Anthonin

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C'est le Grand Jour. Mon premier jour en tant que colonel de l'armée de réserve impériale. J'avais passé ma dernière nuit dans le lit de Rose. Une nuit magnifique et torride, que je n'oublierai pas. En m'équipent, je me rappelle encore la dernière phase que Rose m'a chuchotée à l'oreille avant que nous nous endormions. « Reviens-moi en vie, mon chevalier. » Je lui en avais fait la promesse. Mais je sais pertinemment que ce ne sera pas une mission facile, mais je voulais la rassurer. Elle venait déjà de vivre assez de moments durs et je ne voulais pas en rajouter. Je l'embrasse alors qu'elle dort toujours avant de quitter la pièce et de rejoindre la basse cour. Ici, des centaines d'hommes m'attendaient et étaient prêts à partir. C'est alors vrai. J'ai sous mon commandement un régiment d'hommes braves qui feront tout ce que je dirai. Je ne dois pas décevoir le Roi, et je veux que tous ces hommes reviennent en vie auprès de leur femme. Il faisait beau aujourd'hui, un grand soleil, sans aucun nuage. Je regarde un dernier instant le château derrière nous, et monte sur mon cheval. Je fais signe de la main, et nous partons tous en file indienne en direction de la forêt d'Hèlben. Nous étions une bonne centaine, tous habillés de la même tenue. Un grand casque en argent, une légère armure dorée et une cape rouge, aux couleurs de la Maison royale. Le bruit des sabots résonnait dans la cité, et les citoyens nous applaudissaient avant notre départ. Que Dieu soit avec nous. Me dis-je. Mon second, le capitaine Warinus, vient à mes côtés en me saluant de la tête.

– Mes respects, mon colonel. Comme demandé hier, j'ai préparé le chemin le plus court pour aller au village d'Hybrin. Nous serons arrivés demain à l'aube si nous marchons, mais nous pouvons arriver en fin d'après-midi si nous nous mettons au galop. Me dit-il.

– Très bien, capitaine, prévenez les hommes, nous allons nous rendre au plus vite pour finir cette mission et rentrer rapidement chez nous. Dis-je avant de m'élancer au galop.

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Cela faisait au moins trois heures que nous parcourions les terres de Pandragon. Nous n'avons fait qu'une pause pour reposer les chevaux et les hommes. Nous arrivons enfin aux portes d'Hybrin. Un petit village d'habitude coquet et joyeux, mais là rien de tel. Nous assistons au drame. Nous voyons de la fumée monter au ciel. Le ciel lui, qui a pris la teinte orange à cause des flammes. Toutes les maisons sont en feu, des cris se font entendre au loin et on peut déjà apercevoir plusieurs cadavre au sol. Je fais signe aux hommes de mettre pied à terre, et nous marchons pour entrer dans ce cimetière grandeur nature. Et là je vois, je vois la cruauté que cause la magie. Des enfants, des vieillards décapités ou démembrés. Une vrai scène d'horreur. Et je ne parle même pas des cadavres de femmes dénudés, sûrement violés et torturés. Il n'y a plus aucune vie ici, seuls quelques villageois en train d'agoniser, pour qui nous ne pouvons plus rien. Je demande au capitaine de disperser les hommes dans tout les villages à la recherche du moindre indice pouvant nous mener aux tueurs. Et je reste pour ma part planté là. Dans la rue principale. Une envie de vomir en moi. Comment est-ce possible. Aucune pitié... Ce village qui fût autrefois havre de paix, n'est plus que ruine et tombeau. Et soudain une explosion retentit. Un souffle me jette au sol. Mes oreilles sifflent, j'ai du mal à analyser la situation, mais j'entends mes hommes crier. Je me mets sur le dos lentement, et vois une maison complètement explosée et mes hommes qui courent vers moi. Mais que s'est-il passé. Avant même que je puisses dire quelque chose au soldat qui me tend la main, j'aperçois une lueur bleue se diriger derrière lui. Dans une explosion terrible, il s'envole en plusieurs morceaux et je reçois de la chair humaine sur moi. De la magie ! Cela ne peut qu'être un usage de la magie. Je me relève en titubant en criant à mes hommes de se battre pour l'honneur de Pandragon. L'armée adverse était sur la colline en haut du village. Nous chargeons l'ennemie en subissant de lourdes pertes. Combattre la magie est quelque chose d'extrêmement dangereux et dur. Des explosions fusent un peu partout autour de moi, et j'entends mes hommes agoniser et pleurer. Mais je dois me concentrer pour les venger. Nous arrivons à leur hauteur et engageons le combat. Certains d'entre eux se battent avec de simples épées et d'autres avec des sortes de bouts de bois lançant du feu. Je pousse un homme au sol et lui plante mon épée. Je regarde à gauche à la recherche de mon second et le vois se faire décapiter par une sorte de surhomme. Il faisait environ 3 mètres, possédait une hache énorme pour le commun des mortels, et se battait avec une telle rage que les démons fuiraient. C'est un vrai carnage. Nous nous faisons tuer comme des mouches. Je tente un coup sur un sorte de druide, mais comme par magie, mon épée se fracasse dans le vide et je suis expulsé plus loin au sol. Je crie à mes hommes de battre en retraite et de sauver leurs vies. Les quelques dizaines d'hommes restant, lâchent leurs armes et essaient de rejoindre les chevaux. Mais tout était prévu. Tous les chevaux sont morts et nous sommes coincés ici. Je me relevai en titubant et je saisis une épée qui était au sol. Je lève l'épée en l'air en position de garde et crie.

– Pour PANDRAGON !

Je cours vers un brigand, lui donne un coup mortel dans le thorax, esquive un coup d'un autre, puis lui tranche la tête. L'adrénaline est telle que je ne suis même pas capable de dire pour quelle raison j'arrive à me battre ainsi. J'arrive par chance et transperce un druide qui cris de douleur. Deux soldats courent vers moi de chaque côté, je décide de ramasser un bouclier au sol, de parer une attaque sur le flanc gauche tout en transperçant le ventre de l'homme de droite. Je retire avec difficulté l'épée de son ventre, lâche le bouclier, reprend mon épée à deux mains et part de peu l'attaquer de l'autre. Il n'est pas mauvais en duel, me met pendant plusieurs minutes en difficulté, m'obligeant de parer à chaque fois sans me laisser l'opportunité d'attaquer. Je décide alors de jouer avec toutes les parties de mon corps et, alors que j'esquive un coup d'épée, je lui assène un grand coup de pied dans le tibia, ce qui le fait s'abaisser et baisser sa garde. Aucune pitié, j'en profite pour trancher sa tête d'un seul coup. Pour une raison que j'ignore, je regarde derrière moi et ne vois que deux hommes, lutant pour leurs vies. Je retourne ma tête et c'est trop tard. Je reçois un coup à la tête qui fait tomber mon casque, je suis poussé au sol et désarmé. Je reçois un premier coup d'épée coupant ma jambe. C'est fini,... Je regarde une dernière fois autour de moi. C'est horrible. Tout le monde est mort, je n'ai pas pu ramener ces hommes à leur foyer. Les flammes du village se mêlant à l'odeur de sang chaud ressemblent en tout point à l'image que j'ai des enfers. Qui sont-ils, comment peuvent-ils terrasser des chevaliers de la grande armée de Pandragon. Je pense une dernière fois à Rose, en espérant qu'il ne lui arrive rien une fois que je ne serais plus là. Rose... Si tu savais à quel point je t'aime, et à quel point je pense à toi maintenant, avant de mourir. Je vois l'épée monter en l'air, prête à me décapiter. Je ferme les yeux, je préfère ne pas voir la lame venir.

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PandragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant