Chapitre 1: Debout!

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« Debout ! »

Valérie Pécresse se réveille en sursaut. Regardant autour d'elle, elle commence à distinguer sa chambre : ses familiers posters de Mireille Mathieu, cachant la peinture blanche coquille d'œuf cassés dont elle a recouvert les murs de son appartement Parisien ; sa table de chevet où trône encore un bouquin passionnant sur les cycles d'essorages des sèche-linge Bosch qu'elle avait du prendre chez Darty la veille durant sa sortie nocturne.

« Debout ! » sonne encore son téléphone portable, posé près du manuel d'instructions. Valérie se frotte les yeux, elle aimait beaucoup cette sonnerie, qui était en fait un enregistrement d'un de ses discours. Elle avait improvisé cette exclamation sur le coup, et ça avait fait mouche. Elle avait trouvé que la phrase était « beaucoup trop swag » comme disent les jeunes, et avait demandé à son petit neveu de transformer ce moment de gloire en sonnerie de téléphone.

« Mais qui m'appelle à cette heure-ci ? » se demanda Pécresse en jetant un regard à sa montre. « Onze heure du matin ?? *exclamation à la Pécresse*. On n'a pas idée de se réveiller si tôt, c'est insensé »

Réveillée du mauvais pied et ne voulant pas entendre quelqu'un lui hurler dans l'oreille dès l'aube, Pécresse revêtit sa longue robe de chambre en soie et ses pantoufles Mickey achetées à sa dernière visite « de fonction » près de Disney, et entama sa longue marche vers la cuisine. Les penthouses parisiens étaient très bien sur le papier, mais tout déplacement devenait vite un marathon. Surtout les excursions pour aller aux toilettes en pleine nuit- il lui était arrivé de se perdre et de finir la nuit dans un placard à balais-. Enfin parvenue à la cuisine, elle se jeta sur un tabouret près de l'îlot central. Après un petit déjeuner rapide, et les trois tasses de café nécessaires au réveil de toutes les parties de son cerveau, Pécresse consentit enfin à décrocher le téléphone, qui n'avait cessé de pousser de vains « Debout ! ».

- Allo, Valérie Pécresse, en chair et en os, je vous écoute ?

- Madame Pécresse ! haletât une voie la voix d'un des assistants du parti, C'est terrible !

Le ton empressé de l'homme lui donna instantanément mal au crane.

- Qu'est ce qui est donc terrible ?

- Monsieur Eric Ciotti, il s'est enfermé dans le siège des Républicains, et refuse catégoriquement de sortir !

Zut, elle savait que ça allait mal se passer avec Eric. Il avait toujours été un peu instable. Depuis la fin du confinement en 2020, il avait gardé l'habitude de se créer des « ciotterriers », des espaces clos fait à partir de barricades en bureaux éparpillées un peu partout dans les locaux des Républicains, où il partait s'enfouir à la moindre contrariété. Mais là, c'était passé à la vitesse supérieure.

- Madame, reprit l'homme au téléphone, on a besoin de vous sur le terrain immédiatement ! On ne peut pas appeler la sécurité, ils verraient le minibar et la salle de ping-pong.

Valérie Pécresse finit d'une traite son quatrième café avant de répondre :

- C'est en effet un problème, j'arrive tout de suite.

Passant la main dans ses cheveux, elle ébouriffa encore un peu plus ses longues boucles blondes. « Va falloir régler tout ça, et vite. Cici ne peut pas rester président du parti. »

Malgré son attachement envers Eric, ou Cici pour les copains, il avait dépassé les bornes cette fois. Une alliance avec le RN pour les élections ?! N'importe quoi. Pécresse n'avait jamais vraiment suivi les différentes opinions entre RN et LR : plus à droite, moins à droite, migrants... Elle ne se prenait honnêtement pas la tête. Elle avait même du respect pour Marine LePen, qui était selon elle une collègue girlboss de la République. Le problème était Jordan Bardella. Pécresse le haïssait profondément. La seule pensée de l'avoir tous les jours au bureau lui faisait froid dans le dos. Elle s'affaissa dans sa chaise haute et porta une main à son front. Ce faisant, elle remarqua qu'elle tremblait légèrement. La pression et l'importance de la situation lui montaient-elles à la tête ? Ça ne lui était pourtant jamais arrivé avant...Fallait-elle qu'elle se mette en arrêt maladie ? Partir en vacances sur le champ ? Avant de sombrer dans la terreur et l'incertitude, Pécresse réalisa qu'il manquait une partie cruciale de sa routine matinale : son bédo. Elle s'empressa de se trainer vers la boite qui les contenait et de tirer un coup. Tous ses soucis se dissipèrent aussitôt.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25 ⏰

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Pétrouche: Amour et Trahisons au sommet de l'Etat (Valérie Pécresse X Babouche)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant