Amber of Time

Acte Final

Jour un, mois douze, année neuf-cent-vingt

La Grande Eclipse

Dépassé par le temps, trop vite écoulé dans le sablier, les souvenirs liés à l'ambre pour l'éternité...

- Célian !! Célian pitié ouvre ! Céli ! Lâchez-moi ! Céli !!

Sursautant suite à ce raffut en dessous de son balcon au Palais car il avait été convoqué pour une histoire de paperasse, il sentit un froid glacial s'insinuer en lui. Fabio n'avait jamais semblé aussi paniqué ce qui augurait forcément une mauvaise nouvelle. Une qui concernait Javier, une part intime de lui en était persuadée, sinon pourquoi son jumeau serait aussi terrifié ? Sans prendre la peine de crier gare, il ouvrit la fenêtre en grand et sauta, ignorant la hauteur faramineuse car porté par ses ailes d'or. A peine eut-il posé le pied au sol que Fabio lui tomba dans les bras, s'étant dégagé quand les Argentis avaient baissé leur garde, pris de court, en voyant leur Prince apparaître subitement devant eux tous.

- Ils ont arrêté Javier ! Il travaillait à l'orphelinat comme d'habitude, les Argentis sont arrivés ce matin, ils l'ont menotté et ils l'ont emmené. Ils ont dit que c'était pour haute trahison, qu'ils avaient des preuves qu'il complotait contre le pays ! Céli sors le de là ! Je t'en prie fais quelque chose !

Il avait parlé si vite que Célian eu un instant de flottement avant de comprendre. Arrêté pour trahison. Quelle trahison ? C'était insensé ! Il était bientôt midi, il devait être enfermé dans les sous-sols du Palais et pas encore transféré aux geôles de l'Opéra.

- Va rassurer tes parents, j'y vais. Je te promets que Javier sera vite libéré.

- O-Oui... Oui, d'accord.

Il restait néanmoins nerveux, pas du tout rassuré. Un Argenti inconnu était venu le trouver à la bibliothèque où il travaillait, lui disant qu'il s'agissait là d'une « faveur » de la part d'un certain Consul et le prévint de l'incident. Fabio s'était d'abord rendu à l'orphelinat pour vérifier les faits, malheureusement confirmé par la directrice effarée. Son frère avait été arrêté devant tout le monde, les rumeurs allaient vite se rependre comme une traînée de poudre. Il avait donc couru trouver Célian, le seul qui lui semblait capable de résoudre cette catastrophe.

- Vous deux, raccompagnez Fabio et faites-en sorte que personne ne vienne embêter la famille Santos. Tout de suite.

Les deux militaires acquiescèrent de suite et obéirent sur le champ, prenant au sérieux l'ordre de leur Majesté. Il ignorait quand et comment Fabio avait été mis au courant de l'arrestation de son jumeau mais pour le moment c'était le cadet de ses soucis. Il pourrait toujours inspecter tout ça en détails plus tard.

Malheureusement, ceux qui gardaient la cellule de Javier n'étaient pas aussi coopératifs que leurs précédents collègues.

- Le Premier Consul a ordonné de ne laisser entrer personne. Et surtout pas vous, mon Prince.

- Pardon ? C'est mon fiancé, je refuse cet ordre stupide, laissez-moi entrer. Maintenant !

- Justement, c'est vous qu'il a trahit. Il serait absolument idiot et surtout dangereux de vous laissez entrer. Et encore moins lui parler.

Ça n'avait aucun sens bordel ! Javier ne pouvait pas le trahir, qu'est-ce que le prophète avait bien pu inventer cette fois ? Le couple de prisonniers l'avait averti, le Consulat ne voulait pas que son bien... Et visiblement, ils étaient passés à l'acte en s'en prenant à son grand amour. Un acte odieux auquel il se préparait au fond de lui depuis un moment. Puisqu'il était coincé, aux grands maux les grands remèdes.