9- Là où ça a commencé 2/5

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La musique diminue lentement, et les lumières s'adoucissent alors que les gens commencent à quitter le club. Mark s'approche de moi, l'air un peu éméché.

— Hé, Camila, tu veux que je te ramène chez toi ?

Je secoue la tête, déterminée à ne pas rentrer chez moi. Ou même aller chez lui.

— Non, merci. J'attends mon taxi.

Il fronce les sourcils, visiblement inquiet, mais il hoche la tête en comprenant.

— D'accord, fais attention à toi, ok ?

Je lui souris, mais je me sens un peu perdue alors qu'il s'éloigne. À ce moment-là, Isaac se rapproche, les bras croisés, son regard perçant toujours rivé sur moi.

— Tu attends toujours ton taxi ? demande-t-il d'une voix glaciale.

— Oui, je... dis-je, hésitante. Je savais que c'était un mensonge. Mais est-ce que lui le savait ?

Il fait un pas en avant, l'air impassible.

— Je ne veux pas rentrer chez mes parents, Isaac. Mon père est...

Je m'arrête brusquement, ne voulant pas continuer. Le fait qu'il puisse voir mon état l'inquiéterait.

Isaac scrute mon visage, comme s'il pesait mes mots.

— Il ne va pas être content de te voir comme ça, dit-il finalement.

Je mords ma lèvre, consciente qu'il a raison. Il prend une inspiration, son expression se radoucissant légèrement, mais sa voix reste distante.

— Écoute, tu peux dormir chez moi ce soir. Je te ramènerai chez toi demain.

Je le regarde, surprise par sa proposition. D'un côté, je suis soulagée, mais d'un autre, sa froideur m'inquiète.

— Je... je ne sais pas, dis-je, hésitante.

— C'est la meilleure solution. Tu es en état de ne pas rentrer seule, et je ne vais pas te laisser comme ça.

Je hoche la tête, acquiesçant, mais je reste dubitative face à son attitude.

— D'accord...

Isaac me fixe un instant, ses yeux se plissent, comme s'il tentait de lire en moi quelque chose que je ne disais pas. En silence, il incline la tête et me guide lentement vers sa voiture. L'air glacial de la nuit m'oppresse, chaque rafale s'infiltrant sous ma peau malgré la chaleur de sa veste posée sur mes épaules, qui me pèse plus qu'elle ne me réchauffe.

— Monte, dit-il d'une voix basse en ouvrant la portière passager.

Je m'installe, sans protester, la fatigue et quelque chose de plus sombre m'empêchant de parler. Isaac s'assoit derrière le volant, démarre sans un mot. Sous les phares, la route s'étend devant nous comme une succession de lignes grises, chaque rue vide amplifiant un silence lourd, presque inquiétant. Mes yeux se ferment par réflexe, mais mes pensées sont agitées, et les battements de mon cœur résonnent dans mes tempes.

Après ce qui semble une éternité, la voiture s'arrête devant un immeuble familier. C'est la deuxième fois que je me retrouve ici, mais l'impression de sécurité d'avant est remplacée par une sensation confuse, faite d'incertitude et de malaise.

— Viens, murmure-t-il en sortant de la voiture, sa main se posant sur mon bras pour m'aider à descendre.

Nous montons les escaliers dans un silence oppressant. Isaac déverrouille la porte, et je le suis dans l'appartement. L'intérieur, épuré et rigide, m'apparaît soudain froid, comme figé dans un ordre méticuleux, presque angoissant. Isaac m'installe sur le canapé sans un mot, me scrutant un instant avant de disparaître dans la cuisine. Lorsqu'il revient, il tend un verre d'eau, ses yeux toujours rivés sur moi.

𝐂𝐀𝐌𝐈𝐋𝐀 & 𝐈𝐒𝐀𝐀𝐂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant