- Téa Minores, mon nom c'est Téa Minores, ai-je répondu d'un ton menaçant à cette bande de taouins qui se prenaient pour les rois.
Je leur tournai le dos, rajustant ma petite veste de jean par dessus mon débardeur blanc.
- Hé la Putain, la seule autorité que t'a c'est celle de ta face !
Quelques secondes plus tard, le jeune homme à la langue bien pendue se retrouvait plié en deux en se tenant la joue. On ne plaisante pas avec moi.
- Sale garce tu vas me la payer ta baffe, dit-il en se relevant.
- N'y pense même pas.
Pour toute réponse, je crachai à ses pied et parti pour de bon.
Une tisane à la main et mon téléphone dans l'autre, je faisais défiler mon livre numérique. La jeune femme qui sortait dans les ruelles se transformait dès son arrivée chez elle. Une règle pour moi : un chez-soi ne se confond pas avec le monde extérieur. Que se soit une villa ou un vieux apparement pourri, une maison reste une maison.
- Alors ? Quel nouvel idiot t'a maudit aujourd'hui ? dit une voix dans mon dos.
- Oh, j'ai balancé une baffe à un imbécile et il a juré se venger ! ai-je répondu.
Ma petite sœur se tira une chaise et s'assied à côté de moi, elle portait une robe blanche et une tresse agrémentée d'un ruban bleu qui mettait ses cheveux blonds en valeur. J'aurais aimé avoir les siens, si parfaits, raides et souples, qui retombaient en cascade à sa mi-dos. Les miens étaient roux, frisés et courts... quoi de pire ? Mais de toutes façons je devais aller chez le coiffeur demain pour une première teinte.
- Pourquoi tu l'a giflé ? reprit-elle.
- Il l'avait cherché !
- C'est pas une excuse, je veux savoir la vraie raison, dit-elle en accotant sa tête sur ses mains.
- Ils me prenaient pour un jouet, fis-je en la regardant.
- Bon bien il la méritait ! dit-elle en se levant.
Elle se rendit à la cuisinière et partit le rond de feu. Tandis que je me levais à mon tour pour préparer le souper avec elle, elle me retint.
- Toi tu met la table, c'est ton tour aujourd'hui.
- Bon bon ! Mais je vais quand même t'aider à la cuisine ! ai-je répondu en lui embrassant le front.
Entre nous deux, la complicité régnait en maîtresse. Orphelines, comme nous aimions nous appeler, et seules dans un " loft " de famille aisée, nous communiquions sans une paroles. Je me rappelle toujours, de près ou de loin, avoir eu une complicité exemplaire avec ma sœur...
- Alors, qu'est-ce que tu nous prépare ce soir ? dis-je sur un ton chantant.
- Une omelette sœurette ! répondit-elle sur le même air.
Nous rimes de bon cœur tout en épluchant les légumes et la viande une fois la table mise. Jess retenait plus de notre père que de notre mère, toujours joyeuse et douce, même si elle serait parfaitement capable d'enlever la vie de quelqu'un. Elle avait les mêmes cheveux blond et les mêmes grands yeux gris-vert. J'admirais son caractère empreint de délicatesse, elle était toujours encline donner des conseils et de l'aide aux autres.
- C'est bon, à table ! chantonna Jeff.
- Tu m'attraperais un dessous de plat s'il te plaît ?
Tandis qu'elle me passait la plaque ronde, j'attrapai d'une main une spatule et m'attablai.
- Alors, dis-moi ce que tu vas présenter au concours de talents, commençais-je en entamant l'omelette.
- Mmh, probablement un poème... répondit t'elle la bouche pleine, celui de la Rose Noire.
Après quelques minutes de silence entrecoupé des bruits d'ustensiles, elle repris.
- Crois-tu que Pap... elle ne finit pas sa phrase que je la coupai brutalement
- Oui, mais pas à table.
Elle soupira, se tassant un peu plus sur sa chaise.
- Écoute je suis désolée, mais tu sais... tu sais que c'est dur pour moi, lui répondis-je tendue.
- Une fleur qui brille par sa beauté
Tout en n'étant qu'extravagance
Ne peut que nous faire questionner
Sur sa véritable apparence
Cache-t-elle un troublant mystère ?
Dissimulé derrière ses épines
Ou enfouie profondément sous terre ?
Seules ses racines, en sont les uniques copines, récita t'elle.- Oui, ça vas impressionner les autres, dis-je en repensant à la passion de ma soeur pour l'art oratoire.
Ayant terminé, je pose mes couverts et attend que ma soeur finisse son assiette. La maison me paraissait soudainement plus vide qu'à l'accoutumée.
•••
Salut, je voulais vous demander votre avis sur ce premier chapitre un peu vide, je trouve, mais qui laisse tout de même planer une aura de mystère entourant leurs parents... Bref si vous avez des questions, des commentaires, des impressions, des conseils, de encouragements, des critiques ou quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le communiquer ! Si vous souhaitez que certaines choses soient dans l'histoire, ou que j'ajoute des moments particuliers ou des changements de personnages, je suis ouverte aux suggestions !
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Dangerous Band
Novela JuvenilSi tu pense que tu allais me blesser... Tu te trompe, jamais tu ne pourras me faire quoi que ce soit. J'ai compris le sens de la vie au moment où j'ai saisi, qu'en fait, nous n'avons qu'une chance.