NOUVELLE ANNEE

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- J'ai pas tout mon temps Jessica !

- C'est bon, je prends juste un goûter !

J'attrape une pomme et dépose un baiser sur la joue de ma mère.

- Travaille bien, maman !

Et je me précipite à l'extérieur, je sursaute quand mon père claque la porte dans mon dos violemment. Je déteste quand c'est lui qui m'emmène sachant que je peux très bien prendre le bus. Les trajets sont long et gênant. On a rien à se dire alors on se contente de changer les stations de musiques. Parce que même la dessus nos goûts sont différents.

J'observe la route droit devant moi en me triturant les doigts.

- Ton frère a gagné son match samedi. T'aurais au moins pu faire l'effort de t'intéresser à lui.

Des reproches. Voilà la seule chose qu'il sait faire.

- Désolée.

- Tu t'excuses tout le temps mais ton comportement ne change pas, Jessica. La prochaine fois t'iras le voir jouer. Il sera content.

Maximo n'en a rien à faire que je sois là ou pas. C'est complètement débile comme argument pour me forcer à m'inclure dans sa relation père-fils.

- Non, je vais avoir pleins de devoirs j'aurais pas le temps.

- Tu vas me dire que le soir tu travailles ? Je sais très bien que tu passes tes soirées à téléphoner à tes copines. Ouvre toi au vrai monde, Jessica.

Et je me tais. Je déglutis et retiens mes larmes. Comme toujours quand je suis face à lui. À ce bloc de glace qu'est mon père. Je ne peux qu'acquiescer dans l'espoir qu'il finisse par se lasser de critiquer mon mode de vie.

J'en suis venue à haïr le football tellement il fait une obsession autour de ça. Et pourtant avant j'allais voir mon père jouer à ses matchs et je criais même son nom de toute mes forces dans l'espoir qu'il m'entende, moi la petite fille fière de son papa.

Et j'ai compris que la seule chose qui l'intéressait c'était en faites le monde du football. Et que moi si j'étais sur ces tribunes à crier son nom c'était dans l'unique but d'essayer de gagner son affection. En vain.

J'ai finis par abdiquer. J'ai arrêté de chercher à ce qu'il me remarque, j'ai même accepté la situation. Mais accepter ne veut pas dire n'en avoir rien à faire et ne pas en souffrir.

La voiture se gare sur le bord du trottoir et je n'attends pas une seconde avant d'attraper mon sac et de quitter cet endroit dans lequel je commençais à suffoquer.

Et je vois Alissa en compagnie d'Ivy et Léo. Alissa d'habitude métisse est aujourd'hui encore plus bronzée que d'habitude. Ça lui va divinement bien. On dirait une déesse des îles. Ses long cheveux bruns bouclés lui tombent jusqu'en bas du dos. Et son sourire étincelant quand elle me voit m'éblouirait presque. Quand elle sourit on peut le voir même à travers ses yeux. J'adore sa joie de vivre.

Ivy a comme d'habitude tressée sa longue chevelure rousse, elle porte une robe longue style bohème et met sa main sur ses yeux vert pour me voir sans être aveuglée par le soleil. Elle me fait un petit signe timide de la main. Et je cours dans ses bras pour l'étouffer, comme prévue. Comme chaque année depuis quatre ans.

- T'es trop belle, je lui murmure au creux de l'oreille.

Elle rit et je peux voir tout son visage devenir rouge. Léo est brun et a les cheveux super court comparé à la dernière fois.

Tout le monde va toujours chez le coiffeur avant la rentrée.

- Alors les filles, vous êtes prêtes à découvrir les listes ?

Heart ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant