« Brisé »

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Le Prime du samedi bat son plein. Le public est en effervescence, applaudissant chaque performance avec enthousiasme. Tous les garçons ont déjà chanté, et il ne reste plus que Djebril et moi à monter sur scène. Depuis le jour où Pierre et moi avons été démasqués en train de nous embrasser, nous avons finalement décidé d'annoncer notre relation aux autres. Heureusement, tout le monde l'a bien pris, et nous avons reçu beaucoup de soutien et de sollicitude.

Cependant, le public n'est toujours pas au courant, car cela s'est passé pendant une pause. Aujourd'hui, Pierre et moi allons chanter ensemble pour la première fois depuis que nous avons révélé notre relation aux autres. Nous interpréterons "L'hymne à l'amour" d'Édith Piaf, une chanson qui résonne particulièrement fort dans mon cœur.

Les lumières s'atténuent, plongeant la salle dans une atmosphère intime. Pierre est déjà en place, debout avec son micro, un projecteur braqué sur lui. Il me lance un dernier sourire rassurant avant que la musique ne commence. Pierre commence à chanter, sa voix douce et assurée emplit l'espace.

Pierre : Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la Terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier.

Je prends une profonde inspiration, prête à descendre les escaliers pour le rejoindre.

Flora : Tant qu'l'amour innondera mes matins
Tant qu'mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes.

Je descends les escaliers lentement, synchronisant mes pas avec la mélodie. Mon cœur bat la chamade, mais je me concentre sur l'instant présent.

En arrivant près de Pierre, je m'avance doucement avec mon micro. Nos regards se croisent, et je sens la connexion entre nous. Je commence à chanter, et nos voix s'entrelacent harmonieusement.

Flora, Pierre : J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais.

Pierre : J'irais décrocher la Lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais.

Flora : Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais.

La chanson prend vie, chaque mot résonnant avec une émotion sincère.

Flora, Pierre : On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais.

Nous nous rapprochons progressivement, nos mouvements parfaitement synchronisés.

Flora : Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi.

Nos regards se cherchent et se trouvent, ajoutant une intensité subtile à notre performance. Nous nous tenons tout près l'un de l'autre, mais sans jamais franchir cette ligne qui dévoilerait notre relation au public.

Pierre : Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problème.

À un moment, Pierre me prend doucement la main, nos doigts s'effleurent brièvement avant de se séparer. Ce geste anodin aux yeux du public est chargé de signification pour nous. Nos expressions faciales, pleines de tendresse et de complicité, traduisent notre lien sans le rendre explicitement évident.

Vers la fin de la chanson, nous nous tournons légèrement l'un vers l'autre, nos corps proches mais sans contact direct.

Flora,Pierre : Mon amour, crois-tu qu'on s'aime ?

La dernière note résonne, et nos voix s'harmonisent parfaitement pour conclure la performance. Le public éclate en applaudissements, et nous nous inclinons ensemble, main dans la main pour une brève seconde avant de nous séparer et de saluer le public individuellement.

He was different (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant