Chapitre 9 - Le marché, ou l'art de commanditer un meurtre

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Pour Elysio et les autres observateurs venus de 1996, voir Diablo n'était pas surprenant. Après tout, le surveillant leur montrait son souvenir de leur rencontre, il était logique qu'il soit là. Mais pour le Silver du passé, voir cet homme étrange entrer dans sa chambre devait faire un certain choc.

Entre l'après-guerre et son apparition surprise à la réunion de Voldemort, il n'avait pas changé. Toujours la même chevelure blanche aux mèches noires, la même peau blanche, les mêmes habits, lunettes, yeux, et la même canne. Il gardait même ce même sourire qui semblait dissimuler toutes les pires intentions du monde.

Cependant, le visage qui était loin d'être impassible du jeune homme malade laissait deviner son étonnement à un physique aussi atypique. Et surtout, il montrait clairement qu'il n'avait jamais vu cette personne auparavant.

— Bonsoir, mon cher ! Je suis venu dès que j'ai reçu la lettre, lança le demi-Wendigo de sa voix enjouée.

— Alors, c'est vous, Diablo ? interrogea le patient en haussant un sourcil.

— Tiens donc, nous nous vouvoyons, à présent ? s'amusa l'intéressé d'un air malicieux. Nous nous contentions du tutoiement avant, mais soit, c'était il y a un moment maintenant ! Je ne pensais pas que vous vous rappelleriez mon prénom.

— Il était écrit de l'autre côté du papier, expliqua Silver qui semblait en pleine réflexion. Je ne me souviens pas vous avoir rencontré un jour...

— Haha, cela ne me surprend pas, rigola Diablo en s'appuyant sur sa canne sans paraître vexé. Mais oui, nous sommes des... connaissances, je pense que c'est le bon mot. Permettez que je me joigne à vous.

Diablo marcha jusqu'au fauteuil à côté de celui du professeur et s'y installa avec élégance. Il leva deux doigts gantés qu'il claqua, et un déclic à la porte annonça qu'elle était verrouillée. Bien qu'immobile, le surveillant du passé semblait maintenant au comble de la méfiance.

— Rassurez-vous, l'ami, je ne vous veux aucun mal, précisa l'homme aux cheveux blancs. J'ai simplement horreur d'être dérangé. Dites-moi, quel service puis-je vous rendre ?

— J'aimerais me débarrasser définitivement de quelqu'un...

Le demi-Wendigo ne put s'empêcher de pouffer de rire, sincèrement amusé, sous le regard sceptique de son interlocuteur.

— Pardonnez-moi, mais pourquoi serais-je complice de meurtre ? interrogea-t-il avec un sourire plus accentué. Qu'est-ce qui peut vous faire croire que je n'irai pas en parler aux Aurors dès que je sortirai d'ici ?

— Parce que je connais votre réputation, répondit Silver en se laissant tomber contre le dossier de son fauteuil. Un de mes amis est un Auror, et il m'a parlé de vous. Vous n'avez aucun problème à tuer les gens, ou encore à les dévorer, ce n'est pas à moi que vous ferez croire que l'idée vous répugne.

— Vous marquez un point, admit Diablo avec un hochement de tête. En effet, cela ne me dérange pas. Est-ce pour une quelconque vengeance ?

— Pourquoi ?! répliqua agressivement le surveillant. Vous allez me dire que c'est idiot ?

— Loin de moi cette idée ! Je suis simplement curieux. Vous étiez très amusant la dernière fois, je me demande si vous le serez autant aujourd'hui.

— Comment me connaissez-vous ? interrogea Silver en croisant les bras.

— Cela n'a pas d'importance pour l'instant, répondit l'homme aux cheveux blancs. Qui devrais-je assassiner ?

— Arrêtez d'ignorer ma question !

— Je ne l'ignore pas, je l'esquive volontairement.

— Alors arrêtez quand même !

Partie 2 - Les ChasseursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant