Vilem
- De quand tu m'as dit que je te rendais fou.
Je me fige inconsciemment. Est-ce qu'il va me rejeter ? Me faire comprendre clairement qu'il n'en a rien à foutre ? Gwenaël sent sûrement mon inconfort, c'est pour ça qu'il enchaîne sans tarder ;
- Toi aussi tu me rends fou, Vilem.
- Gwenaël...
Une partie de moi y croit immédiatement, mais une autre partie me chuchote de faire quand même attention, que comme il l'a dit lui-même ; son ex est entre la vie et la mort et c'est la préoccupation de tout le monde depuis la nouvelle.
Je fais abstraction de l'autre partie de moi qui me fait chier et me permets d'analyser chaque trait du visage de Gwenaël. Je finis par caresser ses joues lentement, pour m'imprégner de sa présence, de sa proximité et de la sensation de sa peau contre mes pouces.
- Si tu savais depuis quand j'attendais que tu me dises un truc pareil, murmuré-je en effleurant son front de ma bouche. C'est littéralement tout ce que je voulais depuis des années.
- Mmh. Je le sais, maintenant. Et je veux être avec toi, ajoute-t-il dans un souffle.
Je n'ai jamais eu un aussi grand sourire de toute ma vie, j'en suis certain. Et ça me rassure de voir que Gwenaël a le même que moi.
- Ah ouais ?
- Mmh.
Mon Dieu. Gwenaël veut être avec moi. Du genre, en couple, de la même façon dont je veux être avec lui. Je n'arrive pas à y croire, et pourtant il est là, son visage à quelques centimètres à peine du mien, et il me regarde comme si j'étais une merveille.
Pour moi, il n'y a aucun doute, il est la huitième merveille du monde à mes yeux. Et lorsque son regard brille non pas de larmes, mais d'émerveillement, je sens une vague mêlant joie et excitation m'envahir ; parce que mon vœu le plus cher est en train de se réaliser et je me dis que je ne pourrais pas être plus heureux qu'à cet instant.
- J'peux t'embrasser ?
La voix de Gwenaël me ramène au moment présent - un merveilleux moment - et je pense d'abord qu'il pose la question juste comme ça, parce qu'honnêtement, je ne dirai jamais "non" à un baiser de sa part. Mais je vois qu'il est sérieux et qu'il attend vraiment une réelle réponse, alors je re-concentre mon attention sur lui et évite de penser au fait qu'il veut m'embrasser.
Il veut m'embrasser.
Merde. Je me perds encore, alors que Gwenaël a l'air d'avoir besoin de rassurance. Je ne veux pas que mon manque de réaction le fasse douter ou qu'il se sente rejeté par ça.
- Oui, Naël, tu peux m'embrasser.
Le surnom m'a échappé. Je ne l'ai jamais dit à voix haute, mais j'ai beaucoup pensé à lui en tant que "Naël", il sait même que je l'ai nommé ainsi sur mon téléphone ; mais sa réaction est épique, et je le trouve encore plus beau qu'avant. Même s'il est en pyjama et que son visage est toujours un peu bouffi après tout le temps qu'il a passé à pleurer ce soir.-
- Tu es -
Je suis coupé par les lèvres de Gwenaël qui se posent délicatement sur les miennes, me faisant immédiatement taire. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes et je lâche son visage pour enrouler mes bras autour de sa taille et ainsi le rapprocher de moi le plus possible. Quant à mon - je l'espère - futur petit-ami, ses mains s'accrochent à mon cou quand il ne peut plus s'accrocher à mes avant-bras.
Sentir les lèvres de Gwenaël se mouvoir doucement contre les miennes me rend fou, et j'ai l'impression que mon cœur va exploser d'une seconde à l'autre tant toute l'affection que j'ai envers cet homme bouillonne en moi ; ne demandant qu'à éclater pour lui faire savoir à quel point il compte pour moi.

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Rosadie
RomansaD'aussi loin que se souviennent les habitants de Sélestat, les Abadie et les Rosen ont toujours travaillé main dans la main. Si bien que l'on ne parle plus de l'une des familles sans évoquer l'autre ; c'est devenu naturel au fil du temps. Gwenaël as...