J'ouvre un œil prudemment et dès que je me rends compte que je suis bien seule dans la pièce, je saute du lit et me dirige vers la porte de ma chambre. Je l'ouvre doucement et passe ma tête aux aguets du moindre bruit. Il n'y a personne. Je pénètre dans la pièce et commence à fouiller dans chaque recoin à la recherche de mes armes. Dans la table de chevet, je trouve ma bourse que je fais sauter dans ma main et la récupère au vol avant de poursuivre mon exploration. C'est dans l'armoire que je découvre mon arsenal, couteaux, poignards, dagues, harnais, sangle en cuir... Tout est là et je souris en les découvrant. J'attrape rapidement un pantalon et un tee-shirt noir avant de me diriger dans la salle d'eau.
Je tombe sur mon reflet... Je me détaille avec insistance. Une horrible balafre traverse ma joue de part en part... Elle risque de laisser une cicatrice. Je la touche du bout du doigt et descends de ma tempe à la commissure de mes lèvres. S'ensuit un passage sur les autres cicatrices qui marquent mon visage. Il y en a une qui a scindé mon sourcil en deux. La première que Méphistophélès m'a infligée a bien guéri, mais elle est tout de même boursouflée et marque durement l'os de ma mâchoire. Sur mes bras, il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes, profondes ou non. On reconnaît les griffes sur la majorité, mais j'en repère faite par des poignards. Je détourne enfin le regard de ma peau marquée... Celles-ci, je ne pourrais pas les cacher.
J'ai fini par me laver rapidement et enfiler ma tenue. Armée jusqu'aux dents, je me dirige sur le balcon. Je passe ma tête au-dessus de la rambarde et évalue la hauteur... Mon regard se pose sur le balcon de l'étage supérieur. Il me faut Ban. Où est mon frère quand j'ai besoin de lui ? Je ne peux pas sortir sans me faire remarquer par Antone, mais je ne peux pas tenter une fuite sans Ban. J'expire violemment.
Tant pis, je vais l'attendre, mais certainement pas à la merci de tous dans cette chambre. J'observe le mur en face de moi. Il y a quelques prises. Je hoche la tête pour moi-même et attrape une première prise avant d'entamer mon ascension. Ça se passe beaucoup plus facilement que je ne le pensais. Les prises sont assez rapprochées et je me retrouve sur le balcon du dernier étage en moins de quelques minutes. Je souris dans le vide quand j'ai atteint mon but.
C'est à ce moment que mon estomac choisit pour gronder. Je ne m'étais pas rendue compte que la faim me tiraillait. J'aurais dû dire à Ban de me ramener à manger... J'hésite entre attendre mon frère et compter sur sa prévenance ou partir à la recherche de quelque chose a manger avant de retrouver l'idiot que ne revient pas. Je tends l'oreille par-dessus le balcon pour m'assurer qu'il n'entre pas dans la chambre de Sam. Après une minute à écouter le néant, je me redresse. Je maudis le soi-disant lien qui existe entre les jumeaux... Il n'y a rien. J'ai beau crever d'envie qu'il revienne, il ne se montre pas.
Un bruit se fait entendre en dessous et je tourne la tête. Je me baisse. Si c'est mon frère, il n'y a pas de risque, mais pour toute autre personne, je n'ai aucune confiance.
— Léo !? C'est un cri chuchoté par mon frère.
Je souffle de soulagement, finalement ce lien n'est pas si inefficace. Je saute par-dessus le balcon et atterris en face de la porte-fenêtre de Sam.
— J'espère que tu m'as ramené à manger.
Il me sourit comme un idiot en me montrant une assiette remplie et un verre d'eau. Je lui rends son air béat. Mon estomac gronde à nouveau. Il fait une petite danse en sortant la langue avant de poser l'assiette sur une table non loin de lui. Je pouffe en le voyant faire.
— Allez, mange.
Je ne me fais pas prier et j'accourt à la table. Je me tourne vers mon frère avec un air sérieux.
— Ok, mais après ça, on se casse.
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Fall out
FantasyIl y a 350 ans le jugement dernier a été rendu. L'enfer s'est déchaîné sur le monde, les anges sont descendus du ciel pour exterminer les pécheurs et ont ouvert les portes de l'enfers afin que les démons détruisent les ruines encore fumantes. Certai...