me dire qu'il est VRAIMENT le Diable en personne ! hésita Elysio avec un sourire crispé.

— Ben, il l'est pas au sens propre, mais dans le caractère, c'est vraiment le dernier des salauds. Mais je peux déjà vous garantir une chose : si Voldemort est devenu un tel meurtrier psychopathe, ce n'est pas à cause de Diablo !

— Comment pouvez-vous en être aussi certain, Silver ? demanda Dumbledore, étonné par son ton catégorique.

Ses yeux pétillants fixaient toujours la Pensine où, dans le fond du récipient, l'image du mystérieux sorcier se trouvait encore.

— Parce que ce n'est pas le genre de Diablo de vouloir conquérir le monde, affirma le surveillant. Il préfère rendre service à des gens pour obtenir quelque chose en retour. Ses accords sont évidemment truqués, et il reçoit bien plus qu'il ne donne. C'est de loin le plus expérimenté des manipulateurs que j'ai pu rencontrer.

Ses iris de glace se posèrent sur le directeur et l'observèrent minutieusement.

— Même meilleur que vous, Albus, ajouta-t-il.

— Mon petit, ce n'est pas à moi que vous l'apprendrez, soupira ce dernier en secouant la tête. J'ai moi-même déjà croisé son chemin il y a longtemps.

— Sérieusement ? s'étonna l'ex-maître des potions.

— Oh, je ne pourrais jamais l'oublier ! assura le vieillard avec certitude. Diablo était le nom de mon professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Et par Godric et tous les Fondateurs, il était sans doute le pire enseignant de toute l'histoire de Poudlard !

— Eh ! C'est mon titre, ça ! protesta Silver d'un air vexé.

— Désolé, mon garçon, mais il était encore plus mauvais que vous ne l'êtes ! À cette époque, il n'y avait pas encore cette histoire de malédiction sur ce poste, il est donc resté très longtemps à l'école. Il détestait sincèrement les enfants en général, et il ne nous l'a jamais caché. Encore aujourd'hui, je suis certain qu'il enseignait cette matière uniquement pour pouvoir lancer des sorts à ses élèves en toute impunité.

— Attendez une seconde... marmonna Elysio. Ce type a connu Voldemort il y a cinquante ans, il a été votre professeur... mais il a quel âge au juste ? Et comment ça se fait que la Face de Serpent ait aussi peur de lui ?

— Honnêtement, cet énergumène m'inquiète principalement parce qu'il peut faire paniquer notre Mage Noir national, ajouta Severus. Mais en lui-même, il est fin comme un fil de fer et il n'a pas l'air si menaçant.

— Je vous ai dit qu'il passait des accords avec les gens pour en profiter, continua Silver. Eh bien, sans en être certain, je pense que beaucoup de gens ont des dettes envers lui. Mais ce qui est inquiétant, c'est ce qu'ils risquent s'ils ne règlent pas cette dette avant le délai qu'il leur laisse...

— Eeet ? interrogea son petit-fils avec curiosité. Il fait quoi ?

— Un exemple sera mieux qu'un long discours. Albus, je peux vous emprunter votre Poudre de Cheminette ?

— Bien sûr !

Silver quitta son siège et récupéra un peu de la poudre dans un bocal sur le manteau de la cheminée. Il la lança dans le feu dont les flammes devinrent vertes. Quelques secondes, le visage d'Osamu apparut.

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant