« Call you up, you've been cryin', cryin' all night
You're only disappointed in yourself, alright
Taking those, taking those losses if it treats you right
I wanna take you into the sunlight
If the world would only know what you've been holding back
Heart attacks every night
Oh, you know it's not rightI will follow you way down wherever you may go
I'll follow you way down to your deepest low
I'll always be around wherever life takes you
You know I'll follow you »– Follow you, Imagine Dragons
-J'vais pas pouvoir.
-Raph ?
-J'vais pas pouvoir. J'vais pas y arriver, j'te jure que j'vais pas y arriver.
-Hey, hey, hey, doucement, du calme.Alexander posa ses mains sur les épaules de son petit-ami pour le tourner face à lui et tenter de le rassurer. Raphaël avait vraiment une sale tête, la tête de quelqu'un entrain de faire une crise de panique (surtout si on ajoutait ses mains qui tremblaient au tableau) ; Alexander ignorait ce qui l'avait mit dans un état pareil mais, de toute évidence, n'allait pas être simple.
-Hey, Chaton, tu ne voudrais pas m'expliquer calmement ?
-J'vais pas y arriver, j'te dis. J'vais pas arriver à... aller au stage... dire bonjour à tout le monde... Des larmes se mirent à couler sur ses joues et Alexander vint les essuyer doucement avec ses pouces.
-D'accord. Et est-ce qu'il y a une raison à ça ?
-Je... non, j'en sais rien. Je peux... j'peux juste pas faire ça, j'm'en sens juste pas capable. Sa voix se brisa et il renifla pour retenir ses larmes. Tout le monde va m'parler, et m'toucher, et j'vais juste jamais supporter ça. J'veux juste... rester sous ma couette et pas sortir.Ce n'était pas très claire, mais il devenait de plus en plus évident que Raphaël était simplement encore extrêmement chamboulé et en pleine crise d'angoisse – ce qui était tout à fait compréhensible au vu des événement de la veille. Peut-être n'était-ce pas une bonne idée qu'il aille à son stage, même s'il arrivait à le calmer maintenant, le risque qu'il refasse une crise de panique là-bas était plutôt élevé et personne ne saurait comment le gérer. Et après ça, Raphaël se sentirait honteux et il ne voudrait plus y retourner.
-Marc commence tard aujourd'hui, tu veux qu'on lui demande d'appeler ton maître de stage pour dire que tu es malade ?
-J'peux pas, c'est mon stage, je dois y aller. Mais il avait l'air tellement désespéré en le disant.
-Peu importe que ce soit ton stage, t'as aussi le droit d'être malade.
-Sauf que j'le suis pas.
-T'as oublié que Marc était médecin ? Peu importe que tu sois vraiment malade ou pas, t'as vomi toute la nuit, tu ne te sens pas bien... Marc te fournira un certificat médial, point barre.
-Chais pas, je...
-Hey, écoute, je ne te force à rien, ok ? Mais tu ne vas pas bien, Chaton, hier, tu as subi quelque chose d'horrible, tu as le droit de te reposer.
-Mais Neil est ici. Raphaël avait franchement l'air désespéré, ça lui serra le cœur.
-Neil est parti hier soir, mon cœur.
-Hein ?
-Il n'était pas là au repas et je l'aurais entendu rentrer s'il l'avait fait cette nuit. Ce qui veut dire qu'on est seuls à la maison. Alors, essaye de te calmer et décide si tu veux passer la journée ici ou si tu préfères aller à ton stage.
-Tu resteras avec moi ?
-Oui, si c'est ce que tu veux. Raphaël semblait plus calme, même s'il avait toujours un pli entre les sourcils. Et puis finalement :
-D'accord..
Il n'y avait pas à dire, Raphaël adorait se blottir contre la poitrine d'Alex. C'était confortable, c'était chaud – il faudrait qu'il perce le secret de la chaleur corporelle de son petit-ami, un jour – et ça transpirait la sécurité, aussi et, peut-être, surtout. Il n'aurait jamais cru qu'il puisse être aussi faible un jour, à tant dépendre de quelqu'un d'autre, à manquer d'exploser en sanglots à la moindre contrariété, à se sentir si fragile et si démuni. Il semblerait que ce qui s'était passé la veille l'ait plus secoué que ce qu'il ne l'avait pensé ou que ce qu'il aurait voulu. Au finale, peut-être qu'il était bel et bien d'une faiblesse absolue comme le lui disait son frère.
Lorsqu'il avait réussi à se calmer un peu plus tôt, Alex et lui étaient descendus prendre un petit-déjeuner. Son petit-ami avait tenté de le faire rire tout du long et il y était parvenu plutôt bien ; pendant le temps que dura le petit-déj', Raphaël se sentit vraiment heureux. Ensuite, ils s'installèrent dans le canapé, Alex casta Netflix sur la télévision et ils commencèrent Umbrella Academy. Pour tout dire, l'adolescent n'était pas forcément fan de ce genre de série habituellement, mais tant qu'il pouvait s'affaler contre son petit-ami, tout lui allait. Il adorait serrer sa main dans la sienne et enfouir son visage dans son cou, et il adorait Klaus : ce mec était super sexy, en fait. Alex lui frappa l'épaule lorsqu'il se rendit compte qu'il le matait depuis un moment et ils rirent à nouveau. Et lorsqu'il eut un frisson désagréable qui remonta le long de son échine pour il ne savait trop quelle raison, Alex le serra contre lui et ça le fit instantanément se sentir mieux.
À midi, enfin plutôt vers treize heure, Alex lui fit un riz, poulet, légumes au cury et, étrangement, Raphaël adora ça. Ensuite, ils se rallongèrent dans le canapé, lui entre les jambes de son petit-ami, et ils décidèrent de faire une sieste. En vain, évidemment.
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Le temps qu'il faut
JugendliteraturÀ seulement quinze ans, Raphaël est un fêtard accomplit qui partage sa vie entre flirts et soirées, enfumant son avenir dont il ne se préoccupe pas assez dans la clope. Avec quatre ans de plus, Alexander est un étudiant tout aussi fêtard et extraver...