Chapitre 48 :

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Atmosphère :
A l'ammoniaque - PNL
La misère est si belle - PNL
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Le regard de Sofiane se perd dans le mien, ses yeux brillent légèrement, ses bras sont posés sur ses genoux, il ne cesse de toucher la bague qu'il porte à son majeur. Et moi, je ne peux m'empêcher de toucher le collier qu'il m'a offert, un tic que j'ai à chaque fois que je stresse et que j'ai besoin de me rassurer. Mon cœur bat de plus en plus vite dans ma poitrine, ma gorge devient sèche et commence à me faire mal. J'appréhende la réaction de Sofiane, et s'il ne me pardonnait pas ? Et s'il me voyait comme Nina ou Yousra ? La voix calme de Sofiane me sort de mes pensées, non, de mes angoisses.

- T'excuse pas de la mort de Zaira. dit-il en regardant droit devant lui.

Mon cœur se serre, mes émotions sont comme une mer agitée en pleine tempête. Je ne sais pas comment réagir, ni quoi dire, en regardant Sofiane, les larmes me montent aux yeux. J'ai toujours connu Sofiane comme étant le garçon froid et distant, sans ami, méchant, un loup solitaire. Depuis que j'ai appris à le connaître, je m'appuie toujours sur lui, quand ça ne va pas ou que j'ai peur. C'est lui-même qui a fait le premier pas pour me tendre sa main, alors que je tombais droit dans le vide. C'est lui qui m'a relevé, qui m'a donné la force mais surtout le courage d'affronter mes problèmes. Mais lui, sur qui s'appuie-t-il quand ça ne va pas ? Qui l'aide quand il va mal ? Qui l'épaule ? Qui le rassure ? Qui prend soin de lui ?
Je n'en ai aucune idée, ce qui me déchire le cœur rien que d'y penser. Qui l'a aidé à surmonter la mort de Zaira ? Qui l'a aidé à ne pas sombrer ? Qui l'a aidé à l'oublier ? Je ne sais pas, mais tout ce que je veux, c'est être cette personne.

- Je n'avais pas à penser ça, je devais juste être patiente. avouais-je sans que je puisse me retenir.

Sofiane tourne sa tête pour me regarder, ses yeux fixent quelques secondes les miens, pendant ce court laps de temps, mon cœur bat de moins en moins vite, comme si les battements de mon cœur s'étaient apaisés en même temps que la brise du vent. Nos regards en disent long sur ce que l'on ressent, on peut y lire comme dans un livre ouvert. Dans les miens doivent se lire tristesse et culpabilité, mais dans les siens, on y voit que du vide. Un vide que doit ressentir son pauvre cœur, bien amoché après les épreuves qu'il a vécu. Notre contact visuel se brise, Sofiane le coupe pour reporter son regard vers le paysage face à nous.

- Ce serait te mentir si je te disais que je me foutais de ce que tu m'avais dit ce soir-là. commence-t-il tout en jouant avec sa bague.

Je le fixe sans rien dire, attendant ses paroles et prête à encaisser la vérité et mes erreurs. Même si je le sais, une partie de moi se brisera en mille morceaux quand il me rappellera les paroles blessantes que je lui ai balancé.

- Je pensais pas que tu serais capable de me dire des choses atroces comme ça, je sais que j'ai merdé de mon côté, mais m'accuser de la mort et du viol de ma soeur, faut le faire.

Le paysage en face de moi devient flou, les larmes me montent aux yeux, une flèche vient littéralement d'être plantée droit dans mon cœur. La douleur que je ressens est atroce, la culpabilité et le regret sont comme des chaînes lourdes qui pèsent sur mon cœur, je regrette tellement mes paroles.

- Je... J'ai aucune excuse, je ne sais pas comment te prouver mon regret et ma culpabilité, mais tout ce que je peux te dire, c'est que je suis désolée. commençai-je sans que je puisse retenir mes larmes.

Je ne devrais même pas pleurer, c'est à Sofiane de le faire, après le comportement que j'ai eu envers lui. Mais je ne sais pas ce qui me prend, impossible pour moi d'arrêter les larmes qui coulent le long de mes joues et les aveux que je lui fais.

Éphémère EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant