Rose

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Alors que je vivais le plus beau moment jusqu'à là de ma vie, nous sommes interrompus par une voix. Anthonin se retire rapidement et se retourne en cachant son entre-jambes pendant que moi, je prends la couverture à une main et essaie de me cacher dessous.

– Vous ! AVEC ELLE ! Cria Wembeck

Il était là devant nous, droit comme un I. La colère était palpable dans son regard. Il avait la main droite posée sur son épée. Heureusement, il était seul à nous avoir vu. Si mon père était là, je pense que la situation aurait déjà dégénéré.

– Oui, moi avec elle. Et ce n'est pas avec une ordure de votre genre qu'elle devrait être. Vous n'avez rien à me dire. Je sais ce que vous avez fait. Je sais ce que vous avez essayé de lui faire subir. Alors bon sang Wembeck ! Ne me faites pas la morale, moi au moins, monsieur, cette femme, je l'aime, et je ne la considère pas comme un objet ou du bétail. Rétorqua Anthonin.

Je ne préférais pas intervenir. Mais ce que disait Anthonin était beau et touchant. Alors il disait vrai, il m'aime vraiment, pour ce que je suis et non pas les titres que je possède comme Wembeck. Alors qu'Anthonin se releva pour remettre son pantalon et sa tunique rapidement, Wembeck sortit l'épée de son fourreau et pointa Anthonin.

– Cela suffit ! Rangez votre épée Wembeck ! Dis-je.

– Elle a raison. Vous savez tout comme moi que vous n'allez pas tuer un capitaine de la garde malgré votre grade supérieur. Alors si vous avez un problème, je vous défis en combat singulier à l'aube demain, combat à mort ! Cria Anthonin

Un combat singulier à mort ? Je ne doute en aucun cas des compétences d'Anthonin, que j'estime largement supérieures à celles de Wembeck. Mais je ne veux pas qu'il meure, il y a toujours une possibilité. De plus, Wembeck ne la jouera pas à la loyale. J'essaie de dire quelque chose, mais Wembeck répond à ma place.

– Très bien, Sir Anthonin, et sachez bien qu'une fois que je vous aurais tué, je ferais ce que je voudrais de Rose. Dit-il avant de ranger son épée et de quitter la pièce.

– Tu ne peux pas Anthonin, il va tricher, il va peut-être te tuer et je ne pourrais supporter de te perdre une fois de plus. 

– Ecoute Rose. Je dois me battre. J'ai la chance de pouvoir le tuer, venger ce qu'il a essayé de faire. Et plus que ça, c'est un homme mauvais, avec nos concitoyens, avec toi. Mais surtout avec toi, et je ne peux pas le supporter. Demain, il mourra. Rose... Écoute, tu sais que je t'aime pour mille et une raisons, mais surtout pour celle qui pourrait bien me faire tuer. Je le savais, avant de t'embrasser. Et ce n'est pas maintenant que je vais renoncer.

Il s'avança vers moi et m'embrassa longuement avant de quitter la pièce. Qu'ai-je fait au ciel pour que notre amour ne puisse pas marcher ? Je maudit Wembeck et prie pour qu'Anthonin gagne ce combat demain. Je ferme les yeux et essaie de penser à tous les scénarios où Anthonin sortirait vivant de ce combat pour essayer de me calmer, puis m'endors.



****


Aujourd'hui, je me suis réveillée très tôt. La gentille femme de chambre, Marie, m'a fait une très belle coiffure en natte sur le coté droit de mon épaule. J'ai petit déjeuné avec mon père et n'ai vu ni Wembeck, ni Anthonin... Si seulement je pouvais l'embrasser et lui souhaiter bonne chance. Le père m'explique que le chevalier Anthonin et le colonel Wembeck vont s'affronter dans un duel à mort ce matin pour une raison qu'il ignore. Mais comme le code de la chevalerie, il ne peut interférer dans ce combat, où ce serait pris comme un acte de lâcheté. Je fais mine d'être surprise et de ne pas comprendre pourquoi. Je finis rapidement mon petit déjeuner en ne mangeant pas grand-chose, si ce n'est un bout de pain et de l'eau.

PandragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant