Anthonin

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Je me réveille en premier doucement. Je regarde par la fenêtre et le soleil se lève à peine. Il doit être tôt. Je repense à la nuit dernière... Mais qu'est-ce que j'ai fait. J'ai failli coucher avec la pupille du Roi. Avec celle que j'ai juré de protéger. Avec mon amour d'enfance. Ne n'arrive pas à y croire, que je suis stupide. Et en plus de tout cela, je lui ai menti. En soi, j'ai toujours promis de ne jamais mentir, mais là, c'est pour la bonne cause, je devais trouver une solution pour faire marche arrière. Et pourtant. Que ses lèvres étaient douces, que son parfum sentait bon, que son corps était chaud et m'excitait affreusement. Je me secoue la tête et passe la main dans mes cheveux pour essayer de penser à autre chose. Je regarde Rose, elle a dormi dos à moi. J'ai été cruel, je m'en veux, mais je n'ai pas d'autre solution. Mais jusqu'à quand vais-je réussir à tenir ce mensonge, et si mon amour est plus fort que cela ? Non, je ne dois pas y penser. Aujourd'hui, nous devons rejoindre la cité. Le Roi me croit mort, et sûrement sa pupille avec. Nous devons partir tôt, connaissant le général de réserve, il ne va pas tarder à déployer tous ses hommes dans le compté. Et si on nous trouve ici, dans la même chambre, nues. Non, impossible, je dois la réveiller. Avant cela, je me rhabille et remets mon plastron ainsi que mon ceinturon comportant mon fourreau et son épée. J'avance alors vers le côté du lit où dort Rose et lui bouge un peu l'épaule pour la réveiller. Je répète cette action environ cinq fois avant de réussir à la faire sortir de son sommeil. Elle ouvre lentement ses yeux. Ils sont rouges et gonflés. Ce que je redoutais est bien arrivé. Elle a dû pleurer toute la nuit. Je l'aide à se redresser et à s'asseoir.

– Prend ton temps, mais nous devons partir dans moins de dix minutes, Rose. Dis-je.

Je me retourne et ouvre délicatement la porte de notre chambre. Comme prévu, le tavernier m'a déposé des vêtements de jeune femme assez discrets. Cela m'avait couté dix écus de plus, mais c'est mieux que la laisser nue dans la forêt. Je referme la porte et temps à Rose ses nouveaux habits et une paire de sandales.

– Pour hier, Anthonin, c'est ma faute, tu n'as pas à

Je l'interromps.

– Non, ce n'est pas ta faute. J'ai aussi 20 ans comme toi, et je suis tout aussi maitre de mes actes. Ce n'est en aucun cas de ta faute. Allez habille-toi, on doit partir...


****


Après une trentaine de minutes de marche, nous arrivons enfin au niveau du pont-levis. Un garde nous aperçoit et quand il se rend compte que j'amène la pupille du roi, il nous fait rentrer directement. Nous sommes escortés par une dizaine de gardes jusqu'à la grande salle où se trouve le trône du Roi. Le Roi Hutter est là et se tient debout devant nous. Je pose mes genoux à terre et baisse ma tête.

– Mon roi, je vous ramène dame Rose de Pandragon. Dis-je.

– Relevez-vous, chevalier. Je suis très content de cette nouvelle. Vous êtes un brave soldat et serez récompensé pour avoir sauvé ma pupille. Je vous offre l'hospitalité et une chambre dans la Tour Royale. Mais avant tout, qui êtes-vous ?

Le Roi ne m'a pas reconnu directement. C'est normal, j'ai accompagné pendant un certain temps Rose dans le royaume d'Hispanie. Je me relève alors et déclare ;

– Je suis Anthonin DeLaccour, chevalier de la 7e armée du nord de Pandragon, capitaine de la garde rapprochée de dame Rose Pandragon, à votre service, mon seigneur.

– Chevalier Anthonin... Oui, je me souviens de vous. Mais n'êtes-vous pas censé être mort ? demanda-t-il méfiant.

– Non, mon seigneur, un villageois m'a porté secours après m'être fait toucher en faisant mon travail. C'est à mon réveil que j'ai vu Dame Rose. J'ai alors fait mon travail et vous l'ai ramené reine et sauve.

PandragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant