"Les Derniers" 🚀 Roman SF - En Cours- 15 Chapitres

2. Pénélope ©️

De livres en livres - tous plus stimulants les uns que les autres - je finis, comme souvent, par oublier mes cours ; mes recherches chronophages bouffent les heures et la journée se termine sans que je n'aie rien fait d'autre.

Ce soir-là, tous deux priés de regagner le monde extérieur, nous voilà déposés en même temps sur les marches monumentales qui descendent jusqu'à la rue.
Derrière nous, les lourdes portes se referment dans un grincement d'outre tombe et un bruit de clé verrouillé, mettent fin à nos recherches respectives pour la journée.

Depuis combien de temps, alors, nous étions-nous côtoyés sans nous voir, sans même échanger un regard ? Mais ce jour-là fut le jour du commencement, le jour béni du début d'une histoire heureuse et d'un bonheur comme deux êtres en connaissent rarement.

- Et bien, nous voilà obligés de revenir sur terre on dirait, dis-je, en fixant, désabusé, l'univers urbanisé qui s'offre devant nous.

Que m'arrive-t-il ? Moi, d'ordinaire si réservé devant les femmes, me voilà en train de faire de l'humour avec une parfaite inconnue, et cela de manière tout à fait naturelle, qui plus est.

Elle, remettant ses lunettes en place, et ne semblant pas du tout décontenancée par ma remarque réplique aussitôt :

- S'il en est ainsi, pourquoi ne pas nous y rendre ensemble ?

Nos regards, surpris et amusés, se croisent enfin pour la première fois et c'est une évidence. Pas besoin de long discours, la magie opère.
Dans ce monde, comme dans tous les autres, les êtres qui sont faits l'un pour l'autre sont attirés inexorablement.

Sans même y réfléchir, nous nous sommes retrouvés face à face, attablés dans le premier troquet venu. Il était bondé de monde et la musique hurlait à tue-tête en scandant des paroles explicites d'amours illicites.

Pénélope sirotait entre deux phrases, un thé à la menthe et moi, je buvais ses paroles sans vraiment les comprendre.

Le brouhaha environnant ne nous dérangeait même pas, nous, pourtant d'ordinaire si friands de silence et d'ambiance feutrée.

Je ne voyais que ses yeux magnifiques et ses lèvres pulpeuses d'où sortaient des sons délicieux que j'arrivais à peine à distinguer au milieu de tout ce bruit.
J'étais en admiration, foudroyé par son visage adorable, par la douceur, la féminité et la sensibilité qui émanait d'elle. Comment rester insensible à autant de charmes et de beauté réunie ?

Et elle, innocente, faisant semblant d'ignorer les pensées qui m'animait à ce moment-là, continuait ses bavardages enjoués sur ses études de paléontologie, univers qui la passionnait depuis son plus jeune âge.

Je ressentais un plaisir agréable et nouveau à sa seule présence. Un plaisir unique. Comme un accomplissement, un épanouissement, la satisfaction de l'avoir enfin trouvée. Une sensation de douceur qui enveloppe et caresse.

Ces instants, gravés en moi pour l'éternité, m'accompagnent partout aujourd'hui et sont pour moi d'un soutien sans faille, quoiqu'il arrive, où que je sois.

J'aperçois mon omnibus qui vient de passer sans moi, mais peu importe ; le monde peut s'écrouler, plus rien ne compte, laissez-nous donc rêver.

Le temps s'est mis à cavaler comme un fou et nous ne l'avons pas vu passer. Il a défilé sans nous, semblant nous oublier dans notre bulle d'éternité.
Déjà les dernières lueurs de la journée s'estompent et la couleur sombre du soir se dépose sans bruit sur tout ce qui existe...

Il y eut notre rencontre mémorable, formidable, inattendue. Bouleversant l'ordre de mes priorités. Et puis il y eut la suite de notre histoire qui aurait pu ressembler à toutes les autres, mais ce ne fut pas le cas. Le destin avait pour nous d'autres projets que la simplicité.

Je l'ai raccompagnée jusqu'à son petit studio situé à quelques pas . Tout le long du chemin nous avons continué de discuter comme si on se connaissait depuis toujours. Ce qui était inconcevable hier, devient une évidence.

Ce soir-là sur le pas de sa porte nous avons échangé notre premier baiser.
Il était délicieux et doux comme une caresse. Nos lèvres aussitôt réunies se délectèrent l'une de l'autre. C'était un plaisir unique, un grand moment de félicité dont j'ai encore le gout gravé dans ma mémoire. Nous étions attirés follement l'un vers l'autre.

Son numéro de téléphone en poche, je suis rentré le cœur léger, en ne pensant qu'au moment où je pourrai à nouveau l'embrasser pour ressentir son contact si agréable. J'avais en tête ses derniers mots qui allumés mon cœur :
" À demain " !

Deux mots simples qui arrivent sans prévenir mais derrière lesquels s'écrivait notre avenir et indirectement celui de plus huit milliard d'êtres humains...

À suivre...

©️ Tous Droits Réservés

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