Un O.S s'il vous plait!

Faites de la Musique!

Par une splendide fin d'après-midi, après une journée passée à Athènes où il s'était rendu chez un libraire pour y chercher quelques pépites qu'il n'avait pas encore eu le plaisir de lire, un détours par chez un caviste afin d'y récupérer une caisse de six bouteilles de "Mouton-Cadet 1986", nectar raffiné et son péché mignon, Camus du Verseau fit un dernier crochet chez un disquaire, vérifiant que le 33 tours d'un concert de Michel Sardou commandé de longue date était enfin disponible.

Ses emplettes lui étant hautement satisfaisantes, il avait reprit la route de retours au Sanctuaire, se surprenant à siffloter un air de son chanteur favori, le coeur léger. Cette soirée du 21 Juin, était pleine de promesse pour le plus "Frenchie" des Chevalier de la garde Dorée d'Athéna et Camus comptait bien profiter pour se détendre.

Car pour lui et selon ses idéaux, quoi de mieux pour célébrer la "Fête de la Musique", qu'un bon verre de son vin préféré, les accents vibrants et profonds d'un Sardou en live sur la scène de l'Olympia, un bon bouquin entre les mains.

Aaah oui! Il l'envisageait avec la plus grande des sérénités cette soirée...

Cependant, Camus allait très vite s'apercevoir qu'il avait vendu la peau de l'ours polaire avant de l'avoir tué.

Il avait à peine franchit le seuil de son temple, déposant ses emplettes dans ses appartements privés, qu'un bruit de guitare électrique suivit de larsens, le fit sursauter manquant de peu lui faire lâcher des mains sa précieuse caisse en bois contenant son bonheur viticole.

Allons bon...! Tout avait été si paisible et si parfait jusque là! Il serait hasardeux et fort mal venu qu'un malotru vienne briser ce moment d'harmonie qu'il s'était promit!

Comme le silence était revenu, pour sa plus grande satisfaction, Camus alla tranquillement se doucher, puis il se prépara pour cette si prometteuse soirée, se concoctant une belle assiette d'oeufs brouillés aux truffes, ouvrant l'une des bouteilles afin de faire décanter le vin qui l'accompagnerait en s'accordant à merveille avec ce mets si délicat et subtil.

Sauf que, à peine installé dans son fauteuil favori, placé près d'une large baie lui offrant un panorama magnifique sur le coucher de soleil sur le Sanctuaire d'Athéna, et alors que reposait sur un guéridon à proximité, son diner fumant et son précieux nectar n'attendant plus que ses papilles enchantées d'avances, tandis qu'il plaçait son disque sur la platine y abaissant avec précaution le diamant de la tête de lecture, un tintamarre inouïe fit déraper ses doigts... 

Rayant et ruinant malencontreusement la galette de vinyle! Devenue dès à présent... Impossible à écouter!

Drame!

Camus jurait rarement, voir même quasiment jamais, sauf quand il était bloqué dans d'infernaux bouchons automobiles, mais là... Sa bordée d'injures et dévoilant une partie des tortures qui serait infligées au responsable de ce crime, en aurait, sans le moindre doute possible, fait rougir plus d'un!

Badoumdoum tssaa, badadoumdoum tssa... ratata ratata, badaboum tsaa! Ce son de batterie sur laquelle un énergumène était en train de s'exciter provenait du temple du Scorpion!

Fulminant de rage, Camus en prit la direction, délaissant ses oeufs refroidissant à vu d'oeil que sa colère augmentait! Il allait entendre parler du pays cet empêcheur de fêter la Musique en paix!

Le Verseau se statufia quand il trouva sur le perron du temple de l'arachnide, juché sur une estrade la fameuse batterie incriminée, sur laquelle tapait de toute sa conviction un Aiolia du Lion, visiblement très en forme! Stupeur et tremblement s'emparèrent de lui, quand il découvrit par la même occasion, Milo à la guitare électrique et Shura à la basse...